La veille d’une retraite importune, un détective de la vieille école se voit confier une affaire de meurtre qui le hante depuis des décennies. Malheureusement, Jim Sargent dit « Sarge » doit entraîner son fils Michael, adulte rongé par l’anxiété, dans l’aventure, sous peine de perdre à jamais la tête de l’affaire.
Ce duo dysfonctionnel pourra-il surmonter ses propres blocages, ses aveuglements et ses non-dits pour la réussite de cette entreprise ?
Les deux auteurs primés de I Kill Giants*, le scénariste Joe Kelly (Deadpool, Savage Spider-Man) et l’illustrateur J. M. Ken Niimura (Umami, lauréat d’un Eisner Award) sont de retour pour vous faire vibrer avec* Immortal Sergeant !
Le duo d’auteurs derrière I Kill Giants revient avec un terrible récit intimiste, qui prend aux tripes et laisse songeur après la lecture.
Un flic sur le point de partir à la retraite, un vieux de la vieille à qui on ne le fait pas, dur-au-mal mais aussi misogyne, raciste, homophobe, embarque un fils qu’il semble haïr dans un road-trip pour… élucider une enquête vieille de 35 ans.
Un pitch simple, pouvant mener à du lugubre ou du cocasse, et qui aboutit à une histoire pleine d’émotions, centrée autant sur la relation père-fils, que sur le père, le fils et les personnages autour.
Un ensemble extrêmement fin, travaillé et fort. Marquant.
Un coup au coeur, un coup de coeur.
Dans un récent podcast First Print en compagnie de l’éditeur Sullivan Rouaud, ce dernier déplorait le nombre de ventes. Et là, je tombe de haut, 200 exemplaires seulement.
Joe Kelly est un nom qui parle aux quarantenaire, la couv est pas le plus jolie du monde et n’attire pas l’oeil, le bouquin doit même pas être regardé.
I kill giants des mêmes auteurs s’est vendu à près de 5000 exemplaires. Même sans s’attendre à un succès similaire, Hi comics espérait pouvoir capitaliser a minima sur ce précédent titre et atteindre les 1000-1500 exemplaires pour Immortal sergeant sans envisager un échec, surtout aussi retentissant.
ça rejoint ce que dit Nicolas Beaujouan quelque part; c’est extrêmement difficile de capitaliser sur un succès et de pérenniser sur le nom des auteurs sur la durée, les lecteurs ne revenant pas en nombre sur de nouveaux albums. Il faut quasiment repartir à zéro à chaque nouvel album pour un éditeur comme 404 comics (et Hi comics donc).
Sur toutes ses éditions ou juste celle de chez Hi ?
Le problème est le même partout. En jeunesse je peux faire 100 ventes d’un bouquin, quand le tome 2 si je fais pas le même travail qu’avec le 1 j’en vends 10.
Et même hors jeunesse. Il y a 3 mois est sorti le T2 de Madeleine résistante. Le premier a été un gros succès chez moi pas loin de 75 album vendu en 2 mois, une des meilleures ventes de noël.
Là je me frotte les mains, vente facile sors à la même période bouquin sur la seconde guerre mondiale, tout à fait ma clientèle (soupir). Eh ben non je floppe à mort j’en ai vendu péniblement 25, par contre j’ai revendu 10 du premier en 1 mois.
Les deux personnes en question en sont très conscientes, ce sont des éditeurs et l’édition est un petit milieu.
Même en prenant en compte l’atrophie générale qui touche tout le secteur de la bande dessinée et qui est d’autant plus spectaculaire sur un segment de niche - et qui l’a toujours été - comme le comic book, où les ventes générales sont bien plus faibles que sur d’autres segments, ça pose quand même question pour un éditeur. Quand 404 comics sort en 2022 un livre comme Everything par Christopher Cantwell et I.N.J Culbard, qui est un beau succès avec quelque chose comme 2000 exemplaires écoulés, et que le nouveau livre de Culbard, Salamandre, sorti moins d’une année après, se ramasse lors de sa mise en place, ça a de quoi déconcerter. Même si sur les mois qui ont suivi, il y a eu une progression. C’est un tout petit éditeur, qui ne sort pas dix livres à l’année, et dont le placement d’Everything était me semble-t-il dans les rayons comics globalement, tout comme Salamandre.
En dehors du rétrécissement de la taille des rayons comics, de la chute des ventes, de la baisse du pouvoir d’achat et d’autres facteurs, c’est aussi prendre acte qu’une partie du lectorat, et plus spécifiquement du lectorat comics, ne va pas revenir sur le prochain livre d’un dessinateur ou d’un auteur, même auréolé d’un premier succès. Qu’il n’y ait pas ou peu de croisement au niveau d’un lectorat comics qui achète des titres de super-héros ou disons plus mainstream chez des éditeurs installés avec une assise comme Urban ou Panini (même s’ils ont aussi leurs difficultés et leurs échecs) et un lectorat qui achète des titres plus confidentiels chez des petits éditeurs, ce n’est pas surprenant. Même en admettant qu’Everything ait dépassé le plafond de verre du lectorat purement comics pour toucher d’autres lecteurs, ça reste rude pour l’éditeur que Salamandre n’ait pas bénéficié du travail accompli sur Everything à quelques mois d’intervalle. 404 comics en a pris acte en travaillant différemment ses sorties à la mi-2023 comme Apparition dans le ciel de Berlin-Est et Le dernier jour d’Howard Phillips Lovecraft, qui ont bien mieux fonctionné.
atrophie est bien grand mot pour un secteur qui a toujours été en croissance depuis 20 ans et qui en 2023 a annoncé une petite baisse après 2 années à +80% minimum. Et la baisse est fortement dû aux mangas (comme la hausse d’ailleurs).
Je suis pas vraiment d’accord, au vu des quantités qui sort, les objectifs sont fortement revu à la baisse, maintenant la différence importante à mon sens c’est que le comics est dépendant de ce que l’on peut acheter. Et encore une fois attention, car certains éditeurs travaille le jeu du format et ça paie (panini va arriver avec une collection petit format petit prix avec USM, Ultimates, The Boys et AVX). Les ventes de certains titres sont très loin des 2k. Et pour Nice House si le titre n’avait pas été en rupture début décembre les ventes auraient été monstrueuses.
Ah bon ? La sortie d’un bouquin par un auteur pas connu garantit des ventes quand l’album suivant n’est pas à la hauteur ? La plupart (pour ne pas dire l’immense majorité) des acheteurs ne savent même pas le nom de l’auteur du bouquin qu’ils prennent. Un bouquin aujourd’hui surtout sur du type « roman graohique », c’est le contenu qui intéresse pas qui le fait.
Non justement Everything n’était pas dans le rayon « comics ». Sa couverture, son thème tout le faisait passer pour un bouquin FB, du coup il a été intégré avec les livres de SF, mais le suivant avec son super-héros de l’espace, ben là désolé, mais il fait trop super-héros où « comics » (j’en profite pour dire que j’en suis venu à haïr ce terme comics, car les gens pensent à mal et surtout pense à Marvel ou DC en pensant ça que ça en devient irritant).
Ca dépend, je connais beaucoup de libraire qui ont ouvert une succursale manga avec un gros rayon comics et qui ont vu leurs vente fortement augmenter.
Je dirais même un crash. En fonction des éditeurs les chutes ne sont pas les mêmes et pour certains il n’y en a pas.
Qui est ce lectorat comics ? Celui qui hante les forums et achètent pas grand chose en se plaignant que rien ne fonctionne et que c’est une honte, mais dès qu’il y a plein de titres qui sortent se plaint qu’il a pas assez d’argent pour tout acheter ?
Je pense que le lectorat die hard de la bd américaine est petit, très petit et que oui lui va suivre et encore. Souvent avec du retard, mais on est aujourd’hui dans une industrie ou le retard ne pardonne pas. Trop de titres, car si pas de nouveautés, pas d’achat et je le vois tous les jours, j’ai des clients qui rentre me disant qu’il n’y a rien de nouveau alors que je viens de rentrer 30 nouveau titre deux jours avant.
Mais le public qui fera une bonne vente pour un comic lui c’est pas un public comics, il lit de la BD et il s’en fout éperduement si le type à fait un bon premier bouquin, ce n’est plus un gage. J’ai des auteurs qui font 30k de ventes à chacun de leur titre et la plupart des clients les connaissent même pas. Je vois toujours les mêmes mecs quand je les fais venir en dédicace et ils vendent à 30k.
C’est ce que je te disais plus haut chaque nouveau livre doit être un combat, le même que sur le premier même si le premier à été un succès.
Tu notes aussi que ces titres ne sont pas « typés » super-héros.
Je débarque deux semaines après mais la sortie du film a été hyper limitée en France en terme de distribution : projections spéciales et ponctuelles (une à Paris, une à l’un ou l’autre festival), puis après c’était du DTV. Pas de quoi en faire un évènement.
En l’occurrence la précédente édition Soleil était incomplète, donc les ventes de IKG ont bien été amenées à ce niveau parce que le public était là pour cette histoire et que le bouche à oreille a porté ses fruits (d’où les espoirs sur Immortal Sergeant).
