HOWARD THE DUCK (Willard Huyck)

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REALISATEUR

Willard Huyck

SCENARISTES

Willard Huyck et Gloria Katz, d’après les personnages Marvel créés par Steve Gerber et Val Mayerick

DISTRIBUTION

Lea Thompson, Tim Robbins, Jeffrey Jones, Ed Gale…

INFOS

Long métrage américain
Genre : science-fiction/comédie
Année de production : 1986

Howard the Duck est historiquement la toute première adaptation en long métrage d’un comic-book Marvel. Il y avait bien eu un précédent sur grand écran dans les années 40, mais les aventures de Captain America y étaient déclinées sous la forme d’un serial de 15 épisodes. Dans les années 70, les fans des personnages de la Maison des Idées pouvaient les retrouver à la télévision, pour des résultats plus ou moins (en insistant sur le moins) heureux (Hulk, Spider-Man, Captain America, Doctor Strange…).

Howard the Duck est également le film qui a torpillé la carrière de ses auteurs, le couple Willard Huyck (réalisateur et scénariste) et Gloria Katz (scénariste). Amis de George Lucas, qu’ils ont rencontrés à l’école de cinéma, Willard Huyck et Gloria Katz ont débuté avec l’étrange Messiah of Evil, une excellente pelloche horrifique tournée en indépendant et restée longtemps oubliée (une première réalisation qui mérite d’être redécouverte). Le duo n’a pas non plus fait de vagues au box-office avec la romance French Postcards (1979) et la comédie Une défense canon (1984), mais dans le même temps, ce sont leurs collaborations avec George Lucas qui sont à retenir : ils ont filé un coup de main à leur pote d’université sur le scénario de ce qui était alors connu comme La Guerre des Etoiles (sans être crédités), ils ont écrit le très beau succès nostalgique de Lucas American Graffiti ainsi que Indiana Jones et le Temple Maudit de Steven Spielberg.

Et puis est venu Howard the Duck, une bande dessinée que George Lucas a voulu porter à l’écran après l’avoir découverte dans les années 70. Le film fut un tel bide critique et financier qu’il sonna le glas de la carrière cinématographique de Willard Huyck et de sa femme. L’un des rares boulots qu’ils ont retrouvé à Hollywood dans les années 90 fut grâce à Lucas qui leur confia le scénario de la comédie Radioland Murders…autre flop cataclysmique pour Lucasfilm !

Aux critiques qui ont attaqué Howard the Duck à l’époque, Gloria Katz a répondu « c’est un film sur un canard de l’espace…ce n’est pas supposé être une expérience existentielle ». Ce qui démontre qu’elle n’avait absolument rien compris à l’oeuvre satirique de Steve Gerber, qui voyait en Howard son alter-ego. Le Howard de l’écran n’a rien à voir avec sa contrepartie papier, le fumeur de cigares irritable et cynique. Ici, c’est juste un bon gars un peu fade qui se retrouve aspiré sur Terre suite à une expérience scientifique qui a mal tourné. Son premier contact avec les humains tourne mal, jusqu’à ce qu’il rencontre la jolie Beverly Switzler, une chanteuse de rock qui se propose de le recueillir…

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Howard the Duck est un curieux objet filmique qui ne sait jamais sur quel pied danser (ce qui s’est transformé en cauchemar promotionnel pour la Universal). La première heure est mortellement ennuyeuse…tout en cherchant des réponses à a sa présence sur Terre, Howard tente de s’intégrer, ce qui passe par une recherche de boulot. Et le seul job qu’il trouve est homme…euh, canard à tout faire dans un bordel glauque (!). Le scénario développe aussi la relation entre Howard et Beverly, en n’hésitant pas à flirter avec la zoophilie dans un moment au lit bien gênant.

Et puis Willard Huyck et Gloria Katz se rappellent enfin que le film est censé être un spectacle d’été tout publics et injectent un peu plus d’action à une histoire qui commençait sérieusement à ronronner. Phil, un laborantin ami de Beverly, découvre que l’arrivée de Howard sur Terre a été causée par le nouveau canon spectroscope à laser du laboratoire d’astrophysique Dynatechnics. Le docteur Jennings pense pouvoir en inverser les effets, mais le second essai tourne mal : un monstre d’un autre univers; le Dark Overlord, investit le corps de Jennings, qui prend Beverly en otage…

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Le rythme de cette deuxième moitié s’en retrouve amélioré : la course-poursuite ne manque pas de péripéties et Jeffrey Jones (Beetlejuice), qui interprète Jennings, se paye les meilleures répliques. Mais cela n’en fait pas un bon film pour autant. Si le monstre extraterrestre créé par Phil Tippett et animé en stop-motion est convaincant, je ne peux pas en dire autant du costume de canard d’Howard. L’humour et les gags visuels tombent le plus souvent à plat et l’interprétation n’est pas très relevée.

C’est encore la sexy Lea Thompson (la maman de Marty McFly dans Retour vers le Futur) qui s’en sort le mieux…et Jeffrey Jones, mais seulement dans les scènes où il est possédé par l’alien ce qui lui permet de cabotiner à loisir. Mais la distribution secondaire est lamentable…la palme (coin-coin) revenant à Tim Robbins, alors inconnu (il a tourné Howard the Duck la même année que Top Gun) qui passe son temps à hurler et à gesticuler comme un Jerry Lewis sous acides. Contrairement à leurs réalisateurs, les stars de Howard the Duck ont su rebondir par la suite…même si Tim Robbins n’a pas vraiment eu de chance avec les « Comic-Book Movies » (il a joué dans Green Lantern en 2011).

EN + :

Marvel a transposé le film en comic-book dans la collection Marvel Super Special. Cette adaptation est signée Danny Fingeroth et Kyle Baker.

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