La ferme des animaux de George Orwell
Je ne l’avais jamais lu même après avoir eu ma curiosité piquée en lisant le tome 2 de fables et je le regrette bien.
Dans la lignée d’Esope et La Fontaine, Orwell nous raconte les travers humain et synthétise toute sa pensée politique (qu’il développera de façon plus complexe dans 1984) au travers d’une fable animalière s’inspirant de la révolution Russe. Ce court roman de 150 pages (écrit gros en plus) est très facile d’accès, nous transporte des espoirs libertaires au despotisme le plus complet, tragédie en 8 chapitres durant laquelle on ne s’ennuie jamais, où l’on rit des mensonges grossiers des cochons, où l’on pleure de la passivité des autres animaux.
Orwell s’étant inspiré de la révolution russe pour mieux critiquer les dérives totalitaires qui sont en germe dans toute révolution, j’ai remarqué sur le net que les analyses du livre les plus en vue sur google (mention spéciale au site de l’essec, 1er site utilisé par les collégiens et lycéens comme source pour éviter de lire le livre) concluaient souvent que ce roman validait le système capitaliste et montrait que les utopies socialistes ne pouvaient être que transitoires, la nature humaine étant se qu’elle est.
Pour ma part, j’en suis assez surpris, certes l’allusion au communisme est évidente, on peut replacer chaque personnage et chapitre dans le contexte historique russe mais la force de cette fable (et la raison pour laquelle c’est un classique et pas juste un obscur pamphlet anti coco) est justement son côté universel et donc que l’on puisse l’appliquer à la révolution française, à certaines dérives de la Commune, à la révolution culturelle chinoise ou plus récemment à l’égypte, la tunisie, …
J’ai aussi été surpris de retrouver des phrases que l’on diraient tout droit sortie de la bouche de notre président pour encore 1 mois quasiment mot pour mot (alors que la traduction a au moins 30 ans).
Ce qui m’a choqué (enfin choqué, je connais assez bien la révolution russe donc je m’y attendais mais bon c’est idiot, j’y croyais moi à cette révolte des animaux), c’est que l’échec de la révolution des animaux est présent dès la page 20 au moment de la disparition du lait. C’est ce qu’on appelle, un coin de porte. Les animaux laissent les cochons Boule de neige et Napoléon confisquer leur combat par facilité et paresse. C’est pour moi, la véritable morale de cette fable. Que la liberté est un combat de chaque instant qu’il faut sans cesse remettre sur le tapis.
Lu en 2 petites soirées, je le conseille à tous, c’est une bonne mise en bouche pour comprendre Orwell, très révélateur sur la nature humaine, instructif sur la révolution russe si vous êtes réfractaires aux cours d’histoire et avant de se lancer dans la lecture de 1984.