Sur le site (plutôt recommandable d’ailleurs) consacré à l’héritage cinéphilique du regretté Roger Ebert, ce « Holmes and Watson », proprement éreinté, comme un peu partout sur le net d’ailleurs, est carrément présenté comme le plus mauvais film de l’histoire du cinéma reposant sur la figure du plus célèbre des détectives…
Faudrait peut-être pas pousser.
Certes, « Holmes and Watson » est loin de valoir les chefs-d’oeuvre du duo Will Ferrell/John C. Reilly orchestrés par Adam MacKay. Certes, le film est plutôt paresseux et subit une sévère décompression narrative passé son premier tiers (hilarant). Certes, les gags poussifs s’accumulent un peu trop pour le bien du film.
Tout ceci étant posé, c’est quand même loin d’être la purge décrite un peu partout.
Il y a un coté un peu bricolé et expédié dans la mise en scène, malgré l’ampleur du budget (très confortable manifestement) mais c’est à se demander si les films comiques reposant comme ici beaucoup sur les improvisations des acteurs principaux peuvent affecter une forme « cohérente » et « posée ». Leo McCarey, réalisateur de films avec les Marx Brothers, disait qu’avec des acteurs pareils il était impossible de s’en tenir à ses plans quand on les mettait en scène : il était trop tentant de déroger au plan de travail pour faire de la place à leurs formidables digressions.
On peut imaginer qu’Etan Cohen, toutes choses égales par ailleurs, s’est un peu heurté au même problème.
Ferrell est toujours aussi drôle, affublé ici d’une préciosité toute britannique et caricaturale à souhait, et John C. Reilly est tellement drôle qu’il n’a pas à rougir de la comparaison avec celui qui est probablement le plus grand comique en activité à Hollywood.
Tout ne vieillira pas bien dans ce film, et notamment les blagues sur les selfies et autres SMS à la mode victorienne, mais quand le film s’aventure sur des blagues « rétroactives » comme celles sur le Titanic ou la médecine barbare du XIXè siècle (« il ne reste plus rien à apprendre en la matière », fanfaronne Watson), c’est très drôle.
Et puis quand même, le film se paye le luxe d’un twist à ma (maigre) connaissance inédit dans tout le corpus holmesien, réellement surprenant…
Pas un grand film, looooooooin de là, mais je me suis marré comme un bossu, perso. Bon, surtout pendant la première demi-heure, pour être franc.