Et donc, j’ai lu le deuxième TPB anglais de Button Man, qui correspond au deuxième album chez Délirium (mais qui porte en couverture l’illustration du premier recueil français, allez comprendre).

Donc, Harry s’est débarrassé de sa « Voix », c’est-à-dire le commanditaire qui empochait du blé si Harry emportait les duels dans lesquels il était inscrit, et survit à peine à ses mésaventures. Bien entendu, il est bientôt rattrapé par son passé, récupéré par un parlementaire américain qui le libère de l’hôpital où il était retenu et surveillé par la police puis veut l’engager pendant un an, et renvoyé dans l’arène.

Harry est hanté par son passé, il n’est pas disposé à reprendre cette existence, mais il a besoin de fonds pour reconstruire sa vie et la perspective de s’arrêter dans un an l’encourage à s’y remettre. Il participe donc à quelques duels, mais fait preuve d’une violence impitoyable qui décourage les « Voix » : bientôt, les duels se raréfient et son commanditaire songe à se débarrasser de lui.

Les deux tiers suivants du recueil sont les plus intéressants. Wagner creuse un peu son personnage, le montre comme vide de tout sentiment, mais toujours calculateur. On n’échappe pas à quelques clichés, comme l’adoption d’un chien, seul bénéficiaire des bons sentiments de Harry, et l’histoire, bien huilée, va au bout de sa logique sans surprendre réellement.

Les chapitres sont rythmés par des pages servant à la fois d’aveux écrits du tueur et de résumé pour les lecteurs de 2000 AD. C’est plutôt bien écrit, assez neutre et froid, en accord avec le personnage. Quant au dessin de Ranson, réaliste, efficace, il fait penser, dans le meilleur des cas, à un William Vance qui aurait regardé John Byrne (et dans le pire des cas à un Coria). C’est efficace (le dernier acte, dans la forêt marécageuse, est très joli à regarder, même si encore raide). Chouette déclinaison qui me rend curieux de lire la fin de la trilogie.
Jim