Discutez de La découverte du monde en bandes dessinées
Tiens, j’ai récemment déniché le premier tome de la collection (dont j’ai des morceaux ici et là). La série est sortie chez Larousse en 1978, soit deux ans après le lancement de la collection « L’Histoire de France en bandes dessinées », d’abord parue en fascicule avant d’être reliée dans une très belle édition cartonnée (que j’ai lue et relue dans mon enfance). Bizarrement, je n’ai pas eu la collection consacrée à des explorateurs enfant, je n’en ai retrouvé des numéros que bien plus tard.
Celui-ci est très chouette.
Il contient une histoire consacrée à Ulysse et illustrée par l’épatant Enric Sió, dans son style entre illustration et abstraction…
… puis un récit dédié à Alexandre le Grand, dessinée par Carlo Marcello, le formidable dessinateur de Rintintin et Rusty et de Docteur Justice.
Cette collection, comme l’autre, est un régal pour les yeux.
Jim
J’ai récemment trouvé un recueil de la série contenant trois tomes, qui me permettent de couvrir différentes aventures, comme la découverte de l’Australie, les voyages de James Cook, le Bounty ou encore les Cosaques.
On y trouve de très bons auteurs, parmi lesquels Sergio Toppi, Dino Battaglia, Milo Manara (qui signait sous le prénom « Maurillo » à l’époque), Raymond Poïvet, Carlo Marcello…
Bref, d’emblée, c’est beau, incontestablement. Mais chez des gens comme Toppi ou Battaglia, motivés par la belle image, ce n’est pas la limpidité de la narration qui les étouffe, et les planches sont parfois un peu bordélique. Le résultat, c’est qu’on les regarde plus qu’on en suit le récit.
D’un autre côté, le scénario est parfois elliptique. Je me suis toujours demandé si cela tenait à la traduction, l’italien articulant ses phrases complexes de manière plus palpables que le français : à la traduction, le risque est d’alourdir la syntaxe, et l’une des astuces consiste à raccourcir les textes (l’autre étant de mettre plus de points et de recomposer en davantage de phrases courtes). Mais en bande dessinée, là où l’encombrement des bulles et des récitatifs devient un enjeu (surtout à l’époque), je me demande si les traducteurs n’ont pas fait le choix de raccourcir. Si bien que la sécheresse s’empare de pas mal de récits. Alors oui, ça se lit vite, mais justement, ça s’oublie vite aussi.
La différence se fait sentir quand un scénariste de bande dessinée s’occupe de la mise en séquence (et non un historien). C’est le cas de Jean Ollivier, qui signe par exemple le scénario du chapitre consacré à James Cook et illustré par Manara. Là, d’un coup, avec un scénariste qui sait placer des récitatifs et composer des dialogues et un dessinateur qui découpe bien ses bandes et ne fait pas déborder ses dessins les uns sur les autres, la qualité narrative fait un bond.
L’ensemble est donc inégal, mais revêt plusieurs intérêts : déjà, les différents chapitres sont en prises avec des imaginaires évidentes (les voyages, les paysages lointains, les peuples inconnus, la survie…) ; ensuite, la collection se pare d’une réputation qui tient sans doute à la nostalgie, mais elle a marqué toute une génération de lecteurs (avec L’Histoire de France en bande dessinée) et elle incarne les vertus pédagogiques de la forme ; enfin, d’un point de vue historique, elle recèle quelques travaux de jeunesse d’auteurs aujourd’hui légendaires (Manara…) et des prestations méconnues d’illustrateurs non moins fameux (Toppi…).
Jim
Intéressant
J’en ai plusieurs autres, de plus longue date… Certains sous forme d’intégrale comme le recueil que je viens de commenter, certains sous forme de fascicule…
C’est le genre de collections que je lisais enfant et qui ont contribué à façonner mes goûts en matière de dessin et de narration. Et sur cette collection, il y a encore quelques tomes que je n’ai pas.
Jim
Moi j’ai lu avant mes 10 ans l’histoire en BD dans cette mème collection, et je les ai dévorés.