Le deuxième tome compile différentes histoires aux tonalités parfois complètement barrées (c’est le cas avec « L’île d’Haïraï Aujourd’hui », qui raconte une journée d’un élève atteint d’une rage de dent, où se bouscule animaux anthropoïdes, courses de voitures, grivoiseries et autres débilités…), mais aussi des récits qui partagent avec Dragon Ball des thèmes, des looks, des esthétiques, une typologie de personnages et surtout une sensibilité nettement tournée vers l’aventure.
C’est le cas de « Pink », qui suit les mésaventures d’une jolie voleuse dans un monde aride comme celui de Sand Land, de « Dragon Boy », qui raconte les aventures d’un élève de maître ès arts martiaux chargé de protéger et convoyer une princesse (et qui croise un personnage métamorphe semblable à une grosse boule molle), des « Aventures de Tongpoo », un explorateur spatial juvénile… On peut aussi citer une veine parodique, illustrée par « Mister Hô », un ancien soldat devenu justicier, « Kennosuké le petit samouraï », un mioche qui s’interroge sur la manière de gérer une épreuve insoluble : un rendez-vous galant, ou encore « Sonchoh », le maire du village Pon Pon, dont l’aventure se résume à une course-poursuite de voitures bardées de gadgets.
On sent que Toriyama a envie de parodier Alien, James Bond, les films de samouraï… Mais c’est le centre du recueil qui est frappant, tant on voit l’auteur tâtonner à la recherche d’idées qui feront florès dans Dragon Ball. Et à ce sujet, on peut reprocher au recueil de ne pas situer les récits, chronologiquement. Le copyright renvoie à l’année 1983, et quand on sait que son célèbre manga sort dans le Jump à partir de novembre 1984, on peut voir dans les récits les plus marqués aventure du recueil une sorte de tour de chauffe, mais un peu plus de précision aurait été tellement chouette : si ces recueils étaient publiés aujourd’hui, je me dis que la rédaction daterait le corpus plus précisément, mais ce n’était pas dans les habitudes en 1998.
Jim