HELL COMES TO FROGTOWN (Donald G. Jackson & R.J. Kizer)

REALISATEURS

Donald G. Jackson et R.J. Kizer

SCENARISTES

Donald G. Jackson et Randall Frakes

DISTRIBUTION

Roddy Piper, Sandahl Bergman, Cec Verell, Rory Calhoun, William Smith…

INFOS

Long métrage américain
Genre : action/comédie/science-fiction
Année de production : 1988

Son nom est Hell…Sam Hell…et il amène l’enfer avec lui.
L’Humanité est menacée d’extinction depuis que les retombées d’une guerre nucléaire ont rendu une grande partie des hommes et des femmes stériles. Un nouveau gouvernement matriarcal se met donc à la recherche des derniers êtres humains encore fertiles. L’ancien soldat Sam Hellman, alias Sam Hell, est de ceux-là. Seul américain aux spermatozoïdes encore vaillants, Hell est envoyé dans les terres désolées, repaire de grenouilles mutantes géantes (et queutardes…prenez garde aux trois serpents), pour sauver (puis féconder) un groupe de jeunes femmes retenues en esclavages par le commandant Toty, chef des amphibiens.
Mais Sam n’est pas vraiment volontaire…on l’a en effet muni d’une ceinture de chasteté futuriste qui menace d’exploser ses pourtant précieux bijoux de famille s’il s’éloigne trop loin de ses séduisants chaperons, le docteur Spangle et la militaire Centinella…

Sam Hell, c’est le regretté catcheur « Rowdy » Roddy Piper, qui tourna la même année ce qui reste son film le plus mémorable, l’excellent Invasion Los Angeles de John Carpenter. Piper n’a jamais été un comédien accompli, mais il avait ce côté presque « espiègle » qui rendait ses compositions savoureuses et aidait à faire oublier les limites de son jeu. Il est tout de même nettement meilleur dans le film de Big John Carpenter, mais dans Hell comes to Frogtown, il s’est adapté à l’absurdité de l’histoire en livrant une prestation qui assume complètement son aspect cartoony…un Mad Max que l’on aurait croisé avec le Jack Burton de Kurt Russell…

S’il passe souvent pour une grosse andouille, Sam Hell a aussi un passé difficile et il semble sincèrement gêné par la situation et sa réputation d’étalon sexuel. Ce qui aurait pu lui donner une certaine profondeur…qui n’est toutefois pas du tout exploitée par le scénario (et pour celà, il aurait peut-être fallu un meilleur acteur)…

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Le docteur Spangle est interprétée par Sandahl Bergman, principalement connue pour ses rôles dans le genre héroïc-fantasy…la guerrière Valéria dans Conan le Barbare et la reine Gedren dans Kalidor, la légende du Talisman. Aussi sculpturale que mauvaise actrice (et affublée ici d’une énorme paire de lunettes qui lui mangent le visage), Sandhal Bergman plombe par son jeu monolithique la dynamique qu’est censée avoir son personnage avec celui de Roddy Piper, mais sa Dr Spangle est tellement empotée dans ses tentatives de séduction qu’elle en devient étrangement croustillante à regarder (et comme elle passe la deuxième moitié du film très légèrement habillée)…

Pour une pelloche qui fait du sexe le moteur de son histoire, il n’y a en tout et pour tout qu’un seul plan nichons, ceux très jolis d’ailleurs de Cec Verell, qui campe Centinella, la militaire affectée à la mission de repeuplement de Sam Hell…et qui passe presque tout le film à astiquer ses flingues de façon équivoque (ou alors j’ai l’esprit très mal tourné). Parmi les autres rôles secondaires, on retrouve Rory Calhoun, à l’affiche de nombreux westerns dans les années 50 et 60, et l’éternel (et prolifique) second couteau William Smith (le papa de Conan dans le film de John Milius) en seul ennemi à visage humain de Sam Hell.

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Car le sauveur programmé de l’humanité devra surtout affronter des amphibiens mutés qui ont l’air de sortir tout droit d’un post-apo italien, les masques de grenouille en plus. Des maquillages plus ou moins réussis selon les vilains (Toty est très chouette), aux détails souvent soignés mais qui se révèlent un peu trop figés lorsque les mutants se mettent à parler. Les décors en ruines ont aussi l’air de sortir d’une bisserie transalpine, ce qui participe au charme fauché de l’ensemble.

Sorti en VHS en France sous le titre complètement pourri de Transmutations, Hell comes to Frogtown reste pour les amateurs du genre le seul bon long métrage de la filmographie du réalisateur Donald G. Jackson, qui oeuvra toute sa carrière dans le bis à grosse tendance Z. Il a aussi co-écrit le scénario avec Randall Frakes, qui travailla avec James Cameron sur les effets spéciaux des productions Roger Corman (La Galaxie de la Terreur, Les Mercenaires de l’Espace).
Un scénario qui souffre de quelques longueurs dans sa première partie…mais dès que la fine équipe débarque à Frogtown, les auteurs vont jusqu’au bout de leur saugrenu concept et assurent un sympathique divertissement avec le budget de misère à leur disposition. Roddy Piper a même droit à une baston épique avec Toty pendant le final, histoire d’utiliser plein pot ses talents de catcheur. Il y a d’autres choses qui fonctionnent nettement moins, mais dans l’ensemble, Hell comes to Frogtown est une petite série B sacrément fun !

ça a l’air assez croquignolet ! Frogman à la tronçonneuse !
Bon, y a plus qu’à attendre que RTL9 nous ponde ça un soir …