[quote=« Jack! »]
[quote=« Jim Lainé »]Ils réinventent l’abonnement, donc ?
Jim[/quote]
Voilà. Ça ne se fait plus en France, si ?[/quote]
Plus tellement, non.
Mais même aux États-Unis, c’est un truc un peu oublié. Pourtant, quand j’ai commencé à acheter des comics en VO, vers 1981, les offres étaient présentes. C’était pas sur tout le catalogue, mais sur les titres les plus connus, on pouvait s’abonner. recevoir X-Men ou Batman tous les mois. Alors certes, je ne sais pas si c’était faisable depuis l’étranger, mais l’offre sur l’Amérique du Nord semblait solide. Je me demande dans quelle mesure l’émergence des comic shops n’a pas contribué à rendre l’offre sinon obsolète du moins concurrençable.
(à ce sujet, je me demande où en sont les grands catalogues de VPC historique, les Bud Plant et consorts, de nos jours ? S’ils sont toujours aussi performants et comblent toujours autant les attentes des lecteurs vivants dans des coins plus reculés ?)
Après, j’ai discuté avec un responsable éditorial (franco-belge, certes), récemment, et on parlait de l’état du réseau librairies sur le territoire américain. Et on parlait des librairies (généralistes, mais aussi comic shops) qui ferment, de la taille géographique du pays, du fait que c’est pas aussi bien maillé qu’en France. Ce qui explique que la lecture numérique se développe pas mal là-bas, plus vite que chez nous : forcément, chez nous, tu fais quoi, dix quinze bornes, et tu trouves une presse ou une librairie. Maxi. Aux États-Unis, dans certains coins, faut rouler deux heures. Rajoute à ça la couverture internet, qui n’est pas toujours optimale dans certaines zones rurales, et l’explosion des librairies en ligne genre Amazon, et tu as à mon sens toutes les conditions pour rendre valable une telle offre d’abonnement.
Un truc qui m’a toujours étonné, c’est que presque personne ne pratique ce que j’appelle l’abonnement rétroactif. J’en avais parlé à Scarce il y a de looooooongues années, et j’avais l’impression d’avoir pété dans leur soda ou parlé en martien, tant l’idée leur semblait saugrenue. Pourtant, je l’ai pas inventée, j’ai vu le principe dans des revues.
Le principe est simple. Tu arrives au numéro 30. Logiquement, quand tu t’abonnes, ça commence à partir du 31 (jusqu’au 42, si c’est mensuel, par exemple). Mais pourquoi ne pas faire un abonnement qui irait, par exemple, du 18 au 29, ce qui te permettrait de compléter ta collection à pas cher, et à l’éditeur de choper des liquidités tout en déstockant.
Or, en général, les rédactions préfèrent les bulletins de commande au numéro (quand elles sont suffisamment débrouillardes pour en mettre en place : ça aussi, ça se perd, comme pratique…), ça fait plus de pognon par numéro, mais l’offre est moins profitable pour le lecteur.
L’abonnement rétroactif, soumis à différentes conditions (genre, douze numéros consécutifs, s’il y a un numéro indisponible, c’est pas possible), aurait à mon avis quelques avantages comptables et logistiques.
C’est une offre qui, par exemple, doit pouvoir se développer sur les salons, si jamais ils ne veulent pas concurrencer les bons de commandes de vieux numéros. Proposer un abonnement valable sur le stock embarqué. Genre, Scarce, un abonnement, c’est quatre numéros. Le curieux tente le coup sur quatre numéros consécutifs de son choix, au tarif abonnement. Ça fait de la fraîche, c’est intéressant pour le lecteur débutant…
C’est vraiment un truc à creuser, je crois : les revues, les journaux, les mags, l’un des trucs qui peut les tuer, c’est la gestion du stock (et la solution facile consiste justement à ne pas en avoir et donc à créer une demande artificielle en restreignant l’offre, mais ça n’entretient pas le marché…). Ce genre de pratiques serait à réfléchir, je pense.
Jim