KELLY GREEN t.1-5 (Leonard Starr / Stan Drake)

Série étonnante que Kelly Green : publiée par Dargaud à partir de 1982, elle propose les aventures d’une épouse de policier abattu en service, par un scénariste et un dessinateur américains, à savoir Leonard Starr et Stan Drake, deux vedettes des comic strips sentimentaux.

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J’ai récemment vérifié chez moi quels albums j’avais. J’étais persuadé d’en avoir un ou deux (sur les cinq qui sont sortis de 1982 à 1987), mais à ma grande surprise, je n’en avais aucun. Un séjour rapide sur la capitale m’a permis de trouver le premier tome, dans un excellent état.

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L’histoire est très sympathique : Dan Green, policier en civil, est abattu lors d’une mission. Son épouse Kelly est persuadé que l’inspecteur est tombé dans un piège tendu par sa hiérarchie. Passant par le stade de la déprime, elle fait bientôt la rencontre d’un trio de malfrat précédemment arrêté par Dan, et qui estime avoir une dette envers lui (et donc son épouse). Ils s’arrangent pour qu’elle devienne un « contact », opérant à mi-chemin de la police et de la pègre, deux milieux dont elle se méfie comme de la peste. La jeune femme suit donc un parcours initiatique, se révélant aussi aventurière et enquêtrice qu’elle était femme éplorée dans les premières pages.

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La série est pré-publiée dans Pilote au début des années 1980, l’héroïne apparaissant sur les couvertures des numéros 93 et 105. Je ne connais pas bien la genèse de la série, mais vu les dates, je me dis que cela a peut-être à voir avec les fonctions que Michel Greg occupait chez Dargaud, éditeur pour lequel il travaillait dans les locaux américains (de 1978 à 1986, je crois, à vérifier). L’arrivée de Kelly Green, qui n’est pas une traduction mais une création, est-elle associée à la volonté du scénariste-éditeur de faire travailler des auteurs d’outre-Atlantique pour le marché francophone, et inversement ? J’aurais tendance à le croire, mais l’affaire est peut-être plus complexe que ça.

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La structure des planches, en trois bandes d’une régularité de métronome, pourrait laisser penser que le projet est initialement prévu pour les strips dans les journaux. Il est peut-être également possible que les auteurs, rompus à cet exercice, aient privilégié une forme qu’ils connaissaient. Mais c’est très sensible dans le rythme, rapide et soutenu : chaque bande apporte une information, un pas de plus dans l’intrigue.

Une petite curiosité qui mériterait une redécouverte.

Jim