Titre original : Kent State, four dead in Ohio (Etats-Unis)
Traduction de Philippe Touboul
50 ans après les événements tragiques de la manifestation de Kent State, Backderf livre un récit historique magistral et poignant.
Après l’autobiographie ( Mon Ami Dahmer ) et l’autofiction ( Trashed ), l’auteur américain Derf Backderf réalise un magistral documentaire historique sur les années 1970 et la contestation contre la guerre du Vietnam. Kent State relate les événements qui ont mené à la manifestation du 4 mai 1970 et à sa violente répression sur le campus de cette université de l’Ohio. Quatre manifestants, âgés de 19 à 20 ans, furent tués par la Garde nationale au cours de cette journée. Cet événement marqua considérablement les esprits et provoqua des manifestations gigantesques dans tout le pays avec plus de quatre millions de personnes dans les rues, marquant un retournement de l’opinion publique sur l’engagement américain au Vietnam.
Derf Backderf, avait 10 ans à l’époque des faits. Il a vu des troupes traverser sa ville en 1970, et il a été profondément marqué par la répression sanglante de la manifestation du 4 mai. Dans Kent State , il brosse le portrait des étudiants qui seront tués au cours de la manifestation ainsi que celui d’un membre de la Garde nationale. Sa description détaillée de la journée du 4 mai 1970, montre comment l’incompétence des responsables locaux a débouché sur une véritable boucherie.
Derf Backderf a consacré trois ans à la réalisation de Kent State , il a réalisé un véritable travail journalistique et interviewé une dizaine de personnes ayant participé à la manifestation. Kent State est un récit extrêmement prenant, poignant, une leçon d’histoire et une démonstration implacable de l’absurdité de l’utilisation de la force armée pour contrôler des manifestations.
Parution simultanée aux États-Unis et en France en avril 2020
Parution le vendredi 10 avril 2020
Format : 17x25cm, broché
288 pages, deux couleurs
Prix de vente : 24 euros
ISBN : 978-2-36990-282-9
Encore un excellent ouvrage de Derf Backderf.
Je dois bien avouer que j’avais été plutôt déçu de son « Trashed » et que ce « Kent State » ne me faisait pas plus envie que ça (je pense que la couverture est en grande partie responsable, un choix curieux…).
Ça faisait donc quelques semaines qu’il traînait dans le salon sans que je daigne l’ouvrir.
Au final, je l’ai lu d’une traite. Après une mise en place un peu lente due essentiellement au grand nombre de protagonistes, l’intrigue, inéluctable, se resserre jusqu’au drame final.
J’ai beaucoup aimé les planches qui reviennent régulièrement (pas plus de 5 ou 6 fois) et qui représentent les 4 étudiants bientôt abattus dans leurs vies quotidiennes.
Une autre chose que j’aime beaucoup chez Derf Backderf ce sont ses notes regroupées en fin de livre qui justifient quasiment tous ses choix graphiques ou narratifs. Leur lecture n’est en aucun cas obligatoire mais c’est souvent très intéressant.
Je vais faire mon chipoteur pour finir en disant que je déteste la façon dont il dessine les philtrums (mais oui vous savez, le sillon entre le nez et la lèvre supérieure). Ça ressemble à une goutte et ça m’a souvent parasité ma lecture.
Je trouve qu’elle représente peu le contenu du livre même si cette image en est le point de cristallisation.
Et le côté « militaire » peut repousser un public que la BD pourrait cibler.
Personnellement, j’avais entendu parler de cette manifestation étudiante et de ses conséquences mais j’avais totalement oublié que c’était l’université de Kent.
Bref il n’y aurait pas eu le nom de l’auteur, c’est typiquement un ouvrage a côté duquel je serais passé sans y faire attention.
Par exemple, l’image de la fleur dans le fusil aurait bien fonctionné (même si c’est peut-être un peu bateau pour le coup).
Oui et non (mon côté normand prend le dessus ).
Effectivement, la scène représentée est emblématique si on connaît l’histoire et à tout son sens pour un lectorat américain.
Mais pour la version française, je pense qu’il aurait été mieux de trouver une couverture alternative. Derf Backderf est un peu la locomotive de « Çà et là » et je ne suis pas sûr qu’avec cette couverture ils attirent d’autres lecteurs que ses fidèles.
Il est superbe ce dessin. Il n’est pas dans la BD (pas intégralementt en tout cas).
Et effectivement, il y avait de quoi faire une belle couverture plus parlante.
Je ne cherche pas à défendre l’auteur, ni l’éditeur. Cependant, la couverture dépend aussi du message que l’un et l’autre ont envie de faire passer, au-delà de l’aspect vendeur qui est primordial (à mon sens, surtout par les temps qui courent).
Et là, je dois dire qu’en lisant vos remarques, je ne sais pas si j’ai un avis. Mais l’image que montre Tori est totalement dans le sujet (donc, parle sûrement plus) et est très marquante. Après, est-ce qu’ils avaient envie de montrer une image violente et sanglante ou juste une image violente. J’en sais rien.
Vu les relais dans la presse, quel que soit le bord, ça dépasse les fidèles de Backderf et/ou de çà et là.
(enfin, j’espère que Covid ne fera pas le con)
Après, je ne sais pas si un çà et là ou un Backderf, de toute façon, ça se vende tout seul (hormis pour les fidèles), sans l’aide du libraire.
Petit récapitulatif non exhaustif de la moisson d’articles, de chroniques et de sélections collectée par « Kent State » de Derf Bakckderf paru début septembre. C’est la première fois depuis la création de çà et là il y a 15 ans qu’un de nos livres reçoit un tel accueil en si peu de temps.