LA BRIGADE CHIMÉRIQUE (Serge Lehman - Fabrice Colin / Gess)

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Je comprends beaucoup mieux pourquoi le prologue est considéré comme un prologue. Parce qu’en effet, la suite n’est plus heurté, d’un point de vue chronologique.
On a donc une histoire, construite comme un comic book (22 pages environ, je pense), et j’avoue que ça me convient plutôt. ça permet de faire des pauses dans une histoire quand même assez dense.
Dans l’épisode 2, on voit bien que des scènes du 1 n’étaient pas là pour juste présenter des perso et l’homme qui maîtrise sa taille va donc servir de fil rouge pour au au moins cet album.
On voit un nouveau vilain, Cagliostro, George Spad qui aurait quelques secrets, mais surtout, l’intégration de celui qui servira d’anrage à la Brigade chimérique (on saura tout dans l’épisode 3), Jean Séverac. Et à partir de là, la série prend une toute autre mesure, mystérieuse dans un premier temps, éclairante ensuite, et enfin intrigante, parce qu’hormis les histoires politiques de l’Europe, je suis très curieux du tour que va prendre cette série.
Lehman et Colin ne font pas les choses à moitié, et donnent vraiment l’impression que chaque scène, chaque case, est réfléchie au point de scruter le moindre détail.
Faut dire aussi qu’il y a aussi de sacrées planches avec des cases qui prennent la pleine page de manière très spectaculaire (je n’ai pas regardé mon Watchmen, mais la scène du monstre qui avale Cagliostro ?), et d’autres pages avec un paquet de cases qui donnerait envie de retrouver cette BD en plus grand format.

En tout cas, je vais enchaîner …

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Avec ce troisième tome, on peut dire que Lehman et Colin passent à la vitesse supérieure.
Dans l’épisode 4, c’est l’heure des révélations pour la Brigade Chimérique. Je sais pas si c’est bien de comparer, surtout avec quelqu’un comme Moore, mais il y a des choses, des idées qui m’ont rappelé certains de ses travaux.
En tout cas, j’aime beaucoup ce qu’est cette Brigade Chimérique.
Le scénario continue d’être bien dense, et au milieu des révélations, on sent bien que l’intrigue parisienne, mais aussi l’intrigue européenne, avancent. C’est d’autant plus palpable dans le 5ème épisode, qui semble vouloir montrer que des lignes politiques bougent.
Par ailleurs, la « menace » du numéro est finalement prise à rebours, et Lehman /Colin mettent en avant la peur de l’autre, de l’inconnu, de celui qu’on n’essaie pas de comprendre; Un grand classique de la SF, mais j’avoue qu’ici, je ne l’ai pas vu venir (surtout vue la forme de l’ET). Et puis ça a permis de voir la Brigade en action, et en réflexion, d’ailleurs.

Gess fournit un travail de titan, le 4ème épisode est truffé de pages à plus de 10 cases… C’est fluide, tout en étant par moment mystérieux, pour les besoins de l’intrigue.

La série va sûrement passer à une autre étape, maintenant que toutes les présentations semblent faites, j’ai hâte d’y être.

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En même temps, ça me semble inévitable.

Jim

Ah tu me rassures.
Mais je vois d’autres choses que la simple comparaison avec la Ligue.

Oui, bien sûr.
Mais c’est assez pertinent de faire la comparaison, d’une part parce que ça procède d’une même volonté de ranger les jouets en leur donnant un lustre nouveau, et d’autre part parce que ça offre une clé d’entrée pour ceux qui ne connaissent pas, une clé de compréhension à ceux qui veulent partager et faire connaître.
Alors ouais, ensuite, les ambitions littéraires ne sont pas les mêmes : chez Moore, il y a l’envie de l’exercice littéraire et de la cohérence interne à un agrégat de choses disparates qui ne sont pas pensées pour fonctionner ensemble, tandis que chez Lehman, il y a le souhait de remettre en avant les surhommes du patrimoine français afin d’asseoir une réflexion sur la littérature de genre française et sur le sens de l’émerveillement en général.
Chez le premier, la réflexion s’étendra sur le rôle et la place de la pop culture, chez le second, sur l’absence de fiction de genre en France et donc sur l’esprit français, voire l’esprit européen.
Mais les mécanismes narratifs (et mentaux) sont à l’origine assez semblables, suffisamment pour que la comparaison ne soit pas hors sujet.

Jim

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Et de traiter l histoire avec un grand H, là où l optique de Moore permet de l esquiver puisqu elle n est abordée que par le prisme de son traitement dans les fictions.

Si le projet de Moore dans sa démesure de reunir tous les mondes fictionnels est ambitieux, celui de Lehman l est surtout d avoir un propos bien plus articulé sur l echec de la fiction à rendre compte de l horreur et sur les conséquences de cet echec.

De plus Moore reste tres intra pop là où Lehman brasse plus large, des ideologies politiques aux mouvements culturels en passant par les philosophiques, socio, scientifiques, etc…

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Oui. La fin de la Brigade Chimérique est ébouriffante et glaçante avec la disparition/fusion des ennemis en une figure unique, celle de Hitler, « expliquant » la disparition des surhommes européens par cette mainmise du réel.

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Une fois arrivé à la moitié de l’histoire et qu’il devient plus « clair » ( si je puis dire) sur ce qu’est la Brigade Chimérique, Lehman et Colin passent à la grande histoire, resté sous-jacente ou plutôt en mode fil rouge jusqu’à présent. Et donc, la tension n’est plus la même. On sent bien qu’il y a des aménagements politiques qui se préparent, et si, ils donnent l’impression de faire une sorte de ressemblance avec la 2nde GM, la fin de ce 4ème tome apporte à elle seule un lot de surprises pour la suite de la série.
Donc, on en apprend un peu plus sur les horreurs de Mabuse et sur comment il a pu monter Métropolis en si peu de temps (j’avoue que le procédé m’interpelle, mais dans le merveilleux scientifique, il suffit d’accepter le fonctionnement, pas de le comprendre :smiling_face:).
Les auteurs présentent aussi d’autres aspects de l’Europe, et c’est assez rigolo de voir comment ils représentent cet URSS.
Un album qui fait presque la transition entre la première partie (découverte de la Brigade) et la seconde, qui s’annonce cataclysmique.

(encore une fois, des pages très denses, avec beaucoup de rythme dans l’épisode 7. Je ne sais pas comment le scénario est écrit, mais je trouve qu’il y a une certaine variété dans la narration, qi donne vraiment une oeuvre, pour le moment, riche et intéressante)

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Quel surprenant épisode 8, notamment dans sa deuxième partie. J’avoue être content d’avoir commencer à lire l’ouvrage sur le Merveilleux Scientifique, car il y a des noms qui me parlent fortement. C’est très rigolo, et ça me renforce encore plus sur le parallèle avec Alan Moore (ça me fait penser à Prométhéa, si on enlève l’aspect « magie »). La dernière planche, par ses dialogues, m’inspire plus de questions que de réponses, donc ça renforce encore plus les mystères autour de cet univers.
La pleine planche qui donnent sur la chambre de George Spad, avec toutes ces figurines, m’interpellent aussi.
Bref, alors que la fin approche, l’épisode 9 s’intéresse à la Spad et à ce qui se passe en France. j’avoue avoir déjà un sentiment étrange de frustration, c’est bientôt fini et la guerre n’a pas encore commencé.
Bref, le récit est comment joliment construit et les surprises, façon super-héros, n’en finissent pas.

Les dessins de Gess continuent d’être au diapason, et je persiste à penser que ça mériterait des pages plus grandes.

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L edition en intégrale est plus grande.

Et avec des bonus qui devraient beaucoup t interesser, ils sont aussi intéressants que ceux accompagnant from hell, pour poursuivre la comparaison avec Moore.

Je sais. J’ai déjà râlé plus haut.
Si un jour l’occasion se présente, je verrai.

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J’ai mis des plombes à trouver les tomes séparés, et quelque temps après arrive l’intégrale. Je n’ai toujours pas franchi le pas, mais pareil que Soyouz, si l’occasion se présente, je risque de craquer…

Jim

Franchement, allez y, même en neuf, ça vzut vraiment le coup.

Je n ai pas pris, pour ma part, l intégrale de masqué car il n y avait pas de bonus.

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N.O.M.D.E.Z.E.U.S
Mais quel final ! Je ne m’attendais pas à ça et je comprends d’autant plus et encore mieux les rapides analyses de Jim et Nemo.
Je suis content d’avoir « attendu » pour lire tout ça, je ne suis pas sûr que j’aurais eu le bon recul pour apprécier l’ensemble.
En tout cas, cette fin est violente pour le lecteur, à l’image de ce que cette période devait obligatoirement être.
En tout cas, j’ai lu les deux épisodes d’affilé, pas su m’arrêter. ça m’a donné des frissons, cette retranscription des horreurs de la guerre… le passage du merveilleux à l’horreur, et on n’a jamais vraiment su s’y remettre (même si Lehman semble dire que ça va revenir ou que c’est revenu).
Une sorte de passation, indubitablement, le vieux continent partant à la retraite. Indirectement, le discours du Golem est lui aussi violent tout en étant juste.
Cette horrible fin donne encore plus de cachet à la série. C’est du haut vol, avec des analyses et des références dans tous les sens. C’est vertigineux tout en étant d’une parfaite lisibilité.

Je veux bien te croire. Tiens, d’ailleurs, le gars au fusil qui regarde partir la bateau sur le quai anglais, c’est qui ?
(elle est forte cette image)

Et les deux éditions de l’intégrale comporte bien les + ?

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C est ça.

C est à partir de ce final que tout le boulot sur les autres series prend également sens.

Ah, je ne szis pas.

Je pense.

Tu as quelle version ?

Je pense que ça doit être dans les deux, alors. L’autre me semble plus récente.