REALISATEUR
Oksal Pekmezoglu
SCENARISTE
Vecdi Uygun
DISTRIBUTION
Güven Erte, Mine Mutlu, Sadettin Düzgün…
INFOS
Long métrage turc
Genre : euh…
Titre original : Sihirbazlar Krali Mandrake Killing’in pesinde
Année de production : 1967
Arborant un costume proche de celui de Kriminal, Killing est un criminel particulièrement brutal et sadique, personnage principal d’une série de romans-photos dont quelques-uns ont été publiés en France sous le titre de Satanik (à ne pas confondre avec la Satanik des fumetti neri). Killing fut à une époque très populaire dans des pays comme l’Argentine et la Turquie qui continuèrent même ses publications lorsqu’elles cessèrent en Italie. En Turquie, Killing fut également à l’affiche de nombreuses adaptations officieuses et sous différentes orthographes : Kilink, Killing, Kiling…
Créé en 1934 par Lee Falk et le dessinateur Phil Davis dans les pages d’un strip de presse publié par le King Features Syndicate, Mandrake est un magicien en cape et chapeau haut-de-forme qui combat les forces du mal aux côtés de ses acolytes et amis, le valet africain Lothar et la princesse Narda (pour ne citer que les plus connus).
Killing et Mandrake évoluent éivdemment dans des univers radicalement opposés et n’auraient à priori jamais du se rencontrer. Et pourtant…
Alors que Mandrake n’a jamais été adapté officiellement en long métrage (il y a juste eu un serial et différents programmes à la télévision) et ce malgré l’intérêt d’un certain Federico Fellini, le célèbre magicien a eu le redoutable honneur d’être le héros d’une série Z turque qu’on a longtemps cru perdue. En à peine une heure, le spectateur médusé a droit à l’habituel niveau de qualité du cinéma d’exploitation turc (comprenez très très bas, le niveau) : réalisation bordélique, effets spéciaux rudimentaires, ruptures de ton anarchiques et scénario du niveau d’une fan-fiction mal torchée.
Turkish Tony Stark…
Killing règne en maître sur le crime organisé de sa ville et notamment d’un bordel qu’il alimente en jeunes filles kidnappées et qu’il dresse à coups de fouet.
Arrivent alors en ville Mandrake, son serviteur Lot…euh non, il s’appelle Abdullah dans cette version et sa disciple Bircan (qui ne servira à rien du tout dans l’intrigue), qui viennent visiter l’Est de la Turquie pour leurs vacances. Ils débarquent en même temps qu’une princesse Indienne qui va taper dans l’oeil de notre magicien. Alors que les deux tourtereaux roucoulent d’amour, Killing décide de voler la couronne de la Princesse…
Mal réalisé (à ce niveau-là, c’est du grand art), monté à coups de serpes (ou alors c’est qu’il manque pas mal d’inserts dans la copie pourrave qui circule sur le net), Sihirbazlar Krali Mandrake Killing’in pesinde (qui peut se traduire par Le roi de l’illusion Mandrake à la poursuite de Killing) est aussi lent et aussi peu excitant qu’un épisode de série policière allemande. L’interprétation est à l’avenant avec une flopée de vilains à l’air constipé. Du côté du héros, il y a de quoi s’amuser un peu plus avec un Güven Erte qui cabotine à souhait dans le rôle de Mandrake. Pour Lothar/Abdullah par contre, on a droit à l’un des exemples de blackface les plus effarants de l’histoire du cinéma.
Y’a bon…Banania !
Comme je l’ai souligné plus haut, les ruptures de ton sont telles qu’on a parfois l’impression de regarder plusieurs films en un : on passe ainsi de scènes de tortures bien glauques à des bastons mal chorégraphiées en passant par des moments comiques bien barrés (notamment quand Mandrake transforme Killing…en berger allemand !).
Et ce n’est rien comparé à l’instant le plus surréaliste de cette pelloche low-cost qui survient quand le moment de détente sur la plage entre Mandrake et la princesse se transforme en comédie musicale bollywoodienne !
Born to be wild…
Curiosité au budget macroscopique globalement très mal fichue, Killing vs Mandrake arrive à deux ou trois reprises à divertir grâce à ses séquences les plus incongrues. Mais que c’est très con, tout de même…
La Turquie, l’autre pays du nanar…