HÉRÉDITÉ (Ari Aster)

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DATE DE SORTIE FRANCAISE

13 juin 2018

REALISATEUR & SCENARISTE

Ari Aster

DISTRIBUTION

Toni Collette, Zachary Arthur, Mallory Bechtel, Gabriel Byrne…

INFOS

Long métrage américain
Genre : horreur
Titre original: Hereditary
Année de production : 2018

SYNOPSIS

Lorsque Ellen, matriarche de la famille Graham, décède, sa famille découvre des secrets de plus en plus terrifiants sur sa lignée. Une hérédité sinistre à laquelle il semble impossible d’échapper.

La bande-annonce :

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Un chef d’oeuvre

Dans mon Top 3 des films de l’année et probablement à la première place. Un très grand film d’horreur qui n’a pas à rougir de se placer sur le même piédestal que Rosemary’s Baby ou l’Exorciste.

Sa force ? Une brillante montée en puissance et une économie des effets horrifique trop largement exploité par la production actuelle. Quelque part, c’est un peu la véritable adaptation de Silent Hill.

Durant toute la première demi/heure je ne savais pas quoi penser de l’histoire et même un peu après. Mais j’ai bien fait d’écouter mon instinct qui me disait « ça mec c’est signe que ça va être puissamment bon » lors d’un plan d’ouverture qui pose tous les enjeux de l’horreur dans laquelle les personnages vont plonger.

Au fur et à mesure du métrage, on se rend compte qu’on s’enfonce dans une horreur dont il est impossible de s’extirper. C’est non seulement des passages choquants (mais vraiment hein) mais aussi une atmosphère terrible et la construction d’un piège dont on ne perçoit les formes que trop tard.

Je trouve que c’est l’énorme point fort du film, et surtout au regard du reste de la production horrifique actuelle, tristement prévisible de bout en bout (en règle générale).
Ici on ne voit pas trop où Ari Aster veut nous emmener, mais c’est assez grisant comme sensation. Si l’intrigue nous « perd » (dans le bon sens du terme), les acteurs sont suffisamment convaincants (quel cast, quand même) et les persos qu’ils incarnent suffisamment fouillés pour qu’on reste accrochés à nos fauteuils. Jusqu’à ce qu’on commence à percevoir où le film nous amène… mais trop tard pour ne pas prendre tout ça en pleine gueule, comme une bonne mandale.
J’aime ce genre de films qui semble ne pas distiller trop d’infos et compte en même temps sur la pleine attention du spectateur (parce qu’il faut faire gaffe à plein de détails tout du long).

Une mise en scène brillante par là-dessus (puissante et sobre, sauf en quelques occasions-chocs où Aster lâche un peu les chevaux, à bon escient) qui se permet même deux ou trois petits coups de génie (dont l’ouverture, effectivement), et une thématique passionnante (la transcendance par le Mal, pourrait-on dire ?) qui semble faire irruption avec force dans le cinoche horrifique ricain de ces dernières années (sur ce plan, j’ai pensé au magnifique et terrible « The VVitch » de Robert Eggers) : que demande le peuple ?

Un film d’horreur frontal, très « premier degré » dans le meilleur sens du terme : c’est probablement ce genre d’approche qui sortira le cinéma d’horreur du marasme dans lequel il est plongé depuis 10 bonnes années maintenant, même si certaines réussites ponctuelles semblent pointer une embellie potentielle (avec des titres comme « It Follows », « The VVitch » donc, « Get Out », et évidemment « Hérédité »).

Moi il m’a perdu sur la fin.
La secte, les adorateurs tout nus, le prince-démon, les possessions…
En plus, je trouve que tout est mis en branle de manière inutilement compliquée.
C’est bien fait ([punaise, la mort de la gamine je m’y attendais pas du tout).

Pareil ici. À la sortie de la séance, j’étais paumé dans cette ambiance malsaine. Et au final, j’ai pris peu de plaisir à voir ce film. Reste quelques surprises, oui, mais ce n’est pas un souvenir plaisant pour moi.