JUSTICE LEAGUE SAGA HORS SERIE #1-2

Là pour le coup c’est pas tant comprendre l’importance que le ressentir si je puis dire. En lisant ***Identity Crisis *** je comprenais l’importance de l’histoire au sien de l’univers DC et vis à vis du changement apporté, de la noirceur etc etc mais je ne ressentais pas le truc.

De la même manière la mort de Jean Grey c’est quelque chose que j’ai aimé mais ne l’ayant pas lu en direct et de manière aléatoire j’ai pas ressenti le même impact que les lecteurs de l’époque (pareil pour la mort de Gwen Stacy par exemple). On est plus dans l’impact engendré par le lien qui se crée entre une oeuvre et le lecteur qui fait la force du feuilleton que dans la compréhension d’un contexte je pense.

Je crois que c’est un peu la même, sur ce cas précis (et pour bien d’autres cas). Meltzer est un romancier très efficace, doublé d’un fan. Donc on peut assurément penser que ses effets sont pensés, prévus, pesés. Rien n’est fait « gratuitement » (même si les vieux fans de ma génération ont trouvé l’acharnement sur certains personnages un peu gratuit, justement). Le récit, pensé comme un électrochoc, comme une rupture entre deux époques, ne prend sa dimension que si l’on a connaissance de l’univers DC avant.
Certes, ça peut se lire sans cela. Et Identity Crisis fait partie de ces récits qui ont attiré de nouveaux lecteurs vers les super-héros (c’est, avec le dessin formidable de Morales, l’une des rares qualités que je lui concède : comme Civil War, autre récit tout boursouflé que je déteste, mais qui a le mérite de rameuter un nouveau lectorat). Mais ça gagne en sel si l’on connaît le contexte face auquel il se place en rupture.
Il y a de l’affect, bien évidemment. Mais pas seulement.
Quoi qu’il en soit, de toute façon, on en revient à ce que je dis au départ : c’est en lisant ce qui entoure, ce qui précède, qu’on prend la dimension des choses. Qu’on les redécouvre, en quelque sorte.

Jim

Tout à fait.

Sinon petite question que je me suis posé concernant la Justice League présenté dans cette mini-série. La série de l’époque était contemporaine d’Excalibur ou l’une à précédé l’autre ?

(je sais pas pourquoi mais je trouve les deux assez proche dans le ton)

vu le ton de cette mini-série, est-ce finalement un hasard que ce soit pour la plupart (tous?) ces persos qui vont connaître les pires sorts après Identity Crisis et Infinite Crisis?

ils étaient catalogués trop fun après cette mini?

[quote=« Lord-of-babylon »]
Sinon petite question que je me suis posé concernant la Justice League présenté dans cette mini-série. La série de l’époque était contemporaine d’Excalibur ou l’une à précédé l’autre ?

(je sais pas pourquoi mais je trouve les deux assez proche dans le ton)[/quote]

La série de Giffen et DeMatteis est un tout petit peu antérieure, je crois (genre 87 pour « Justice League » et 88 pour « Excalibur »). Mais c’est vrai qu’on peut voir une parenté dans les deux approches. Une réaction au grim n’gritty naissant ? Y’a peut-être de ça…

Yep moi qui ai lu aussi la mini en VO à l epoque pour arriver sur Identity crisis à l epoque…
Je peux te dire que j ai eu (et toujours du mal) avec ID CRisis… que je trouve pas mal gratuit et surtout porteur d une volonté d uniformisation du ton et du genre des séries (qui est au paroxysme depuis le « craint et hai » de Nu52).

Pourtant j avais bien aimé les Green Arrow de Meltzer (plus que ceux de Kevin smith qui pour ma part en comics est trop referentiel ou en homage à des runs…)

Oui excalibur est (un peu) la réponse de Marvel à la JLD mais part surement aussi d une volonté de ces auteurs (que le succes de la ligue a greenlighté)…
She-Hulk (l ongoing) de Byrne vient surement de là aussi (même si Byrne avait déjà fait le GN préalablement à JL).
Donc byrne est un peu avant avec le GN (mais bon je suis pas fan de Byrne dans ce registre)

[quote=« Fred le Mallrat »]Yep moi qui ai lu aussi la mini en VO à l epoque pour arriver sur Identity crisis à l epoque…
Je peux te dire que j ai eu (et toujours du mal) avec ID CRisis… que je trouve pas mal gratuit et surtout porteur d une volonté d uniformisation du ton et du genre des séries (qui est au paroxysme depuis le « craint et hai » de Nu52).

…][/quote]

Pour ma part je n’ai pas vu de volonté d’uniformiser quoi que ce soit (ou alors je ne comprends pas ton propos, uniformiser dans quel sens & pourquoi ?), ni d’ailleurs quoi que ce soit de gratuit. :question:

Oui c’est violent mais ça fait sens au sein même de la mini-série, et l’ayant relu je trouve que ça tient très bien la route voire, que ça se bonifie avec le temps.

Et parler d’Identity Crisis et de la League de DeMatteis & **Giffen ** dont les approches sont aux antipodes l’une de l’autre, montre bien qu’il est possible d’investir ce genre de personnages de manières fort différentes.

Sans que finalement ça soit gênant (enfin pour moi) :wink:

Moi j’aime bien les deux mini-séries, autant l’une que l’autre d’ailleurs, en y réfléchissant.

J’avoue avoir du mal avec la comparaison des styles. L’un n’empêche pas l’autre. Tu peux très bien avoir des séries funs et dark dans le même univers. D’ailleurs y’a-t-il déjà eu des périodes de comics où il n’y avait que des séries dark ?

Probablement pas (je n’en vois pas en tout cas). Mais il y a des tendances dominantes, quand même. Et comme d’habitude, c’est ce qui marche qui donne le la…

Je comprends pour ma part la réserve de Lord et la partage, même si en l’occurrence je n’ai jamais lu « Identity Crisis » (mais j’en ai vu les retombées dans « 52 »). Je pense que tout est autorisé en matière de traitement, mais ces persos-là très caractéristiques de l’esprit « silver age » n’étaient peut-être pas les plus indiqués pour subir ce traitement.
D’ailleurs, il est assez ironique que DC ait refusé à Alan Moore pour cause de traitement trop radical, à l’époque de « Watchmen », d’utiliser les persos issus du catalogue Charlton, dont Blue Beetle, tout ça pour finir par lui mettre une balle dans le citron quelques 20 ans plus tard.

Je rejoins Fred le Mallrat sur sa critique d’Identity Crisis.
Outre les énormes facilités de l’auteur sur la résolution de son intrigue (sérieusement, c’est naze), l’ensemble est volontairement très lourd, très sombre, très glauque. Une énorme dose de noirceur est injectée dans une période sympathique de la JLA, et est encore redoublée dans le présent ; même si je peux toujours lire les vieux épisodes sans penser à Identity Crisis, je ne peux m’empêcher de me dire que c’est une forme de gâchis, que ça n’apporte rien à part, encore et toujours, du glauque et du sérieux à outrance.

C’était la période, finalement : les années précédant Infinite Crisis montraient un univers DC extrêmement sérieux, extrêmement sombre, extrêmement dur et violent (Brother Eye avec Batman, la mort de Blue Beetle et même avant, ça ne rigolait carrément pas avec le retour de Jason Todd d’un côté par exemple). Ca créait une unité intéressante, une montée en puissance dans le désespoir jusqu’à Infinite Crisis, mais la déception fut aussi grande que la préparation.
Je reste persuadé que Johns souhaitait que Infinite Crisis mène à une refonte plus orientée « Terre-2 » que la Terre DC de l’époque, et je pense que le New52 est, dans l’idée d’un pseudo-reboot et d’une refonte générale, ce qui devait suivre Infinite Crisis. Didio a reculé, comme pour la mort de Nightwing (ce qui a mené aux mauvais épisodes de Bruce Jones sur la série, commandés en urgence pour un résultat naze - le Jason Todd/Nightwing qui finit en boue, wouhou), avant de se lancer quelques années après. Mais je pense que Johns avait plus une volonté d’assainir l’univers, d’où le besoin de le « charger » de noirceur avant, avec Infinite Crisis, alors que New52 n’a rien changé à tout ça.

C’est un peu le reproche que certains lecteurs (et je me compte parmi eux) font à la période Didio, plus ou moins initiée par Identity Crisis (et encore plus par Infinite Crisis, qui marque la contamination à l’ensemble de l’univers) : la disparition des séries légères.
Alors, bien entendu, je n’ai pas tout lu de cette époque, et de ce que j’ai lu, j’ai dû oublier plein de trucs, donc j’imagine que je vais passer à côté de choses qui me semblent évidente, mais le milieu des années 2000 me semblent le début d’une période où les comics DC deviennent uniformément sombres. Ou disons, majoritairement. Flash est sinistre. Le retour de Green Lantern est marqué par une violence accrue et l’étincelle de sensibilité du premier arc va rapidement disparaître. La Ligue va s’enliser dans un côté sérieux et grave. Wonder Woman va devenir d’une noirceur pesante (et à part l’arc d’Allan Heinberg, va se prendre gravement au sérieux). Et ainsi de suite. Tout le monde meurt, tout le monde est mutilé, y a du sang partout.
Surnage de ce bain de sang le Batman de Morrison, qui pour imaginatif et ambitieux qu’il soit, n’est pas particulièrement léger pour autant : c’est également très noir, aux limites du supportable (les Batman & Robin, par exemple, c’est rude). On peut également citer le Superman de Kurt Busiek, qui tente de réimposer un sens du merveilleux autour du personnage. Mais ce genre de tentative fait en général figure d’exception dans un vaste tableau très noir.
Le triomphe du grim & gritty (dans son acception la plus brutale), chez DC, je crois que c’est à partir de 2004-2005, pas en 1995.
Et pour ma part, c’est une période de DC que je n’ai pas appréciée du tout (pour faire dans l’euphémisme).

Jim

Ok je vois, mais ce succès du Grim n Gritty n’est pas un choix du public ?

Ou une volonté des auteurs. Ce sont des enfants de Watchmen, l’Escadron Suprême et du Chevalier Noir de Miller. Sans compter les petits trucs qu’on n’a pas eu la chance de connaître en France. ça a forcément influencé leur manière d’écrire des histoires !

Bien sur qu on peut faire du Grim et Gritty avec du leger.
Mais Id crisis et la suite (la mort ed Beetle par Max Lord) détruit toute possibilité de série avec la Formerly Known… (meme si la 2eme mini parait aprés mais est donc située dans le passé)

D autre part les scenes d ID cRisis sont largement graphique, bien longue et pas forcement utile…
Y a du glauque a revendre.

Enfin, cela a bien initié un arret de série plus legeres pendant quelques temps avec des propositions de séries grim et gritty a revendre.

[quote=« Le Doc »]

Tout pareil ! Référentiel tout en étant largement abordable, tout plein d’action, de moments enlevés et amusants sans pour autant oublier l’émotion…j’ai aussi beaucoup aimé la construction des épisodes, auto-contenus mais avec pas mal de running-gags et de private jokes entre les deux amis (comme Hal toujours fauché) tout au long des 5 épisodes.
La partie graphique est un chouïa en dents de scie (pas fan de Tom Grindberg même si son implication sur l’épisode avec Green Arrow est somme toute logique), mais quel régal d’écriture ! Avec deux scénaristes de cette trempe, qui savent en plus subtilement jouer de la continuité, ce n’est franchement pas étonnant…
Et cette édition (avec les petits avant-propos qu’il faut pour remettre dans le contexte et une traduction de qualité) est juste excellente ![/quote]

Je remonte une vieillerie, j’ai un décalage horaire d’un an et demi ! :mrgreen:

Je n’ai pas forcément aimé tous les épisodes (étrangement, celui avec Green Arrow m’a un peu gavé, surtout de part l’attitude excessive de Queen), les modes de résolution sont un peu les mêmes, mais j’ai trouvé ça sympa de voyager au fil des ans des relations entre Allen et Jordan. Et les auteurs ont pas mal joué sur le côté humain des perso (l’épisode avec les vieillards GL et Flash en est la preuve).

Et en relisant vos remarques, c’est vrai que la trad est rigolote !

[quote=« soyouz »]

[quote=« Le Doc »]
Tout pareil ! Référentiel tout en étant largement abordable, tout plein d’action, de moments enlevés et amusants sans pour autant oublier l’émotion…j’ai aussi beaucoup aimé la construction des épisodes, auto-contenus mais avec pas mal de running-gags[/quote]

et de private jokes entre les deux amis (comme Hal toujours fauché) tout au long des 5 épisodes.
La partie graphique est un chouïa en dents de scie (pas fan de Tom Grindberg même si son implication sur l’épisode avec Green Arrow est somme toute logique), mais quel régal d’écriture ! Avec deux scénaristes de cette trempe, qui savent en plus subtilement jouer de la continuité, ce n’est franchement pas étonnant…
Et cette édition (avec les petits avant-propos qu’il faut pour remettre dans le contexte et une traduction de qualité) est juste excellente !

Je remonte une vieillerie, j’ai un décalage horaire d’un an et demi ! :mrgreen:

Je n’ai pas forcément aimé tous les épisodes (étrangement, celui avec Green Arrow m’a un peu gavé, surtout de part l’attitude excessive de Queen), les modes de résolution sont un peu les mêmes, mais j’ai trouvé ça sympa de voyager au fil des ans des relations entre Allen et Jordan. Et les auteurs ont pas mal joué sur le côté humain des perso (l’épisode avec les vieillards GL et Flash en est la preuve).

Et en relisant vos remarques, c’est vrai que la trad est rigolote ![/quote]

Et puis c’est un bel hommage à l’histoire de DC, que ce soit les personnages ou l’évolution éditoriale.

Jim

Oui, oui, un hommage à l’époque pré-Crisis …

Globalement, oui. On s’arrête à la disparition d’Iris, donc avant Crisis. La seule petite concession est dans l’épisode avec les « anciens », où il est admis qu’ils sont dans le même univers que les jeunes, donc dans la configuration redéfinie par Crisis.
Et la série a été publiée à une période où Barry est porté disparu (mort) et où Hal est Parallax (ou peut-être même qu’il est l’hôte du Spectre, faudrait vérifier), donc considérés tous deux comme rayés des effectifs. C’est une manière de saluer la tradition sans remettre en cause les tenants du titre contemporains.

Jim

[quote=« Jack! »]http://imageshack.com/a/img905/2928/YRmin5.jpg

20 NOVEMBRE 2015
PUBLIC : ADO/ADULTE
GENRE : AVENTURES / ACTION
136 pages - PFS – 9782365779463 – 5,60 €
LES ANCIENS MEMBRES DE LA LIGUE DE JUSTICE INTERNATIONALE DANS UNE AVENTURE INÉDITE !
Keith GIFFEN, J.M. DeMATTEIS et Kevin MAGUIRE, le trio responsable des épisodes cultes de JUSTICE LEAGUE INTERNATIONAL dans les années 1980 revient aux commandes de la version iconoclaste et délurée de la Ligue de Justice ! Booster Gold, Blue Beetle, Max Lord et surtout Guy Gardner reprennent du service dans une saga complète et inédite en VF.
(Contient les épisodes US FORMERLY KNOWN AS JUSTICE LEAGUE #1-6)[/quote]

Alors je découvre totalement cette équipe, que je ne connais que de réputation. Et là, en fait, c’est un bonus que les auteurs nous donnent des années plus tard ! Eh bien, dès le premier épisode, j’ai savouré comme j’ai rarement savouré un mag ces dernières années ! J’ai même lu qu’un épisode par soir pour faire durer le plaisir (et faut dire aussi que je lisais ça tard et vu la masse de dialogue …). J’ai trouvé ça vraiment excellent, peut être mon travail préféré de DeMatteis, tant j’ai rigolé et pris du plaisir à lire ça. C’est presque étonnant je trouve de lire ça chez DC (mais c’est sûrement parce que je connais mal la compagnie). C’est presque adaptable à la télé en plus (je suis sûrement à côté de la plaque, mais y a un côté Big Bang Theory là-dedans, je trouve). Jay Wicky a dû prendre un pied monstre à traduire ça (et il a été fin, notamment dans le dernier épisode).

Je me demande bien pourquoi Panini est passé au travers de ça !

PS : et je comprends beaucoup mieux certaines réactions de lecteurs au tout début de la Crise d’identité !

[quote=« soyouz »]
PS : et je comprends beaucoup mieux certaines réactions de lecteurs au tout début de la Crise d’identité ![/quote]

Ah, en relisant vos remarques, je note que je ne suis pas le seul à réagir à ça !

En revanche, je n’ai pas repéré la référence à superpouvoir ! :blush:
Si quelqu’un peut éclairer ma lanterne … :blush: