Klaus
Dans un monde médiéval fantastique, un trappeur itinérant du nom de Klaus entre dans l’enceinte de Grimsvig. Mais la ville a bien changé depuis sa dernière visite… Celle qui respirait la joie de vivre est désormais dirigée d’une main de fer par le tyran Magnus, qui a enrôlé de force tous les hommes valides pour travailler aux mines de charbon de la région. Et ce n’est pas tout : ses soldats sèment la terreur, interdisant la cérémonie du solstice d’hiver et sa traditionnelle remise de cadeaux. Sous ses airs taciturnes, Klaus sera-t-il l’homme capable de faire revenir le soleil dans le coeur des habitants ?
Âge : 12+
Collection : Grand Format Urban
Série : Klaus
INFOS
scénariste : Grant Morrison
dessinateur : Dan Mora
traducteur : Philippe Touboul
- Date de sortie : 08 novembre 2024
- Pagination : 416 pages
- EAN : 9791026813323
- Contenu vo : Klaus #1-7 + Klaus and the Crisis in Xmasville + Klaus and the Crying Snowman + Klaus and the Life and Times of Joe Christmas + Klaus and the Witch of Winter
- Prix : 42 €
J’avoue que ça m’intéresse.
J’ai lu ça dans la précédente édition chez Glénat et c’est très bon…
« En gros, on peut dire que c’est mon « All-Star Père Noël » ». C’est ainsi que Grant Morrison a présenté son nouveau projet au moment de l’annonce de « Klaus ». En associant ainsi « Klaus » à son magnifique « All-Star Superman », le scénariste écossais a tenu à confirmer que son approche était identique sur ce qui aurait pu n’être qu’un concept « casse-gueule » (et un chouïa ridicule sur le papier) : donner une origine au Père Noël, son « Histoire Secrète » comme beaucoup d’autres super-héros avant lui. Car après tout, le Père Noël garde cette aura auprès des jeunes enfants…et le « Klaus » de Grant Morrison a une vraie carrure de super-héros mâtiné de Conan le Barbare. Grant Morrison est remonté aux origines du mythe et a puisé dans le riche folklore pour nourrir son interprétation. Différentes versions qui s’accordent bien avec le genre fantasy car le monde de « Klaus » est celui du médiéval-fantastique. La première page est une parfaite introduction du personnage : dans une immense étendue neigeuse, un homme musclé avance imperturbablement en tirant son traîneau derrière lui. Il a une carrure de bûcheron, une capuche rouge et la neige blanchit sa barbe. Il pénètre dans l’enceinte de Grimsvig, une ville qu’il connaît mais qui a beaucoup changé depuis sa dernière visite. Car Grimsvig est maintenant sous la coupe d’un tyran qui nourrit de noirs desseins… Avec son histoire aussi classique qu’efficace de lutte contre un régime répressif, Grant Morrison se fait plus facile d’accès que dans une grande partie de son oeuvre, plus linéaire aussi…et cela fonctionne très bien (et ça me plaît aussi, vu que je ne suis pas toujours fan des travaux plus « alambiqués », pour résumer grossièrement, du chauve écossais). La construction est limpide, avec de nombreux rebondissements et des flashbacks bien amenés. Comme dans les grands contes, il y a une part sombre, mais sans jamais perdre le sens du merveilleux. Je ne connaissais le travail de Dan Mora que par ses couvertures, je n’avais pas encore lu une de ses bandes dessinées. Je trouve que ses personnages sont un peu trop anguleux, mais à part cette réserve ses planches, dont il signe à la fois les dessins, l’encrage et la couleur, ont pas mal de qualités. Les décors sont travaillés, les costumes sont soignés, c’est assez riche avec de belles ambiances et trouvailles visuelles, notamment lors des passages un peu plus « psychédéliques ». Sans trop en dévoiler, il y a parmi mes moments préférés une double page vers la fin de l’album avec une jolie composition, très touchante dans les sentiments exprimés. Depuis la publication de cette mini-série en 7 épisodes, Grant Morrison et Dan Mora ont publié un numéro spécial de « Klaus » par an. Il y a eu « Klaus and the Witch of Winter », « Klaus and the Crisis in Xmasville » et la tradition va se perpétuer cette année aux U.S.A. (et peut-être bien l’année prochaine en France pour un second recueil) avec « Klaus and the Crying Snowman » !
Depuis 2015 et la sortie de la mini-série Klaus, l’éditeur Boom! Studios, le scénariste Grant Morrison et le dessinateur Dan Mora ont instauré une tradition : chaque fin d’année, l’équipe se réunit pour raconter de nouvelles aventures de leur Père Noël super-héroïque, sous la forme de numéros spéciaux de 48 pages. Le deuxième tome de Klaus disponible ces jours-ci chez Glénat Comics regroupe ces deux premières publications : La Sorcière de L’Hiver et Panique à Noëlville.
Après la réinvention des origines du mythe à la sauce fantasy, l’accent est mis cette fois-ci sur l’aspect super-héros (renforcé, entre autres choses, par le costume caractéristique de Klaus). L’unité de temps a également changé, sans respecter forcément l’ordre chronologique. Et c’est très bien fait : Grant Morrison enrichit la légende de Klaus avec des éléments qui pourront rebondir dans ses futures histoires. Par exemple, dans les deux récits qui nous concernent ici, une mention dans La Sorcière de l’Hiver se retrouve au coeur de l’action dans Panique à Noëlville. Et cela nourrit l’intérêt car j’ai notamment vraiment envie d’en savoir un peu plus sur le séjour forcé de Klaus à Lunalopolis…
Dans ces contes musclés, où le merveilleux se mêle au cauchemar, les enfants sont en danger et Noël est perverti. Par la Sorcière de l’Hiver qui a pris possession de l’atelier de Santa Klaus et de tout ce qui s’y trouve et par une méga-corporation aux ordres d’une version interdimensionnelle et maléfique du héros. L’atmosphère qui se dégage de ces deux affrontements est différente, avec à chaque fois des idées aussi délirantes que brillantes (comme la participation de Gepetto et l’atelier du Grand-Père Hiver qui ressemble à la Batcave), du suspense, des combats palpitants et aussi de jolies pointes d’émotion (les dernières pages des deux one-shots sont juste magnifiques, avec une petite préférence pour le second).
Graphiquement, c’est toujours très beau. Dan Mora est aussi à l’aise dans le féerique que dans le côté horrifique des intrigues concoctées par Grant Morrison…il y a un vrai soin dans les détails, des compositions énergiques et un travail sur les couleurs qui évolue d’un épisode à l’autre et qui donne une ambiance particulière et une efficacité supplémentaire aux événements de Panique à Noëlville.
Merci !
Et là je me rend compte qu’il y a dans cet album les deux one-shots qui n’avaient pas été publiés par Glénat…Grrr…
Je me laisserais peut-etre tenté, cette fois ci
Je tenterai cette fois-ci
C’est interdit de partager tes frustrations.
Mais toi, tu as le droit, c’est ça ?
Lui il ne donne pas envie d’acheter, c’est surtout ça
J’ai bien aimé, pour ma part.
C’est là que j’ai découvert Dan Mora.
Voilà ce que j’en disais il y a huit ans déjà.
Jim
C’est bon. Ce sera sans hésitation.
Anniversaire de Bram Stoker et date de la St Geoffrey.
C’est un signe.
Je signe.
Mais en bon Belge, je me demande si l’ami Grant fera le rapprochement entre Klaus et St Nicolas. Parce que l’un ne serait sans doute pas né sans l’autre.