Le troisième tome se consacre à l’expédition d’exploration des enfers menée par Ava et Dimitri, à qui l’Union Soviétique a alloué un bataillon de chars. Ils traversent donc et explorent des paysages étranges et trompeurs. L’album est essentiellement dédié à cette mission, donnant une sorte d’unité de lieu et d’action au récit (à part quelques escapades sur Terre), ce qui tranche un peu par rapport aux deux premiers tomes.

En parallèle, quelques scènes sont consacrées aux couloirs du Kremlin, à qui sait quoi, aux secrets qui inquiètent ou qui permettent à certains ambitieux d’avancer leurs pions. La fin de l’album s’attarde sur les conséquences de l’exploration infernale sur la géo-politique terrestre : amateur enthousiaste du Grand Secret de Barjavel, je goûte l’astuce, où la scénariste donne une explication surnaturelle à un événement d’ampleur mondiale et historique.

Le surnaturel, chez Valérie Mangin, prend ici la forme de la tromperie (logique, on est chez les démons, c’est des menteurs, ces gens-là) mais aussi de la perception perturbée. Ici, la symétrie des décors et la boucle du voyage n’est pas sans évoquer l’astuce liée aux fantômes (et au déroulement du temps) que l’on trouve dans son album de la collection « Hanté » : Mortemer.
Jim