JE SUIS UNE LEGENDE (Francis Lawrence)

[quote=« Vik »]

Walking Dead: la population est transformée en morts-vivants.

A quand les loups-garous?[/quote]

C’est un vieux thème, ça, la transformation entière (ou presque) de la race humaine en quelque chose d’autre.
C’est le thème, à la base, du roman de Richard Matheson I am Legend, qui date de 1954. Et au départ, c’est des espèces de vampires zombifiés, qui marchent, se réveillent la nuit, tout ça…
Après, on pense souvent au film de Francis Lawrence, avec Will Smith, en 2007, mais c’est jamais que le dernier en date à avoir adapté le roman. Et sans doute de la manière la moins fidèle qui soit. Mais rappelons qu’avant Francis Lawrence, y a eu The Omega Man / Le Survivant, de Boris Sagal en 1971, avec Charlton Heston (qui comprend des plans assez formidables de ville déserte, en ouverture), et surtout The Last Man on Earth / Je suis une légende, d’Ubaldo Ragona, de 1964, avec Vincent Price, qui a plusieurs mérites (outre une putain d’ambiance) : montrer l’acharnement du survivant à trouver une réponse scientifique, proposer des vampires zombifiés qui marchent, et en cela préfigurent les zombies de Romero (Night of the Living Dead date de 1968).
Donc c’est franchement pas une idée nouvelle, et ça ne vient pas de Kirkman. Mais bon, en revanche Hollywood, c’est plus une boîte à recyclage qu’une boîte à idée, c’est clair.
Après, effectivement, comme souligné par notre Magnifique Geoffrey, derrière tout ça, il y a le questionnement de la survie, voire de la définition même de l’humanité une fois qu’elle a été transformée. La plupart des films de zombie (pour ne rester que dans ce genre-là) montrent des poches de civilisations, parfois réduites à des petits groupes épars, mais qui maintiennent un semblant de « patrimoine ». En revanche, une série comme Dead Set se conclut sur la question : que reste-t-il de l’humanité une fois que tout le monde est zombifié ? Et la réponse définit en quoi ce genre (applicable aux vampires, aussi…) est angoissant : parce que c’est une impasse.

Allez, comme youtube est aussi votre ami, vous pouvez profiter de The Last Man on Earth en entier. Si si !
C’est-y pas beau, la vie ?

Jim

[quote=« Vik »]

[quote=« Geoffrey Le Magnifique »]
Sauf qu’ici, la question est : comment continuer la civilisation si nous sommes tous des vampires ? Sans humains, où trouver du sang ? Comment se raser quand on a pas de reflet ? Comment ne pas péter un câble de ne plus voir le soleil ? Si un remède existait, le prendriez-vous ( au risque de perdre votre immortalité ? )Le film pose des questions et existentielles et factuelles sur la vie de tous les jours ( enfin, de toutes les nuits).[/quote]

Ah bien. Ca change. C’est cool.

Ca fait pas de bébé un vampire?

**Non, dur dur de donner la vie…quand tu es mort ** :stuck_out_tongue:

Synthétique. Et les animaux aussi. Pas bon celui des animaux?

Dans le film, les stock sont déja vides à ce niveau-là…les rares humains qui restent sont des cheptels ( et trop peu nombreux pour subvenir aux besoin mondiaux. D’où tensions sociales, etc…Les chercheurs planchent sur le sujet synthétique, mais les tests sont peu concluants ( on est ni dans Twilight ni dans True Blood, le film prend le contre-pied de ce qui se fait actuellement.

On ne se rase pas.
Moi j’ai pas besoin de miroir pour me raser (plus facile à l’électrique)

Ok, et pour te brosser les dents, total free style ?

HS. C’est dans ta nature. Pourquoi le soleil continuerait ses effets bénéfiques? Ca marche que sur les humains.

**Effet psychologique. Tu étais humains, tu l’es toujours mais avec des ajouts/retraits à ta biologie. Ça veut pas dire que t’aies envies de passer ta non-vie sous la lune. Dans le film, les plus aisés se payent des bagnoles complètement isolées et bardées de caméras extérieures pour conduire le jour.
**

Ah ah! Déjà traité avec les X-Men! Le remède contre la mutanité.Ils n’ont pas le monopole de l’anormalité , ni même du concept de (re)devenir humain…Whedon ( qui avait lancé ça dans Asto, avait déjà traîté de la question dans Angel des années auparavant par exemple). C’est quelque chose qu’on retrouve souvent dès qu’il est question de ''je suis devenu autre chose et j’aimerai revenir en arrière ".[/quote]

Jim, dans le roman de Matheson, les vampires ne sont pas zombifiés. Ils se comportent plus ou moins en humains (ils parlent, ils bougent normalement, etc…ils sont justes gênés par le soleil et par l’ail, ensuite évidemment tu as toute l’inversion des valeurs puisqu’ils évoluent en quelque chose de nouveau, faisant de Richard "un monstre " selon leur standards : dans un monde de vampire, le Van Helsing local est un monstre )

http://storyfanatic.com/images/2008/04/iamlegend_alone.jpg

[quote=« Geoffrey Le Magnifique »]

Jim, dans le roman de Matheson, les vampires ne sont pas zombifiés. Ils se comportent plus ou moins en humains (ils parlent, ils bougent normalement, etc…ils sont justes gênés par le soleil et par l’ail, ensuite évidemment tu as toute l’inversion des valeurs puisqu’ils évoluent en quelque chose de nouveau, faisant de Richard "un monstre " selon leur standards : dans un monde de vampire, le Van Helsing local est un monstre )[/quote]

C’est vrai.
C’est pour cela que l’adaptation avec Price, de 1964, est sans doute la meilleure, parce qu’elle jette des ponts vers des genres voisins et annonce les développements à venir, mais reste dans la lignée de Matheson, avec une société qui survit et dans laquelle le personnage de Price n’est plus adapté. C’est une bête curieuse. On sent ça encore dans le Charlton Heston. On ne le sent plus du tout dans le Will Smith, et c’est bien dommage.

Je l’ai lu il y a fort longtemps, le roman, je me demande même si je l’ai, va falloir que je vérifie ça…

Jim

[quote=« Jim Lainé »]

[quote=« Geoffrey Le Magnifique »]

Jim, dans le roman de Matheson, les vampires ne sont pas zombifiés. Ils se comportent plus ou moins en humains (ils parlent, ils bougent normalement, etc…ils sont justes gênés par le soleil et par l’ail, ensuite évidemment tu as toute l’inversion des valeurs puisqu’ils évoluent en quelque chose de nouveau, faisant de Richard "un monstre " selon leur standards : dans un monde de vampire, le Van Helsing local est un monstre )[/quote]

C’est vrai.
C’est pour cela que l’adaptation avec Price, de 1964, est sans doute la meilleure, parce qu’elle jette des ponts vers des genres voisins et annonce les développements à venir, mais reste dans la lignée de Matheson, avec une société qui survit et dans laquelle le personnage de Price n’est plus adapté. C’est une bête curieuse. On sent ça encore dans le Charlton Heston. On ne le sent plus du tout dans le Will Smith, et c’est bien dommage.

Je l’ai lu il y a fort longtemps, le roman, je me demande même si je l’ai, va falloir que je vérifie ça…

Jim[/quote]

Le film avec Smith est bon mais il zappe quasi-toutes les originalités de Matheson j’ai trouvé (et du coup le titre n’a plus aucun sens)…mais fallait surfer sur les droits achetés par le studios sans doute … on a des êtres qui aiment le sang mais sans les attributs vampiriques, limite c’est 28 jours plus tard en image de synthèse.

Il est trouvable en poche chez Folio SF ( c’est celui que j’ai ). Sinon, dans le genre intéressant, on a L’aube écarlate de Lucius Shepard, aussi chez Folio SF qui commence comme un whodunit au pays des vampires mais qui dérive vite vers autre chose.

[quote=« Geoffrey Le Magnifique »]
Il est trouvable en poche chez Folio SF ( c’est celui que j’ai ).[/quote]

Ouais, j’ai checké il y a quelques instants, parmi plein d’autres bouquins de Matheson, j’ai L’Homme qui rétrécit, Le Jeune homme, la mort et le temps, en Folio SF tous les deux, mais j’ai pas celui-là…
Étonnant, parfois, les manques incompréhensibles dans une bibliothèque.

Je le note, merci.

Jim

[quote=« Geoffrey Le Magnifique »]

[quote=« Jim Lainé »]

C’est vrai.
C’est pour cela que l’adaptation avec Price, de 1964, est sans doute la meilleure, parce qu’elle jette des ponts vers des genres voisins et annonce les développements à venir, mais reste dans la lignée de Matheson, avec une société qui survit et dans laquelle le personnage de Price n’est plus adapté. C’est une bête curieuse. On sent ça encore dans le Charlton Heston. On ne le sent plus du tout dans le Will Smith, et c’est bien dommage.

Je l’ai lu il y a fort longtemps, le roman, je me demande même si je l’ai, va falloir que je vérifie ça…

Le film avec Smith est bon mais il zappe quasi-toutes les originalités de Matheson j’ai trouvé (et du coup le titre n’a plus aucun sens)…mais fallait surfer sur les droits achetés par le studios sans doute … on a des êtres qui aiment le sang mais sans les attributs vampiriques, limite c’est 28 jours plus tard en image de synthèse.

Il est trouvable en poche chez Folio SF ( c’est celui que j’ai ). Sinon, dans le genre intéressant, on a L’aube écarlate de Lucius Shepard, aussi chez Folio SF qui commence comme un whodunit au pays des vampires mais qui dérive vite vers autre chose.[/quote]

Tiens, je découvre un film dont j’ai longtemps entendu parler, mais que je n’ai jamais vu : Le Monde, la chair et le diable, de 1959 (The World, the Flesh and the Devil, de Ranald McDougall, avec Harry Belafonte). Le principe est tout con (et déjà employé une ou deux fois dans la Twilight Zone, hein…), à savoir qu’un survivant, coincé dans une mine, découvre une New York entièrement vidée de ses habitants.
Et là, la ressemblance est saisissante dans la peinture d’une capitale abandonnée où ne vit (au moins dans une première partie du film, et à la connaissance du spectateur) qu’un seul homme : le héros est noir, il est bricoleur et se constitue son petit confort et ses distractions (lui, un train électrique, là où c’était des cartoons pour Will Smith), et il s’entoure de mannequins de vitrines pour leur parler et ne pas devenir fou.
Et là, c’est saisissant. La référence me semble directe. I Am Legend version Will Smith est donc non seulement le remake de deux films précédents, mais aussi le remake d’un film qui n’a rien à avoir avec la licence, et du coup, quasiment, le remake d’un genre entier.

Jim

Pour ceux qui auraient déjà vu le film, et uniquement pour eux (parce que les autres, on veut pas vous spoiler…), voici la fin alternative d’I Am Legend, qui n’a pas été montée pour l’exploitation en salle.

À cette fin où le héros accorde à l’ennemi une compassion, un honneur, et donc une certaine classe, une capacité à l’émotion et à la compassion, bref, une humanité, la production a préféré la version où l’ennemi est complètement autre, inhumain, deshumanisé. L’altérité comme néfaste.
Ce qui est dommage, parce que ce choix entérine le discours religieux assez extrême représenté par le village de puritains de la dernière image du montage officiel.
Dommage que tant d’intelligence se perde…

Jim

[quote=« Jim Lainé »]Tiens, je découvre un film dont j’ai longtemps entendu parler, mais que je n’ai jamais vu : Le Monde, la chair et le diable, de 1959 (The World, the Flesh and the Devil, de Ranald McDougall, avec Harry Belafonte). Le principe est tout con (et déjà employé une ou deux fois dans la Twilight Zone, hein…), à savoir qu’un survivant, coincé dans une mine, découvre une New York entièrement vidée de ses habitants.
Et là, la ressemblance est saisissante dans la peinture d’une capitale abandonnée où ne vit (au moins dans une première partie du film, et à la connaissance du spectateur) qu’un seul homme : le héros est noir, il est bricoleur et se constitue son petit confort et ses distractions (lui, un train électrique, là où c’était des cartoons pour Will Smith), et il s’entoure de mannequins de vitrines pour leur parler et ne pas devenir fou.
Et là, c’est saisissant. La référence me semble directe. I Am Legend version Will Smith est donc non seulement le remake de deux films précédents, mais aussi le remake d’un film qui n’a rien à avoir avec la licence, et du coup, quasiment, le remake d’un genre entier.[/quote]

On retrouve également ce genre d’éléments dans le film Le Dernier Survivant (The Quiet Earth) datant de 1985 et réalisé par Geoff Murphy.

[quote=« Tony Smart »]
On retrouve également ce genre d’éléments dans le film Le Dernier Survivant (The Quiet Earth) datant de 1985 et réalisé par Geoff Murphy.[/quote]

Que j’ai découvert tout récemment, aussi. Et qui est assez étrange, dégageant une atmosphère bizarre, décalée, surréaliste.

Jim