Action
Long métrage américain
Réalisé par Joseph Zito
Scénarisé par James Brunner, Chuck Norris et Aaron Norris
Avec Chuck Norris, Richard Lynch, Melissa Prophet…
Année de production : 1985
Si tu te pointes encore, tu peux être sûr que tu repars avec la bite dans un tupperware. (tout un programme !)
Dans les années 80/90, Chuck Norris a tourné dix films pour la Cannon, studio bien connu des cinéphiles bisseux de l’époque. Si les titres du début des nineties (période correspondant à la chute de la société rachetée et dirigée par Menahem Golan et Yoram Globus) sont généralement oubliés, les Delta Force, Portés Disparus et autres Temple d’Or (Chuck dans un sous-Indiana Jones) font partie des grands moments (et pas toujours pour les bonnes raisons) de la filmographie du viril barbu mono-expressif. Et au-dessus de tout ça trône fièrement Invasion U.S.A., mètre étalon du nanar d’action qui n’a pas peur d’en faire des tonnes dans à peu près tous les domaines, dans la plus grande tradition des grosses bourrinades de la Cannon…
Invasion U.S.A. est le premier scénario co-écrit par Chuck Norris (son frangin Aaron a aussi donné un petit coup de main). Il en a eu l’idée après avoir lu un article dans le Reader’s Digest qui affirmait que des centaines de terroristes étaient lâchés en liberté sur le territoire américain. Il s’est alors demandé ce qui se passerait si un Khomeini ou un Khadafi les mobilisaient pour attaquer les plus grandes villes américaines. Pour lui, faire Invasion U.S.A. était comme prendre position contre quelque chose qui pourrait réellement se produire un jour (ça a l’air sérieux, tout ça)…
…ce qui se traduit à l’écran par un justicier solitaire, la chemise en jean ouverte sur son torse velu et en sueur, qui extermine à lui tout seul une armée de cocos avec deux mini-uzis en bandoulière. Car guerre froide oblige, ce sont des guérilléros extrémistes communistes qui s’en prennent à tous les symboles du Rêve Américain, des banlieues tranquilles explosées à coup de bazookas au centres commerciaux remplis de familles venant faire leurs courses pour Noël. Heureusement pour eux, Matt Hunter, ancien agent de la C.I.A., un vrai dur qui capture des crocodiles à mains nues à ses moments perdus, veille !
D’après le monteur du film, Golan & Globus ont ordonné que toutes les scènes de développement de l’histoire (parce qu’il y en avait une ?) et des personnages secondaires soient coupées pour se concentrer uniquement sur Chuck et le vilain. La structure est donc complètement décousue et se contente d’enfiler les scènes d’action bien burnées. Invariablement, les terroristes font des trucs de terroristes et Matt Hunter apparaît comme par magie pour leur flanquer une bonne rouste accompagnée d’une punchline. Et le westernien duel final contre l’affreux chef des méchants, incarné par un Richard Lynch fiévreux et déchaîné (abonné à ce type d’emplois à cause de son visage marqué par un drame survenu dans les années 60…il s’était immolé par le feu suite à un mauvais trip…la drogue, c’est de la merde), se règle à coups de lance-roquettes. What else ?
Pour la petite histoire, Invasion U.S.A. fut pendant longtemps le deuxième plus gros succès en vidéo de la MGM (qui avait racheté le catalogue de la Cannon)…juste derrière Autant en emporte le vent ! Il est fort, ce Chuck…
Toi, tu commences à me baver sur les rouleaux !