LA GUERRE DES BOUTONS (Yves Robert)

REALISATEUR

Yves Robert

SCENARISTES

Yves Robert et François Boyer, d’après le roman de Louis Pergaud

DISTRIBUTION

Avec des gosses…et des parents…

INFOS

Long métrage français
Genre : comédie
Année de production : 1962

Ah ben mon vieux, si j’aurais su, j’aurais pô v’nu !

Pour écrire La Guerre des Boutons, roman sorti en 1912, Louis Pergaud s’est inspiré de sa propre expérience. Il fut en effet le maître d’école d’un petit village et a observé la façon dont les enfants de sa classe livraient une « guerre » contre ceux du village voisin. Dans son livre, les deux localités se nomment Longeverne et Velrans et le butin des gamins est en grande partie constitué de boutons, retirés aux vaincus pour les humilier.

La première adaptation de La Guerre des Boutons est sortie en 1936 sous le titre La Guerre des Gosses. Une version oubliée de nos jours, dans laquelle on retrouve Marcel Mouloudji et Charles Aznavour alors âgés d’une dizaine d’années. Et s’il y a eu d’autres transpositions à l’écran du roman en 1994 et 2011, la plus célèbre reste celle réalisée par Yves Robert en 1962. Un projet difficile à monter, les producteurs se montrant frileux devant l’absence de noms connus en tête d’affiche puisque l’accent est mis sur les gamins (avec tout de même des seconds rôles solides, des tronches reconnaissables comme Jean Richard, Michel Galabru, Pierre Tchernia ou encore Jacques Dufilho pour interpréter les adultes).

Yves Robert a alors produit le film en indépendant avec son épouse Danièle Delorme. Je ne connais pas le matériel original mais d’après ce que j’ai compris, le futur réalisateur d’Un éléphant, ça trompe énormément a procédé à des changements tout en respectant l’esprit de l’oeuvre de Louis Pergaud qu’il appréciait énormément. Avec son co-scénariste François Boyer, Yves Robert a aussi mis beaucoup de ses souvenirs dans cette évocation de l’enfance. Il l’a dit lui-même, il était l’un des enfants de cette « guerre » et cela se ressent à la vision du long métrage…

Il y a en effet une certaine tendresse dans le portrait qui est fait de ces gamins et qui passe notamment par les jeunes acteurs choisis dans des rôles qu’ils campent avec beaucoup d’authenticité. Chacun remplit sa fonction dans le groupe et il n’y a pas vraiment de surprises dans la caractérisation (avec le chef un peu rebelle mais qui a bon fond, le bras droit qui ramène sa science, l’élément comique, celui qui trahira la bande…) mais c’est bien fait, bien joué et les gosses sont attachants (et comment résister à la bonne bouille inoubliable de Martin Lartigue en Petit Gibus)…

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Si l’ambiance est en grande partie enjouée, avec de nombreuses scènes très dynamiques et des dialogues irrésistibles, Yves Robert n’oublie pas pour autant de souligner les contradictions de la jeunesse, qui passe aussi par des démonstrations de cruauté dont ils n’ont peut-être pas conscience. Lorsque les choses finissent par déraper, les parents interviennent pour un constat guère glorieux même si certains passages font sourire…comme la réplique finale. Oui, manquerait plus qu’ils deviennent aussi bêtes qu’eux en grandissant…

La Guerre des Boutons a aussi eu des problèmes pour trouver un distributeur. L’exploitation a débuté dans une poignée de salles avant que le bouche-à-oreille positif fasse augmenter le nombre d’écrans. Le long métrage d’Yves Robert est ainsi devenu le plus grand succès du cinéma français en 1962, classé en deuxième position entre Le Jour le plus long et West Side Story.

2 « J'aime »

J’ai vu ça quand j’étais très jeune, avec mon frangin. Marquant, quand tu es petit.

En 1962, on aime les conflits, donc : un film de guerre proprement dite et deux sur des guerres entre bandes rivales…

Tori.

Je l’ai vu des dizaines de fois chez mes grands-parents. Beau souvenir d’enfance.