LA GUERRE DES MONDES t.1-2 (Dobbs / Vicente Cifuentes, d'après Herbert George Wells)

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Vers 2017, les éditions Glénat se lancent dans un pari inattendu, celui de confier à un seul scénariste l’adaptation des textes les plus connus de l’écrivan Herbert George Wells. C’est ainsi que L’Homme invisible, L’île du Docteur Moreau et La Machine à explorer le temps voient le jour, sur un ou deux tomes, illustrés par des dessinateurs différents.

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La Guerre des Mondes accompagne ces titres sous la forme d’un diptyque, dont les couvertures arborent le bandeau vertical propre à la charte graphique de la collection, une charte destinée à conférer à l’ensemble une unité mais aussi un espèce de charme désuet susceptible de renvoyer à la période dans laquelle se déroule l’action.

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Car l’intérêt de ces adaptations c’est de coller au texte d’origine, y compris en situant l’action dans la société anglaise de la fin du XIXe siècle. Il n’est pas question de transposer le roman dans la période moderne ou d’en donner une suite ou une déclinaison. Comme dans les autres livres de la collection, Dobbs s’attache à restituer l’atmosphère privilégiée par le romancier.

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Les dessinateurs sont de provenances diverses. Pour cette Guerre des mondes, c’est l’Espagnol Vicente Cifuentes qui lui prête main-forte. Plus connu comme encreur sur le marché des comics américain (par exemple, de mémoire, sur les crayonnés d’Andres Guinaldo pour Justice League Dark), Cifuentes s’impose ici en dessinateur. Il adopte pour l’occasion un style semi-réaliste qui se marie assez bien avec les exigences du marché franco-belge.

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Les deux tomes, dans leur version « Grands classiques de la littérature en bande dessinée », font partie d’une nouvelle fournée d’exemplaires déstockés chez Noz.

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J’ai donc lu le diptyque dans cette édition, comme d’ailleurs je l’ai fait pour les autres adaptations que Dobbs a faites de Wells. Les deux albums arborent des couvertures nouvelles signées Paolo Martinello.

Le récit, on le connaît : une activité apparemment volcanique occupe ceux qui observent la surface de Mars, jusqu’à ce qu’on se rende compte qu’il s’agit de météores (précisément, de « météorolithes », comme l’explicite un personnage) qui s’écrasent sur la Terre, dévoilant des structures métalliques qui libèrent à leur tour des tripodes se livrant au massacre des formes de vie alentours.

Le premier tome se conclut quand il devient évident pour les témoins que les tripodes ne se contentent pas de massacrer les forces militaires en présence (et les civils de passage) mais cherchent à exterminer toute vie. Le dessin est réalisé par Vicente Cifuentes, connu à l’origine pour ses travaux d’encrage, et il est clair que le résultat est soigné et riche, avec un soin particulier à tout ce qui relève des effets spéciaux : rayons, fumées… Il arbore un style semi-réaliste qui peut évoquer, pour faire dans la comparaison franco-belge, un Stéphane Louis ou un Alain Janolle.

Le rythme est plutôt trépidant, jouant la carte de la sidération puis de la fuite désespéré. On n’a pas le temps de souffler (et souffler, ça revient souvent à contempler cadavres et destructions). On s’étonnera cependant de l’usage systématique de l’italique (à part quelques récitatifs en romain), qui gâche un peu un lettrage propre et technique, sans réelle personnalité.

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Le deuxième tome reprend de manière un peu surprenante : nous sommes à Londres, dans une université, où l’invasion n’est pas encore arrivée. Le professeur et ses étudiants en discutent quand arrivent les premières explosions. On renoue donc très vite avec la panique et la fuite, mais ce qui est perturbant, c’est que le jeune étudiant que l’on suit ressemble beaucoup au héros du premier tome : et pour cause, on apprendra par la suite qu’il s’agit de son frère cadet.

Mais la transition est peut-être un peu brutale et désarçonnante, surtout quand on lit les deux tomes d’affilée. Il manque peut-être une information, au détour d’un dialogue. D’autant que le scénario prend soin de montrer le grand frère, arrivé à Londres et passant devant le cadavre de son frère sans le reconnaître, avant d’évoquer ce frère vers la fin de l’album, ce qui amène le lecteur à prendre conscience de l’ironie tragique de son parcours.

L’autre qualité d’écriture, c’est de voir, en parallèle du parcours du héros, la lente dégradation des extraterrestres et de leur flore. Et le scénario s’attache à bien faire dire au héros qu’il n’a pas été le seul à s’en rendre compte (contrairement à un grutier célèbre dans une adaptation récente). L’album prend le temps de raconter l’après (les avancées scientifiques mais aussi l’incertitude et le chagrin des survivants). Graphiquement, Cifuentes s’éloigne un peu de son trait cartoony des débuts pour adopter un style plus réaliste au fil des pages.

Jim

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