J’ai trouvé ce tome dans une solderie, récemment, et comme c’était un tome 1 qui semblait disposer d’une fin ouverte (ouais, j’ai regardé la fin d’abord) et qu’aucun tome 2 n’était sur la pile, j’ai tenté l’aventure.

Bon, c’est sympatoche.
Le principe est simple et bourrin (« Donny Cates », entends-je au fond de la salle…) : les vampires se sont réveillés, et les humains, visiblement dépassés, ont quitté la planète pour s’installer loin dans l’espace, à l’écart de la Terre désormais peuplée de suceurs de sang et d’humains élevés pour les alimenter. Et puis, quand deux vampires parviennent à passer à travers un portail spatial, la civilisation humaine décide d’envoyer une soldate d’élite voir ce qu’il en est. C’est Poli Lehan, dans son armure Interceptor qui est censé tout décaper.
Alors bien entendu, c’est Donny Cates aux commandes, donc ça poutre et ça déboîte, et ça ne fonctionne pas comme prévu et le plan merde. Ce qui est assez amusant dans les cinq épisodes que compte le recueil (la série est-elle allé bien plus loin en VO ? Je n’ai pas l’impression), c’est que l’armure en question n’est quasiment pas utilisée. Poli en est extirpée très tôt, cherche à tout prix à la réintégrer, croise des tas de personnages qui lui expliquent sans ménagement que ça ne sert à rien et qu’eux s’en sortent très bien sans armure… Donc il y a un rapport assez ironique à la figure du héros, blanc chevalier étincelant, et aux attentes du lecteur. Ça, c’est plutôt bien vu, d’autant qu’une fois l’armure endossée, elle ne fait pas long feu face à la boss de fin de niveau.
Après, il manque à ce récit la petite étincelle d’émotion qu’on peut trouver par exemple dans God Country (et qui donne l’impression d’être somme toute assez rare dans le corpus catesien, tant le scénariste, dans ce que j’ai lu, n’est pas toujours parvenu à récidiver dans le domaine de ces montagnes russes émotionnelles qui m’ont accroché aux premières lectures). La soldate est chevronnée et burinée, elle croise un résistant chevronné et buriné et ses filles qui sont chevronnées et burinées, et tout ce petit monde, y compris les méchants et les humains sur l’autre planète, sont tous sévèrement burinés.
On sent une volonté de grosse déconnade, de récit à cent à l’heure qui fasse la part belle à l’action afin de laisser le dessinateur s’éclater. C’est sympa, bien rythmé, avec une fin ouverte qui promet une guerre généralisée où s’opposent trois camps. Question dessin, c’est pas mal, dynamique, pas super beau, mais ça fait son office. Question traduction, il y a quelques fautes de grammaire, mais j’aime bien l’argot outrancier, qui colle assez au récit.
Jim