HITCHCOCK (Sacha Gervasi)

Moi j’ai aimé, je connaissais pas toutes les anecdotes, vraiment sympa.

Je l’ai vu hier, et j’ai passé un bon moment ; comme Kab en fait …

Moi, je me suis ennuyé. Je n’ai pas été séduit par les parti-pris d’un réalisateur (notamment cette confusion constante et peu convaincante entre les fantasmes d’Hitchcock et la réalité) qui passe le plus clair de son temps à côté d’un sujet qui était pourtant pour moi passionnant.
Niveau interprétation, Anthony Hopkins en fait des caisses et se fait sans problèmes voler la vedette par une Helen Mirren plus mesurée qui fait de sa Alma Reville le personnage le plus intéressant du film. Le casting de stars ne fait que de la figuration et de l’anecdotique.
Bref, pas terrible…

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Je viens de le voir à la télé, et j’avoue que j’ai bien aimé.
Mais surtout parce que je ne suis essentiellement attaché aux dialogues, pleins de vacheries feutrées et de sous-entendus trahissant des colères sourdes et des ressentiments, à l’anglaise pour ainsi dire. Cette dimension disons « comédie » tendance pince-sans-rire porte complètement le film, et elle est excellemment mue par une Helen Mirren très expressive et un Anthony Hopkins marmoréen, inflexible.
Cette dimension d’humour est renforcée aussi par des volontés de détourner des choses, des codes visuels. La rentrée tardive, nuitamment, d’une femme est traitée par des bruits (moteurs, pas dans l’escalier) et des lumières (celle des phares éclairant les rideaux…) ce qui suffit à pointer du doigt l’artificialité des effets. Et donc à parler du travail de Hitchcock, qui se résume souvent à créer du suspense avec… rien ou trois fois rien (au point d’ailleurs d’en abuser, comme la poursuite stérile des bus dans Le Rideau déchiré ou les pas dans le musée de L’Homme qui en savait trop…).
De même, la fameuse ombre, popularisée par la télévision, apparaît ici et là, sur le tournage devant un écran blanc (le réalisateur qui devient sa propre silhouette…) ou au coin d’une porte, pour souligner l’aspect menaçant et trouble. Là encore, des détournements.
Et puis, il y a le casting. Ils sont tous pas mal. Certains ne ressemblent pas aux personnages : Jessica Biel n’est pas le sosie de Vera Miles (qui est beaucoup plus étourdissante), mais elle a une présence évidente (comme souvent) et incarne ce qu’il faut du personnage. Et puis il y a ceux qui jouent la carte du mimétisme, et à ce titre, James D’Arcy est saisissant en Anthony Perkins incertain et crispé sur son canapé.
Bref, excellent moment, pour un film qui se moque un brin de la vérité historique, qui s’en détournent afin de réécrire les personnages et le déroulement, mais qui propose une vision intéressante. Et surtout distrayante.

Jim