GATSBY LE MAGNIFIQUE (Baz Luhrmann)

[quote]DATE DE SORTIE PREVUE

10 mai 2013 (USA)
15 mai 2013 (France)

REALISATEUR

Baz Luhrmann (Romeo + Juliette, Moulin Rouge)

SCENARISTES

Baz Luhrmann et Craig Pearce, d’après le roman de F. Scott Fitzgerald

DISTRIBUTION

Leonardo DiCaprio, Tobey Maguire, Carey Mulligan, Joel Edgerton, Isla Fisher…

INFOS

Long métrage américain/australien
Titre original : The Great Gatsby
Genre : drame/romance
Année de production : 2012

SYNOPSIS

Printemps 1922. L’époque est propice au relâchement des moeurs, à l’essor du jazz et à l’enrichissement des contrebandiers d’alcool…Apprenti écrivain, Nick Carraway s’installe à New-York. Voulant sa part du rêve américain, il vit désormais entouré d’un mystérieux millionnaire, Jay Gatsby, qui s’étourdit en fêtes mondaines, et de sa cousine Daisy et de son mari volage, Tom Buchanan. C’est ainsi que Nick se retrouve au coeur du monde fascinant des milliardaires, de leurs illusions, de leurs amours et de leurs mensonges…[/quote]

Je ne connais ni le roman de Fitzgerald, ni les adaptations antérieures, mais Baz Luhrmann, beurk !! Dans le genre poseur, clinquant et bourratif au possible, il se pose là, comme metteur en scène… Et vu le trailer, ça n’a pas l’air d’aller en s’arrangeant.
Bon casting par contre, mais c’est vrai que c’est plutôt une habitude (aussi) chez ce réal’…

Pareil ([size=85]on doit effectivement avoir plus ou moins sensiblement les même goûts comme tu le disais sur je-ne-sais plus-quel-topic, à ceci près que j’adore voir du Rob Liefeld,[/size] [size=50]c’est mon Toxic Avenger de droite catho graphique, ce mec !^[1]). :wink:
Hmm, du coup je me rappelle que Jack Clayton l’a adapté, faudrait que je vois ça un jour, j’avais adoré son adaptation de Le tour d’écrou de Henry James: Les innocents.

Et du coup, je me rappelle qu’il a aussi fait Moulin Rouge ([size=85]avec Peter Cushing dans un second rôle, j’étais fou de joie quand j’avais vu ça au cinéma de minuit la 1ère fois !^[2])… Hmm, Baz Luhrmann envisagerait il aussi d’adapter ensuite, lui aussi, Le tour d’écrou ([size=85]pitié, non, autant qu’il fasse de faire un remake de La foire des ténèbres ! ^[3]) ?


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Ha ! Ha ! « Le Tour d’écrou » par Lurhmann, je demanderais à voir, en effet…

Les gosses seraient sapés en fluo, la maison serait peuplée par 128 personnes, et les gens ne se parleraient qu’en hurlant et en faisant des grands moulinets avec les bras. Ouais, ça devrait le faire ! :wink:

DiCaprio est copain depuis son enfance avec McGuire ( le même genre que Damon et Affleck) et sont enfin réunis à l’écran. D’habitude ils ont le même doubleur VF ( sauf sur Inception où on avait mis une voix plus mature à Leonard DeCapri). Bah de toutes façons j’essaye autant que faire se peut de tout voir en V.O.

La nouvelle bande-annonce :

C’est marrant parce que j’aime Luhrmann pour les mêmes raisons qui font que vous ne l’aimez pas: c’est clinquant, hurlant et bordelique. Je ne me taperais pas des films comme ça tous les jours, mais de temps en temps, j’aime bien.
Du coup, je n’ai pas apprécié Australia qui ne portait pas la griffe Luhrmann.

J’ai vu ça hier soir, parce que j’avais gagné des places, parce que c’est vraiment pas trop ma tasse de thé ce genre de film. Je ne connais pas le roman, ni les adaptations précédentes, donc j’ai regardé d’un oeil neuf. C’est quand même assez long (presque 2h30), même si on ne peut pas trop considérer qu’il y ait des scènes inutiles. Je m’attendais quand même à avoir des révélations plus fracassantes sur Gatsby (le mystère qui l’entoure dès le début du film laisse supposer des détails croustillants) et je dois dire que j’en attendais donc trop. Tout ça pour ça quoi. Décevant.
Sinon, artistiquement, c’est très chouette, au niveau de l’ambiance (j’ai quand même été supris de la techno party chez Gatsby, mais globalement, la bande son n’est pas adaptée à mon sens), des costumes, c’est bien. Esthétiquement parlant donc, c’est vraiment une réussite. Leonardo diCaprio est très bon également. La 3D rend pas trop mal sur certaines scènes, mais je persiste et encore plus sur ce genre de film, on s’en passe aisément, ça n’apporte pas grand chose tout de même (mode vieux con).
Peut-être que l’histoire a vieilli, c’est pas l’extase tout de même.

[quote=« Photonik »]Je ne connais ni le roman de Fitzgerald, ni les adaptations antérieures, mais Baz Luhrmann, beurk !! Dans le genre poseur, clinquant et bourratif au possible, il se pose là, comme metteur en scène… Et vu le trailer, ça n’a pas l’air d’aller en s’arrangeant.
Bon casting par contre, mais c’est vrai que c’est plutôt une habitude (aussi) chez ce réal’…[/quote]

[quote=« Rael »]C’est marrant parce que j’aime Luhrmann pour les mêmes raisons qui font que vous ne l’aimez pas: c’est clinquant, hurlant et bordelique. Je ne me taperais pas des films comme ça tous les jours, mais de temps en temps, j’aime bien.
Du coup, je n’ai pas apprécié Australia qui ne portait pas la griffe Luhrmann.[/quote]

Je suis assez d’accord, j’adore Luhrmann, je suis complètement fan de Moulin Rouge, j’aime son Roméo + Juliette, et j’aime bien même Australia (en gros, j’y ai l’impression de voir un Out Of Africa qui m’intéresserait…). J’aime les couleurs clinquantes, les décors artificielles, la musique d’aujourd’hui plaquée sur des images d’hier…

Et j’aime vraiment bien ce film. C’est ambitieux, maniéré, excessif, artificiel, et ça colle tellement bien avec l’histoire de ce Citizen Kane de fiction obsédé par un amour perdu. Les fêtes vides de sens, la fuite en avant des personnages brisés de l’intérieur qui essaie de s’inventer des mondes…
C’est bien plus « lurhmannien » qu’Australia, par exemple (mais moins que Moulin Rouge).
La mise en scène, par exemple, de la lumière du phare vert est assez ingénieuse, très jolie, et bien plus prégnante que dans l’autre version : une couleur, une lumière, bref le domaine de Luhrmann, mais là, c’est complètement porteur de sens.

Moi, je ne connais que la version avec Redford et Farrow, celle de 1974 (j’ai entendu parler d’une version avec Mira Sorvino : j’aime beaucoup Mira Sorvino et son gros nez rond à la Ingrid Bergman). Avec deux acteurs que j’aime beaucoup dans des rôles secondaires, Sam Waterston et Karen Black (le plus beau strabisme des années 1970).
Ce qui me surprend en y repensant, dans la version Luhrmann, c’est comment le scénario colle à celui que Coppola a écrit pour la version de 1974. Ça commence pareil, par une citation off de Carraway qui parle de son père, et les premières séquences sont quasiment enchaînées de la même manière. Les grosses différences, c’est le rapport temporel que Carraway entretient à l’histoire (le côté « récit a posteriori »), le fait que c’est Jordan et pas Carraway qui est convoqué en premier, la représentation de l’accident qui n’est que suggéré dans la version de 1974, et quelques trucs du genre. Mais autrement, c’est tout de même très proche, ce qui est déconcertant : on s’attend parfois à ce qu’une nouvelle adaptation propose des pistes différentes, mais là, ça donne vraiment l’impression que le film de Luhrmann se pose autant, sinon plus, en adaptation du roman de Fitzgerald qu’en remake hommage du film de 1974. Jusqu’à la volonté de choisir des acteurs avec des physiques voisins (l’acteur qui fait George, c’est impressionnant). Surprenant.

Le truc assez fort du film, qui m’a emporté, personnellement, c’est le rapport à la ville. Luhrmann trouve le moyen d’évoquer New York en pleine métamorphose, avec son cauchemar industrielle qui entoure la ville du plaisir comme une menace étouffante. Les décors, les vues aériennes du tissu industriel qui gangrène la campagne, bref, le portrait d’une Amérique en pleine mutation (la dialectique « vieille famille / nouveaux riches » en est une autre illustration, également) fait que le film retrouve la dimension « grand roman américain » de Fitzgerald.
La version de 1974 y parvenait en développant le personnage du pompiste, qui catalyse différents éléments de l’Amérique (la route, la religion, la publicité).
Bref, deux choix différents, mais moi, personnellement, le balancement entre le drame humain et amoureux (la micro-histoire) et le portrait de la ville (la macro-histoire) me semble vraiment bien fonctionner, en mettant en valeur les mythes américains modernes (la voiture au premier chef) et en renforçant le système d’écho de l’un à l’autre.

Jim