HOUSE OF PENANCE #1-6 (Peter Tomasi / Ian Bertram)

Peter Tomasi nous déclarait en interview qu’il pourrait bien avoir quelques projets indépendants sous le coude, les dernières sollicitations de l’éditeur Dark Horse nous en révèlent un peu plus sur le sujet.

En avril, l’ancien scénariste de Batman & Robin s’essaiera à l’horreur avec la mini-série en six chapitres House of Penance.

L’intrigue s’inspire de la vie de Sarah Winchester, cette noble américaine qui entreprit de bâtir une maison sans discontinuer en Californie pendant les 38 dernières années de sa vie, sept jours sur sept, de peur que les mauvais esprits ne l’emportent lorsqu’elle eût fini le travail.

Dans cette étrange et effrayante maison où certains escaliers ne mènent nulle part, la vie rythmée au son des marteaux de Sarah est soudainement interrompue par l’apparition d’un mystérieux invité en quête d’absolution.

Pour l’occasion, Tomasi s’associe au talentueux dessinateur Ian Bertram (qui vient d’ailleurs de reprendre en main sa série digitale Bowery Boys) et à l’inévitable coloriste Dave Stewart.

[size=150]INTERVIEW DU SCÉNARISTE PETER TOMASI[/size]

Liens
Le site de l’éditeur : darkhorse.com
L’instagram de l’artiste : instagram.com/ianbertramink

Ah oui, ça a l’air pas mal ça.

Sarah Winchester n’est pas une une noble américaine, les américains n’ont pas de noblesse.
Ceci dit elle a vraiment existé, elle est la belle fille d’Oliver F. Winchester l’inventeur de la célèbre carabine au levier de sous-garde (qui éjecte la munition tout en réarmant l’arme), donc cette dame est devenue folle est a fait construire une maison à San José en Californie, de 160 pièces sensée abriter les âme errantes de ceux qui firent tués par les carabines de la marque.
La Winchester Mystery House est aujourd’hui un lieu touristique.

:wink:

riche américaine ?

Oui riche il paraît qu’elle l’a été. :wink:

Sinon la noblesse et les U.S.A sont deux des éléments qui charpentent The Royals, l’excellente mini-série de Rob Williams (Pour en savoir +). :smiley:

Et pendant que j’y pense Alan Moore a utilisé l’idée de la « Winchester House » dans un épisode de Swamp Thing, le 45 je crois.

Je disais que les Américains n’ont pas de noblesse, hormis une exception à ma connaissance.

Feu Joshua Abraham Norton l’empereur des États-Unis. :wink:

Les premières pages :

[size=150]INTERVIEW DU SCÉNARISTE PETER TOMASI[/size]

Quelques pages supplémentaires :

[size=150]INTERVIEW DU SCÉNARISTE PETER TOMASI[/size]

Source : www.comicscontinuum.com

Je me suis intéressé pour la première fois à la maison Winchester grâce à l’épisode « Ghost Dance » dans les Swamp Thing d’Alan Moore. Je crois que je ne connaissais pas, avant. Je ne saurais plus quel épisode c’est, ni même si Moore cite nommément la maison ou seulement par allusion, mais ce qui m’avait frappé, c’était la phrase « the sound of the hammers must never stop », le mot « hammer » renvoyant à la fois au marteau des bâtisseurs et charpentiers, et au chien des fusils.
Phénomène formidable que cette maison Winchester. Je n’ai pas spécialement envie de retourner en Amérique, mais c’est tout de même l’un des liens que j’aimerais voir de visu.

Jim

Source : www.comicbookresources.com

Source : www.comicbookresources.com

Source : www.bleedingcool.com

Source : www.comicscontinuum.com

J’ai lu le TPB et c’est vraiment chouette.
Pourtant, je suis assez hermétique au style de Ian Bertram, dont je n’apprécie ni les personnages caricaturaux ni les hachures boursouflées, mais l’histoire (pourtant connue) l’emporte aisément, grâce à une mise en scène qui doit peut-être aussi au scénario de Tomasi (tant on retrouve son goût pour les grandes cases, par exemple).
On suit le chantier de la maison dans laquelle on arrive presque en même temps qu’un nouvel ouvrier, lui aussi hanté par les morts qu’il a semés pour le compte du gouvernement. Bien entendu, l’histoire s’articule autour de la fascination réciproque entre la maîtresse des lieux et le nouvel arrivant, mais il n’y a pas que ça, d’autres sous-intrigues viennent enrichir le propos.
Le dessin de Bertram, avec l’insertion de filament rouge comme autant de traînées de sang qui hantent les protagonistes, s’ingénie à brouiller la frontière entre la réalité et l’hallucination.
Quant aux dialogues de Tomasi, ils sont très réussis, jouant sur les niveaux de langue. Si l’on note un argot chez les ouvriers, assez facile et fréquent, l’accent doit être mis sur le soin avec lequel il rédige les répliques de Sarah Winchester, avec une syntaxe recherchée et un vocabulaire riche (me viennent à l’esprit « inter », pour « enterrer », ou « family plot », expression me semble-t-il un peu oubliée qui désigne un caveau de famille - mais peut aussi revêtir une portée polysémique, en atteste la traduction du film de Hitchcock, Family Plot, en Complot de famille - entre autres…) le tout contribuant à matérialiser le choc des mondes autour de ce chantier. Sans compter les évocations des marteaux, reprenant le jeu de mot sur « hammer » que Moore avait déjà utilisé dans Swamp Thing.
Le récit condense la fin de vie de Sarah Winchester, resserrant le séisme qui a détruit une partie de la bâtisse en 1906 et le décès qui survient dans la vie réelle en 1922. Dans son récit, il la fait mourir juste après la reprise du chantier et l’entame des réparations (et sur sa tombe, il lui accorde un âge moins avancé que dans la vraie vie, sans doute pour éclairer les élans sentimentaux dont il parsème son histoire.
Peut-être aussi cherche-t-il à placer le décès de Sarah juste avant un grand conflit meurtrier, afin de montrer que la « mission » de celle-ci s’avère inutile face à la fascination des armes : il finit sur la guerre de 1907 opposant notamment le Salvador et le Honduras. Ce faisant, il commet une entorse à la vérité historique, qui rend plus percutant ce récit d’obsession et de hantise.

Jim