Sympa le clin d’œil au défunt Superpouvoir. Apparemment, notre ami Jay Wicky ne s’est jamais remis de sa disparition.
Malgré mon affection pour toute la saga Justice League de Keith Giffen, J.M. DeMatteis et consorts, je n’avais jamais lu la mini-série Anciennement connue comme la Ligue de Justice faute de trouver l’ouvrage en magasin à un prix décent. C’est maintenant chose faite.
Sans surprise, c’est hilarant, « jusqu’auboutiste » dans sa présentation d’une équipe de véritables bras cassés (pour ceux qui ne connaissent pas Justice League Europe et Justice League Internationnal, le récit présenté ici est vraiment une extension exacerbée de cette période où les ligueurs étaient drôles mais affrontaient aussi de vrai menace à un rythme plus soutenu (surtout au début où les auteurs ne savaient même pas qu’ils se dirigeraient vers l’humour)) et légèrement décompressé (ceux qui lisent encore du Giffen aujourd’hui, et principalement Justice League 3000, savent de quoi je parle).
Par contre, je ne sais pas qui s’est chargé de l’emplacement des bulles à l’époque mais c’est maladroit pour le moins.
Il ne manquerait plus qu’Urban nous propose Je ne peux pas croire qu’il s’agisse de la Ligue de Justice, la deuxième mini-série qui suivit en 2005, et ce serait parfait.
Je dis peut-être une bêtise, mais il me semble que les comic shops achètent en ferme, non ? Donc s’ils l’ont acheté, pas encore vendu (ou vendu et réassorti quand c’était encore possible), ils vont le garder jusqu’à le vendre (ou le brader, mais c’est assez minime sur le volume qu’ils manipulent, j’ai l’impression). De là, on peut se retrouver avec des bouquins plus dispos sur le net, mais encore dispos en boutiques. C’est rare (et l’inverse est plus souvent vrai), mais il est possible que ça arrive, je pense.
Jim[/quote]
Avec quelques temps de retard, il se trouve que je l’ai en effet trouvé pour son prix initial dans une boutique
J’étais complètement passé à côté de l’annonce de cette sortie, ce fut donc une divine surprise que de le trouver en kiosque ce week-end. Sans compter que j’ai pas mal délaissé les publications kiosques d’Urban ces derniers temps (le New 52 ne m’a pas convaincu sur la longueur…).
Je fais partie des lecteurs décrits par Jack! qui ne connaissent pas le travail antérieur du trio artistique à l’oeuvre sur ce titre, mon étonnement fut d’autant plus grand à la lecture du premier épisode : c’est vraiment excellent et authentiquement très très drôle.
Je reviens en parler après avoir fini de lire ce mag’ ; ça s’annonce déjà plus que bien…
J’ai adoré ce hors-série. C’est vrai que c’est légèrement décompressé (le premier épisode est consacré au rassemblement de l’équipe, la première vraie menace arrive à la fin du second épisode) mais ça participe au charme de l’ensemble : les auteurs prennent le temps de poser les personnages, de brosser leurs traits de caractères à coup de répliques bien senties ce qui permet à ceux qui n’ont pas lu la série des années 80 de ne pas être perdu (le récit est très facile d’accès) et de saisir facilement le passé des héros et leurs relations.
C’est le genre de comics qui file la patate, grâce aux dialogues hilarants, aux situations saugrenues, à la savoureuse expressivité des dessins de Kevin Maguire et à l’excellente traduction de Jérôme Wicky qui ne manque jamais de trouvailles qui font plaisir aux zygomatiques.
Vraiment une super lecture…et je suis bien d’accord avec Jack, retrouver la mini-série de 2005 au sommaire d’un prochain HS serait parfait !
20 NOVEMBRE 2015
PUBLIC : ADO/ADULTE
GENRE : AVENTURES / ACTION
136 pages - PFS – 9782365779463 – 5,60 €
LES ANCIENS MEMBRES DE LA LIGUE DE JUSTICE INTERNATIONALE DANS UNE AVENTURE INÉDITE !
Keith GIFFEN, J.M. DeMATTEIS et Kevin MAGUIRE, le trio responsable des épisodes cultes de JUSTICE LEAGUE INTERNATIONAL dans les années 1980 revient aux commandes de la version iconoclaste et délurée de la Ligue de Justice ! Booster Gold, Blue Beetle, Max Lord et surtout Guy Gardner reprennent du service dans une saga complète et inédite en VF.
(Contient les épisodes US FORMERLY KNOWN AS JUSTICE LEAGUE #1-6)[/quote]
Une « mini » vraiment sympa, d’autant que le talent de Kevin Maguire pour dessiner les expressions faciales et le langage corporel sert à merveille ce genre d’histoire.
La traduction de Jay est de tout premier ordre, c’est pas facile de traduire l’humour.
Et Urban joue la carte d’une édition à un prix tout à fait raisonnable.
Bref, c’est un parcours sans faute.
Lecture assez sympathique. Je me suis beaucoup marré au début après j’ai trouvé la suite vraiment classique mais les dialogues sont savoureux tout le long du volume. Le clin d’oeil sur Superpouvoirs est bien drôle aussi xD
Je trouve toujours passionnant ces différences et ces écarts de tonalité ou de formes entre des oeuvres très proches dans le temps mais dont on peut ne pas se rendre compte les années passant.
Un exemple que je garde en tête c’est Batman & Robin et Blade qui sont sortis en l’espace d’un an alors qu’il peut sembler que les deux films soient de deux époques bien différentes et qu’ils ont un écart de temps bien plus important.
Il y a autre chose aussi. Le faible écart de temps entre cette mini-série et Identity Crisis m’impressionne également parce qu’elle met aussi en valeur quelque chose que je ne pouvais percevoir et ressentir même en le sachant. Quand j’ai lu Identity Crisis lors de sa première édition en France en librairie beaucoup de chose m’échappait et notamment le « choc » qu’il a représenté pour les lecteurs dans sa tonalité et face aux événements subits par des personnages.
Par exemple la mort de Sue Dibny quand je l’ai lu ne m’avait pas plus marquée que cela. C’était une information pour moi, plus qu’autre chose car je n’avais pas de lien avec ce personnage. Par contre en lisant cette mini-série (qui est donc sorti peu avant Identity Crisis et qui a peut-être servi de rappel pour les lecteurs américains à l’époque) et en voyant la force du couple qu’elle formait avec Ralph, je me rends mieux compte du choc qu’a représenté la mort de Sue par la suite.
Ça revient à ce que je dis toujours : on comprend l’importance des choses en découvrant le contexte.
J’ai souvent cette conversation avec des lecteurs nettement plus jeunes que moi, et qui découvrent seulement maintenant le Dark Knight de Miller, les X-Men de Byrne, ce genre de choses. Et qui, à la première lecture, sont en général en mode « ouais, bof ». Je leur dis en général qu’il faut laisser du temps, qu’il faut d’abord lire plein d’autres choses, avant de relire avec un peu plus de bagage. Et en général, c’est fructueux.
Par exemple la mort de Sue Dibny quand je l’ai lu ne m’avait pas plus marquée que cela. C’était une information pour moi, plus qu’autre chose car je n’avais pas de lien avec ce personnage. Par contre en lisant cette mini-série (qui est donc sorti peu avant Identity Crisis et qui a peut-être servi de rappel pour les lecteurs américains à l’époque) et en voyant la force du couple qu’elle formait avec Ralph, je me rends mieux compte du choc qu’a représenté la mort de Sue par la suite.[/quote]
Je comprends, et je partage ce que tu dis.
Indéniablement contextualiser ce qu’on lit, que ce soit dans le champ dont cela ressort ou plus globalement l’époque où cela a été écrit, voire un contexte antérieur mais lié, c’est souvent un plus.
Par exemple, mais relativement autre chose, j’écoutais le podcast de Comixity (Pour en savoir +) où il est question de Valiant et il y a une petite vanne sur Jim Shooter.
Et je trouve ça bien dommage lorsque l’on sait ce que doit le **Valiant ** d’aujourd’hui à celui des années 1990 dont Shooter a été l’un des architectes principaux (Pour en savoir +), pour ne pas dire le principal architecte.
Là pour le coup c’est pas tant comprendre l’importance que le ressentir si je puis dire. En lisant ***Identity Crisis *** je comprenais l’importance de l’histoire au sien de l’univers DC et vis à vis du changement apporté, de la noirceur etc etc mais je ne ressentais pas le truc.
De la même manière la mort de Jean Grey c’est quelque chose que j’ai aimé mais ne l’ayant pas lu en direct et de manière aléatoire j’ai pas ressenti le même impact que les lecteurs de l’époque (pareil pour la mort de Gwen Stacy par exemple). On est plus dans l’impact engendré par le lien qui se crée entre une oeuvre et le lecteur qui fait la force du feuilleton que dans la compréhension d’un contexte je pense.
Je crois que c’est un peu la même, sur ce cas précis (et pour bien d’autres cas). Meltzer est un romancier très efficace, doublé d’un fan. Donc on peut assurément penser que ses effets sont pensés, prévus, pesés. Rien n’est fait « gratuitement » (même si les vieux fans de ma génération ont trouvé l’acharnement sur certains personnages un peu gratuit, justement). Le récit, pensé comme un électrochoc, comme une rupture entre deux époques, ne prend sa dimension que si l’on a connaissance de l’univers DC avant.
Certes, ça peut se lire sans cela. Et Identity Crisis fait partie de ces récits qui ont attiré de nouveaux lecteurs vers les super-héros (c’est, avec le dessin formidable de Morales, l’une des rares qualités que je lui concède : comme Civil War, autre récit tout boursouflé que je déteste, mais qui a le mérite de rameuter un nouveau lectorat). Mais ça gagne en sel si l’on connaît le contexte face auquel il se place en rupture.
Il y a de l’affect, bien évidemment. Mais pas seulement.
Quoi qu’il en soit, de toute façon, on en revient à ce que je dis au départ : c’est en lisant ce qui entoure, ce qui précède, qu’on prend la dimension des choses. Qu’on les redécouvre, en quelque sorte.
Sinon petite question que je me suis posé concernant la Justice League présenté dans cette mini-série. La série de l’époque était contemporaine d’Excalibur ou l’une à précédé l’autre ?
(je sais pas pourquoi mais je trouve les deux assez proche dans le ton)
vu le ton de cette mini-série, est-ce finalement un hasard que ce soit pour la plupart (tous?) ces persos qui vont connaître les pires sorts après Identity Crisis et Infinite Crisis?
[quote=« Lord-of-babylon »]
Sinon petite question que je me suis posé concernant la Justice League présenté dans cette mini-série. La série de l’époque était contemporaine d’Excalibur ou l’une à précédé l’autre ?
(je sais pas pourquoi mais je trouve les deux assez proche dans le ton)[/quote]
La série de Giffen et DeMatteis est un tout petit peu antérieure, je crois (genre 87 pour « Justice League » et 88 pour « Excalibur »). Mais c’est vrai qu’on peut voir une parenté dans les deux approches. Une réaction au grim n’gritty naissant ? Y’a peut-être de ça…
Yep moi qui ai lu aussi la mini en VO à l epoque pour arriver sur Identity crisis à l epoque…
Je peux te dire que j ai eu (et toujours du mal) avec ID CRisis… que je trouve pas mal gratuit et surtout porteur d une volonté d uniformisation du ton et du genre des séries (qui est au paroxysme depuis le « craint et hai » de Nu52).
Pourtant j avais bien aimé les Green Arrow de Meltzer (plus que ceux de Kevin smith qui pour ma part en comics est trop referentiel ou en homage à des runs…)
Oui excalibur est (un peu) la réponse de Marvel à la JLD mais part surement aussi d une volonté de ces auteurs (que le succes de la ligue a greenlighté)…
She-Hulk (l ongoing) de Byrne vient surement de là aussi (même si Byrne avait déjà fait le GN préalablement à JL).
Donc byrne est un peu avant avec le GN (mais bon je suis pas fan de Byrne dans ce registre)