GENERATION X (Jack Sholder)

REALISATEUR

Jack Sholder

SCENARISTE

Eric Blakeney

DISTRIBUTION

Matt Frewer, Finola Hughes, Jeremy Ratchford, Heather McComb, Agustin Rodriguez, Bumper Robinson…

INFOS

Téléfilm américain
Genre : action/fantastique
Année de production : 1996

Dans la deuxième moitié des années 90, les X-Men étaient toujours à la tête de l’une des franchises les plus lucratives du monde des comics. Déclinées sur 8 titres mensuels (X-Men, Uncanny X-Men, X-Factor, X-Force, Excalibur, Wolverine, Cable et Generation X) et un nombre important d’épisodes spéciaux et de mini-séries, les aventures des mutants de la Marvel étaient également adaptées sur le petit écran sous la forme d’un dessin animé très populaire (5 saisons entre 1992 et 1997). Ce succès poussa la 20th Century Fox et la productrice Lauren Shuler Donner à acheter les droits des X-Men en 1994. Le développement du premier long métrage X-Men durera 6 ans et passera par de nombreux scénaristes (dont un certain Joss Whedon) avant d’aboutir à la version que l’on connaît, sortie en 2000 sous la direction de Bryan Singer.

Bryan Singer a été engagé assez tôt dans la pré-production. Le metteur en scène de Usual Suspects a rejoint le projet en 1996, mais préféra d’abord réaliser un autre long métrage, l’adaptation de la novella de Stephen King Un élève doué. Sur le tournage, il rencontra Ian McKellen, le futur Magneto.
Pendant ce long processus, la Fox décida de tester le concept sur le petit écran, avec la mise en chantier d’un pilote pour une potentielle série télévisée (qui ne sera finalement pas commandée, suite aux mauvaises critiques et aux audiences insuffisantes). Et comme Beverly Hills était au même moment l’une des valeurs sûres de la chaîne, le candidat était tout trouvé : Generation X !

Petite dernière de la famille X (le premier numéro est sorti fin 1994), Generation X est la création du scénariste Scott Lobdell et du dessinateur Chris Bachalo. Réunie suite aux événements du crossover Le Complot Phalanx, cette équipe de jeunes mutants a été placée par le professeur Charles Xavier sous la responsabilité du Hurleur (Sean Cassidy) et de la Reine Blanche (Emma Frost). On retrouve le duo à l’écran, dans une dynamique qui rappelle occasionnellement celle des comics.

Pour Sean Cassidy, les producteurs ont choisi le comédien canadien Jeremy Ratchford, qui était à l’époque moins enrobé que son personnage de Nick Vera dans la série policière Cold Case (il ne ressemblait pas encore à Harvey Bullock). Jeremy Ratchford connaissait d’ailleurs bien le Hurleur, puisqu’il prêta sa voix…et son imitation d’un accent irlandais à couper au couteau…au héros dans le dessin animé X-Men.
Actrice britannique le plus souvent cantonnée aux rôles dans des soap-opéras (Hôpital Central, General Hospital, La Force du destin…), Finola Hughes campe une Emma Frost un peu plus convaincante que January Jones dans X-Men : Le Commencement. Et plus proche de son modèle des comics également, puisqu’on apprend au détour d’un dialogue qu’elle ne s’est pas remise de la perte douloureuse de ses précédents élèves, les Hellions.

En ce qui concerne les jeunes mutants, des concessions ont été faites dès les premiers stades du développement du pilote, à cause d’un budget qui ne permettait pas de représenter efficacement toute l’étendue des pouvoirs de cette nouvelle génération. Les mutants les plus intéressants visuellement n’ont donc pas été retenus (exit Chamber, Husk ou encore Penance) et ceux qui ont intégré l’équipe font de leurs capacités un usage modéré.

De la composition du comic-book, le scénariste a gardé Jubilé (qui est toujours un feu d’artifice ambulant mais qui a perdu ses origines chinoises au passage), M (belle, arrogante, super-forte), Mondo (qui n’est plus samoan et dont les pouvoirs sont réduits à l’absorption de la solidité des matières qu’il touche…un effet qui ne coûte rien) et Skin (le Mr Fantastic latino). Deux personnages ont été créés pour l’occasion : Buff (elle ressemble à Paige Guthrie, mais elle possède une force et une musculature augmentée qu’elle tente de cacher sous de larges sweats) et Refrax, un sous-Cyclope punk-rock.

Des changements parfois contestables, mais le plus souvent inévitables pour une production télévisuelle de cette époque. Et ça aurait pu fonctionner…avec un peu plus de moyens, un bon scénario et une direction artistique correcte…ce qui fut loin d’être le cas.

Le seul décor à sauver est celui de l’Académie. Un manoir situé au Canada que les habitués des adaptations de comics reconnaîtront puisqu’il servit ensuite pour l’Ecole pour Jeunes Surdoués du Professeur Xavier dans les films X-Men, pour le manoir Luthor dans Smallville et pour la demeure de la famille Queen dans Arrow. Les autres décors sont cheap et les couleurs atroces ont l’air de sortir tout droit d’un Batman réalisé par Joel Shumacher.

Mais l’élément le plus catastrophique de ce téléfilm est tout simplement son vilain. Au lieu de se concentrer sur un méchant de la bande dessinée (comme Emplate), le scénariste Eric Blakeney a préféré créer un nouveau personnage, Russell Tresh, un savant fou agaçant, sorte d’hybride ridicule entre un Freddy Krueger du pauvre et le Riddler de Jim Carrey dans Batman Forever.
Très vite ennuyeux, Matt Frewer (Max Headroom, Chérie j’ai rétréci les gosses…) est ici mauvais comme un cochon et en fait des caisses dans un délire grossier d’une bêtise confondante (pour faire la démonstration de l’efficacité de sa machine à contrôler les rêves…et par extension, les esprits…Tresh programme ses mécènes pour qu’il soit tous pris de flatulences à la seconde précise !).

Aux commandes de ce mauvais catalogue de clichés et de situations saugrenues aux effets spéciaux lamentables, on retrouve le réalisateur Jack Sholder, bien connu des amateurs de séries B des années 80/90. On lui doit en effet Dément/Alone in the Dark avec Donald Pleasence, Jack Palance et Martin Landau, le très chouette Hidden avec Kyle McLachlan, Flic et Rebelle avec Kiefer Sutherland et Lou Diamond Phillips, Wishmaster 2 et La Revanche de Freddy, le deuxième volet de la saga des Griffes de la Nuit…et pas le meilleur d’ailleurs. La « Dimension des Rêves » ne lui a pas vraiment réussi…

Ouh, je ne connaissais pas. Par contre, quelques années plus tard on a eu le droit à Mutant X (produit par Avi Arad d’ailleurs) :

Une belle période de nanars télévisés !

Hou, ces couleurs…

J’en avais parlé il y a quelques semaines et j’avais zappé son utilisation dans ce … cette chose :mrgreen: