Première collaboration entre Pierre Christin et Enki Bilal, La Croisière des oubliés propose deux récits, une petite parabole politique sur le monde des renseignements gouvernementaux (qui finit dans les souterrains, comparables à des oubliettes) puis l’aventure d’un village qui joue les filles de l’air, s’élevant dans les airs à la grande surprise de ses habitants.
Ce récit, qui a tout d’une fable, tire son inspiration d’une science-fiction qui n’aurait pas dépareillé dans un album de Valérian. Science-fiction, humour et métaphore politique sont au rendez-vous, avec un lot d’explications assez diffuses qui laisse de la place pour l’interprétation du lecteur.
Tandis que les villageois, une fois remis de leur surprise, décident de profiter du bon temps qu’occasionne cette envolée inopinée, les forces militaires suivent l’affaire de près, tout en subissant des métamorphoses physiques qui n’avantagent pas les soldats. Parabole sur la liberté individuelle, le récit distille un humour acide dirigé contre toute forme d’autorité.
Jim