LA FABRIQUE DU CRÉTIN (Jean-Paul Brighelli)

La fabrique du crétin (vers l’apocalypse scolaire)

" Brighelli décrit la "déroute’ du système scolaire français. " Marianne
La mort programmée de l’école

L’École de la transmission des savoirs et de la formation des citoyens est à l’agonie. Elle accomplit ce pour quoi on l’a programmée depuis cinquante ans : adaptée aux nécessités du marché, elle fabrique à la chaîne une masse de consommateurs à demi illettrés et satisfaits de l’être.
Soucieuse d’élaborer enfin l’égalité promise par la République en nivelant par le bas, elle a réussi à détruire ce que la France avait mis deux siècles à élaborer.
Près de vingt ans après avoir prédit sa mort programmée, Jean-Paul Brighelli revient au chevet de l’École et la trouve plus mal en point que jamais. Collège unique, " pédagogisme ", méthode globale, regroupement familial, laïcité à géométrie variable… les causes sont nombreuses, et l’action de Pape Ndiaye n’empêchera pas plus la déroute que celle de Jean-Michel Blanquer.
L’École est au pied du mur : elle sera " soit l’instrument d’une dissolution dans l’individualisme et le communautarisme, soit l’outil d’une résurrection ". Est-il trop tard pour réagir ?

  • ASIN ‏ : ‎ B0C2Y9H4QM
  • Éditeur ‏ : ‎ Archipoche (24 août 2023)
  • Langue ‏ : ‎ Français
  • Poche ‏ : ‎ 220 pages
  • ISBN-13 ‏ : ‎ 979-1039203753
  • Poids de l’article ‏ : ‎ 112 g
  • Dimensions ‏ : ‎ 11 x 1.3 x 18 cm

ça fait quoi … 20 ans que j’ai entendu des potes me parler de cette pensée. Et j’y croyais pas … au début.

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Le bouquin est terrifiant.
L’auteur a quelques réflexes conservateurs (dont je partage certains, genre l’attachement au « b-a ba »), mais il a des démonstrations saisissantes sur certains points.

Jim

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En lisant le texte de présentation, j’ai l’impression d’entendre mon pote qui m’avait parler de ça … en ces mots, quasiment. Épatant.

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Ce sont des choses que j’ai pressenties en tant qu’élève dans les années 1980 puis prof dans les années 1990. Brighelli, lui, a enseigné pendant cinquante ans, en gros. Et il est bien documenté.

Jim

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C’était surtout les mauvaises notes que je pressentais, moi…

Hahahahaha.

Moi, quand j’étais élève, je trouvais que l’école avait un peu viré de cap et cherchait surtout à faire de nous des employés plutôt que des citoyens. Quand je suis devenu prof, je me suis dit qu’elle cherchait surtout à faire de nous des consommateurs.
Avec la fameuse question du « à quoi ça sert ». À laquelle ce cuistre de Sarkozy a apporté la réponse que l’on sait à propos de La Princesse de Clèves, témoignage éclairant sur les réelles intentions de la classe politique concernant l’instruction publique.

Jim

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Ce qui est intéressant, c’est qu’il explique bien que si l’origine du problème réside dans les pédagogies alternatives mettant l’enfant-roi au centre (l’épanouissement personnel, la créativité…), c’est essentiellement par le truchement de gouvernements de droite, libéraux (au sens économique) jusqu’au bout des oreilles, que ça a pu se faire. Il décrit une évolution qui a commencé sous de Gaulle (ce dernier ne s’intéressant pas tellement à l’école qu’il envisage sous le modèle qu’il a fréquenté, alors que la société a évolué et que deux guerres mondiales sont passées par là), qui a été freinée un peu par Pompidou (agrégé de lettres qui a compris le potentiel de nuisance de ce genre de choses) et qui a été accéléré par Giscard qui pense avant tout à fabriquer des employés pour la France du tertiaire qu’il met en place avec ses escadrons de technocrates.
Les rares tentatives décrites par Brighelli de redresser la barre (par exemple en modulant le collège unique qui a servi de nivellement par le bas) viennent de Jospin ou, plus récemment, de Blanquer, qui trouve grâce à ses yeux.
Passionnant, et ça ne fait que confirmer le sentiment évoqué plus haut qu’on ne cherche plus à fabriquer des citoyens, mais plutôt à fabriquer des rouages de l’économie.

Jim

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Ah ouais.
Ton résumé est déjà pas mal.

Bouquin passionnant, je le répète.
Et glaçant.

Jim