Comédie/musical
Long métrage américain
Réalisé par H.C. Potter
Scénarisé par Nat Perrin, Warren Wilson et Alex Gottlieb
Avec Ole Olsen, Chic Johnson, Martha Raye, Robert Paige…
Année de production : 1941
Hellzapoppin’ est l’adaptation d’un spectacle musical qui connut en son temps un énorme succès puisqu’il a été joué à Broadway de septembre 1938 à décembre 1941 pour un total de plus de mille représentations. Décrit comme un mélange de sketches et de numéros musicaux dans une atmosphère de cirque faisant participer les spectateurs, Hellzapoppin’ est emmené par le duo Olsen & Johnson, des comiques très populaires pendant une courte période (sans atteindre la renommée de Laurel & Hardy et Abott & Costello).
Lorsque le studio Universal a annoncé son intention de transposer Hellzapoppin’ à l’écran, certains observateurs ont douté qu’un long métrage puisse retranscrire fidèlement la folie qui s’emparait des planches…avant d’admettre qu’ils s’étaient bien trompés…
Il est difficile de résumer Hellzapoppin’, un délire non-sensique qui préfigure les futurs exploits comiques des Monty Python et des Zucker-Abrahams-Zucker. Dès la fin d’une première séquence musicale, le film est interrompu par le réalisateur. Olsen & Johnson quittent alors le décor pour pénétrer dans les coulisses et entamer une discussion avec leur metteur en scène. Pour ce dernier, le type d’humour du duo ne peut fonctionner à l’écran et il leur faut absolument un scénario. Ces échanges sont loin d’être statiques car les irrésistibles gags visuels s’enchaînent avec une belle fluidité (comme lorsque Olsen & Johnson changent de costumes en passant d’un plateau de tournage à un autre) et l’activité chaotique autour d’eux est toujours l’occasion d’une situation qui fait secouer les zygomatiques.
Pour le réalisateur, les éléments classiques doivent être respectés, dont une obligatoire histoire d’amour. Il entreprend alors de raconter l’histoire de Jeff et de Kitty, sur fond de l’organisation d’un spectacle auquel participent Olsen & Johnson. On assiste alors à un film dans le film pas comme les autres puisque les protagonistes ne cessent de briser le quatrième mur, en parlant aussi bien aux spectateurs qu’au projectionniste occupé à draguer l’ouvreuse du cinéma…
Les auteurs ont repris certains gags de la pièce de Broadway tout en utilisant pleinement les possibilités du langage cinématographique, ce qui fait que l’on est ici loin du théâtre filmé (ce qu’étaient les premiers longs métrages des Marx Brothers par exemple). Le rythme est endiablé, les idées géniales fusent et les scènes donnent souvent l’impression d’assister à un réjouissant cartoon en prises de vues réelles, modèle du burlesque aussi bien au niveau de l’action azimutée que des dialogues remplis de doubles sens.
Si la plupart des chansons sont un peu datées, la partie musicale de Hellzapoppin’ propose surtout un petit régal à la moitié du métrage, un ébouriffant numéro de lindy hop, une danse rapide, athlétique et aérienne à l’énergie communicative !