Tu me fais monter sur le ring, salaud !
J’ai regardé la série dans sa totalité (3 saisons donc en attendant la 4ème et dernière saison prévue à la fin de l’année) et je me suis vraiment bien éclaté. J’adore cette idée de construction à la fois d’un groupe mais aussi d’un show autour de personnes qui ne connaissent quasiment rien au catch et qui sont des laissés pour compte. L’intérêt est d’émuler ces personnes pour créer un show réjouissant et drôle.
C’est une série qui fout la patate par son ambiance musicale et visuel et par des personnages qui vont devenir de plus en plus caractérisé et cela même pour les rôles secondaires. Un point intéressant et la manière dont la série prend de face la question de l’utilisation de clichés raciale pour l’intégré au show de manière opportuniste tout en ayant conscience de celle-ci (c’est, principalement autour de Tammé « The Welfare Queen » Dawson que se cristallise cette problématique)
Pour autant le show ne tourne pas qu’autour de cela et s’avère surtout être un vrai soap. Il en du moins une certaine approche, logique pour une série sur un show construit comme un fucking soap selon Debbie Eagan la star de Glow.
Marc Maron est en effet génial et son personnage au look très Stan Lee est mon chouchou. Alison Brie/Zoya est géniale en méchante du show, Betty Gilpin compose un personnage ambigu excellent (et sa relation avec Alison Brie est au centre de la série) et j’ai aussi un énorme crush pour cette fascinante actrice qu’est Gayle Rankin alias She-Wolf qu’on peut voir actuellement dans Perry Mason. Mais ce qui est remarquable c’est surtout le cast dans son ensemble et son alchimie de groupe qui fonctionne littéralement et parfaitement bien. Sans compter que les matchs de catch sont vraiment fun avec quelques véritable catcheurs qui apparaisse et même une véritable catcheuse dans le groupe.
Donc Glow c’est très bien, mangez-en…pendant deux saisons.
En effet la troisième saison est bien en deçà de ce qui précède et sombre dans le ridicule au fil des épisodes suite à un choix lourd de conséquence quand à la gestion du groupe et de ses composants et jamais rattrapé par une rigueur dans l’écriture.
De fait Glow et sa chute qualitatif est l’exemple typique des choix de production de Netflix (choix dont on mésestime les conséquences sur l’écriture a mon sens) et de ses répercutions sur la qualité même des séries, principalement sur la longueur. La plate-forme s’engageant toujours sur 2 saisons (habilement utilisé ensuite en argument marketing faisant croire à une signature d’une deuxième saison face au succès), le projet amené est donc structuré sur ces deux saisons ce qui donne, de manière générale, des chouettes série avec, au minimum, une certaine rigueur dans l’écriture.
Mais quand arrive une troisième saison et que les showrunners n’ont pas réfléchi à ta série en dehors du pitch de base ça peut vite faire très mal, la rigueur n’est plus là. La preuve ici avec l’idée d’enlever le moteur même de cohésion (le catch) qui provoque un délitement du groupe. De fait on a l’impression de voir des personnage évoluant séparément des autres avec plus et surtout moins d’intérêt selon les idées avancés et leur exécution.