J’ai lu la version toastée.
Alors, évidemment, on sent une certaine influence cinématographique, mais j’ai ouï-dire que Bermejo ne s’est appuyé sur le film (ce serait plutôt l’inverse, visiblement). De toute façon, vu la date de parution du comic book et la date de sortie du film, sans compter les retards de Bermejo, cela parait évidemment. Bref, peu importe la poule ou l’œuf, ce que je veux dire, c’est qu’on voit une certaine ressemblance. Dans la volonté aussi de rendre cela moins bariolé (à défaut de plus réaliste), comme cela peut se voir avec les costards des vilains. Pour continuer sur les apsects graphiques, j’ai beaucoup aimé (adoré même) la gestuelle donnée par Bermejo, notamment au Joker et au perso principal. Il a un style très réaliste, très précis, mais pas au détriment du mouvement, du rythme. J’ai bien aimé aussi la réinterprétation de ses vilains, que ce soit au niveau de l’apparence ou pour les attitudes (bon, là, Azzarello y est pour quelque chose). Le bémol serait sur la colo, parce que je n’ai pas toujours compris pourquoi on avait des distinctions dans le style (quand le mec est bourré, ça, je comprends, mais dans le premier épisode, par exemple, j’ai pas toujours compris). Mais bon, c’est vraiment un bémol qui s’estompe par la suite.
Au niveau du scénar’, bon, moi, j’ai pas cherché les messages, les trucs sur la maladie de la ville et tout le toutim. J’ai lu ça au premier degré comme si je regardais le Parrain, mais avec un des hommes de main en voix off, l’œil extérieur qui voit l’intérieur. J’ai beaucoup aimé (et puis avec Bermejo qui rend le Joker un peu humain, c’est d’autant plus frappant). Je ne suis pas un inconditionnel d’Azzarello sur les super-héros, n’ayant pas vraiment aimé ses Sup, par exemple. Mais là, je dois dire que j’y ai trouvé mon compte (et c’est peut être parce que les super-héros sont assez peu visibles).
Ah, et pour l’anecdote, je ne sais pas si la trad’ de Nikolavitch est bonne, mais il m’a fait beaucoup rire avec un des répliques du Joker qui est une référence à un classique du cinéma français.