LA LIGUE DES ÉCRIVAINES EXTRAORDINAIRES : LA RELÈVE (Les Saisons de l’Étrange)

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Des écrivaines incroyables combattent le mal. Après la Ligue des écrivaines extraordinaires, voici la relève. Trois femmes formidables affronteront des entités maléfiques dans trois romans indépendants. Le monde est en danger, et elles sont prêtes à le défendre !

Trois romans écrits par trois écrivaines, fortes plumes dignes de leurs aieules héroïques :

  • Laurianne Gourrier
  • Sushina Lagouje
  • George Spad

Une collection dirigée par Christine Luce (déjà responsable de deux anthologies : Bestiaire humain et SOS Terre et Mer), sous l’inexorable supervision de Démona, la cousine d’enfer du Maître de l’étrange (prudent, celui-ci a préféré se tenir loin de cette sinistre affaire).

Inspirés des pulps d’antan, des comics d’aujourd’hui, des séries B, des récits d’aventure et des histoires d’horreur, ces trois courts romans sont en cours d’écriture, déjà achevés, ou en relecture… Il n’appartient qu’à vous, lectrices & lecteurs de l’étrange, de contribuer, et ainsi défier les forces maléfiques en donnant vie au combat de ces glorieuses nouvelles agentes de la Ligue.

Nul besoin d’avoir lu la Ligue précédente pour profiter de la relève : comme ses héroïnes, chaque roman n’a besoin de personne pour se dresser contre le mal.

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Sushina Lagouje VIRGINIA WOOLF Sushina Lagouje A louer : VIRGINIA WOOLF Chambre d'hotel en LES DE avec vue sur Yuggoth.

L’étrange histoire : Virginia est folle, son mari, sa famille, ses amis en sont tous convaincus. Elle aussi. Quand elle s’échappe pourtant de la maison de santé censée la soigner, elle rejoint la côte de Cornouailles où elle vécut heureuse. Hélas, un homme en noir la poursuit dans ses cauchemars éveillés et la précipite vers sa perte. C’était sans compter sur l’intervention de sa nouvelle dame de compagnie prête à l’action pour conserver son poste, que l’adversaire soit indicible ou non. Sarah n’hésitera pas à donner de sa personne afin de sauver sa patronne, et à la convaincre qu’elle est tout à fait saine d’esprit dans ce monde où rôde le mal, car Virginia seule peut l’anéantir.

Encore un Grand Ancien qui desirait folle a lier de son tentacule

Laurianne II Gourrier SELIYIA LES TROLLS Laurianne Gourrier Au fond des Scandes, LAGERLOF LES TROLLS CONTHE les pierres sur la tombe LES DE des morts sont des trolls. Proverbe local

L’étrange histoire : Quand Selma profite d’un congé octroyé par le pensionnat qui l’emploie, la mort affreuse d’un braconnier gâche les retrouvailles dans la maison familiale. Elle soupçonne immédiatement une origine inhumaine au crime, et la disparition de tante Maga, détentrice des secrets des peuples invisibles, n’en paraît que davantage inquiétante. En l’absence de son mentor qui lui révéla ses propres perceptions extraordinaires, Selma se résout à élucider le meurtre avec pour seule aide la présence embarrassante de Hepti, l’avorton de pierre. Une mission impossible lorsqu’elle comprend que l’appât du gain des hommes a rompu le pacte de paix avec les trolls. Impossible ? Pour une autre qu’elle, peut-être, mais ni sa hanche amoindrie ni sa condition féminine ne l’empêcheront d’affronter chasseurs et trolls pour éviter le désastre.

Troll qui roule n'amasse pas mousse, mais bonjour les degats.

V Spad George RENEE DUNAN LES MUTANTS CONTRE George Spad V RENEE DUNAN LES MUTANTS Dans les rids d'obus LES DE naissent parfois coucous humains.

L’étrange histoire : La Grande Guerre fait rage, le conflit mondial déchaîne les puissances industrielles et donne naissance aux technologies meurtrières de masse, la mort scientifique s’abat sur les champs de bataille. La jeune Renée a fui Avignon, sa famille et son éducation religieuse pour devenir journaliste. Dans l’enfer du nord de la France, alors qu’elle enquête sur les horreurs de la guerre, elle découvre pire encore que le char d’assaut ou le gaz moutarde : les soldats mutants. La future écrivaine aux cent pseudonymes ne renonce pourtant pas à sa vocation, décidée à convaincre sinon le monde, au moins les volontés farouches qui l’aideront à repousser la menace d’extinction.

Sale epoque en enfer, jaccueillais les pauvres diables au guichet des membres perdus.

Quelqu’un a lu ou entendu parler de la première mouture ?

J’avais vu passer l’info sur le bouquin de Marianne Ciaudo (qu’Alex et moi connaissons depuis longtemps, pour l’avoir croisée dans la nébuleuse Semic, notamment), mais je n’avais pas bien suivi l’affaire. Merci d’avoir apporté toutes ces précisions.

Jim

Le concept est sympa.

Selma Lagerlöf contre les trolls, un pulp en Suède, par Laurianne Gourrier

Bonjour à toutes et tous,

Je profite d’une brève absence de Démona pour vous parler de Selma Lagerlöf contre les trolls , une histoire secrète écrite par Laurianne Gourrier.

Laurianne vous emportera sur les traces des peuples invisibles à l’œil du commun des mortels. Un pacte antédiluvien les lie pourtant à l’humanité, une paix sur laquelle veillent celles et ceux qui les voient comme Selma, initiée par la sage Maga. Quelques hommes avides d’argent le rompront par ignorance et il faudra bien que la future lauréate du prix Nobel, mandatée par la Ligue des écrivaines extraordinaires, se lance à la poursuite des trolls en fureur à travers la Suède.

Des forêts montagneuses près du manoir Mårbacka aux faubourgs citadins de Mariestad, sur les eaux du grand lac Varnen, vous entamerez un voyage mouvementé en compagnie de Selma et de l’étonnant Heptifili. Vous vivrez un récit d’action avec Louisa l’intellectuelle curieuse et Sigurd le tailleur de pierre, et bien d’autres rencontres. En chemin, vous croiserez l’amitié, les moments de bravoure, les énigmes et les drames, et vous entrerez dans l’univers des trolls, des tomtes et de tous les petits peuples si proches et pourtant méconnus… Un pulp fantastique !

Je vous propose de découvrir dès aujourd’hui le point de départ de l’incroyable menace qui pesa sur notre monde, Mårbacka, et un extrait du roman, Selma Lagerlöf contre les trolls .

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Merci et à bientôt… peut-être, j’entends le rire de Démona.

Christine Luce


Selma Lagerlöf naquit dans le comté de Värmland à Mårbacka, le manoir familial auquel elle demeura attachée toute sa vie. Enfant, elle souffrit d’une infirmité qui l’empêcha d’abord de marcher, mais lui donna la passion de la lecture et des contes oraux. Malgré sa « mauvaise hanche », elle devint institutrice dans une école de filles au sud de la Suède, mais les congés la ramenaient à son cher Mårbacka, tel qu’il apparaît sur la photographie. C’est ici que la pire et meilleure aventure lui arriva, extraordinaire, peut-être celle qui déclencha sa vocation d’écrivaine. Laurianne Gourrier a recueilli ses souvenirs pour vous en narrer les péripéties, quand Selma affronta les trolls.

Selma Lagerlöf contre les trolls , un extrait :

« Inge avait connu une fin atroce , le braconnier qui l’avait découvert hurlait toujours dans son sommeil, hanté par des cauchemars à base de sang, de viscères et de monstres inconnus. Quand Per et quelques hommes courageux du village étaient venus chercher ses restes, le prêtre qui les accompagnait avait reconnu Inge grâce à une vieille cicatrice sur un fragment de main, une identification confirmée par les quelques morceaux de fusil et de tissus éparpillés.

Aucun homme n’avait la force d’un tel massacre. Les ours et les loups ne s’acharnaient pas ainsi. L’idée née sur le chemin s’imposait peu à peu, obsédante et inacceptable : seul un troll pouvait broyer à ce point un corps humain. Pour avoir vu Heptifili jouer avec des mulots ou des oiseaux, elle imaginait parfaitement la scène, et, le cœur au bord des lèvres, se détourna pour ne plus voir les taches brunes sur les pierres, taches dont elle comprenait trop bien la nature.

Hepti la ramena à la réalité en se cachant sous ses jupons. Cette fois encore, il se montrait réconfortant, et elle le ramassa avec gratitude. Il s’assit dans sa paume, franchement renfrogné, et croisa ce qui lui tenait lieu de bras.

— Tu n’en profites pas pour gambader aujourd’hui. Le sang ne te dérange pourtant pas.

Elle se releva et approcha des rochers fendus, vers lesquels elle tendit la main. À une vitesse insoupçonnable, le troll remonta le long de son bras pour aller se percher sur son épaule, tenta de se réfugier dans ses cheveux, bascula sur le sol, et fila sous sa jupe, avant d’écraser son pied pour s’accrocher solidement à sa cheville.

Elle alla l’y dénicher et l’éleva à hauteur de son visage, fermement maintenu par la taille, faute de pouvoir le saisir par la peau du cou.

— De plus en plus intéressant. Il y a du troll, là-dessous ?

Il se recroquevilla, frondeur. Bien sûr, les trolls sont « là-dessous », puisqu’ils sont sous terre. »

(43%)

53%, soit restant moins de 4000 … Ça avance

(La Ligue des écrivaines extraordinaires: la relève - Ulule)


Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth, un pulp lovecraftien en Cornouailles par Sushina Lagouje

Bonjour à toutes et tous,

Qui a peur de Virginia Woolf ? Personne n’en a rien su à l’époque, mais elle effraya Rhan-Tegoth, nous répond Sushina Lagouje dans son histoire secrète Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth .

C’est en Cornouailles, sur la côte chère à Virginia, que Sushina vous emmènera. Dans un hôtel où l’écrivaine extraordinaire installée incognito combat ses doutes littéraires, et surtout ses cauchemars d’une singulière réalité. Sur le point de perdre définitivement sa santé mentale, elle reçoit l’aide providentielle de Sarah, une jeune autochtone délurée aussi astucieuse que peu sensible au respect de l’étiquette. Ensemble, elles s’aventureront au devant du danger avec la témérité de celles qui doivent sauver l’humanité.

Avec un humour dévastateur, Sushina embarque trois portraits de femmes, car une troisième intervint des années après le drame, une fouineuse prête à sacrifier ses bas et chaussures pour obtenir un article journalistique. Dans la chambre d’un hôtel britannique bien sous tous rapports, dans la maison biscornue de Sarah imbriquée dans la falaise, sur la plage et les eaux noires de la nuit, à Londres à la poursuite des pires servants de Rhan-Tegoth, Sushina ne tremble jamais pour relater les plus grandes horreurs qui menacèrent ses héroïnes. Un pulp lovecraftien !

Je vous propose de découvrir dès aujourd’hui les lieux bafoués par l’innommable présence du Grand Ancien, et un extrait du roman, Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth .

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Merci et à bientôt peut-être, si Démona le permet.

Christine Luce


Virginia Woolf naît à Londres dans une famille intellectuelle et aisée, avant-dernière enfant d’une nombreuse fratrie issue des trois mariages de ses parents. Au début de son adolescence, la mort de ceux-ci et de sa demi-sœur aînée la plonge dans une dépression qui marquera sa vie d’adulte, malgré sa belle carrière littéraire et l’appui de son époux, Leonard. Bien que Londres et son appartenance au fameux groupe artistique Bloomsbury en font une citadine sophistiquée, Virginia conservera pour la Cornouailles l’attachement des souvenirs heureux de sa jeunesse comme le montre le cliché en compagnie de Clive, époux de sa sœur la peintre Vanessa Bell. C’est sur la côte qu’elle se réfugiera pour échapper à la pression de ses proches et d’un futur angoissant, elle y vivra pourtant un épisode dramatique dont Sushina Lagouje a reçu les confidences, quand Virginia affronta son destin et Rhan-Tegoth.

Virginia Woolf contre Rhan-Tegoth , un extrait :

« Seigneur, quel cauchemar que ce séjour dans ce pays arriéré et puant ! » gémis-je entre mes dents.

Je me penchai vers son visage immobile, étrangement brillant, comme modelé dans de la cire. Lentement, j’approchai mon index de son nez, tentant de sentir en vain un souffle, preuve de vie. C’est lorsque j’entrepris de le secouer doucement par l’épaule qu’il rouvrit ses yeux gris acérés. Une poigne de fer se saisit de ma main pour la repousser sans ménagement. Terrorisée, je tombai en arrière sur les vieux carreaux en terre cuite et sous les quolibets des quelques habitués.

« Z’aviez raison, déclara posément le pêcheur. Elle est venue ici en 1914 avec son époux, au Carbis Bay Hotel. Mais ce que vous ne savez pas, c’est qu’elle y a séjourné seule en 1913.
— Sans Leonard ? Mais cela ne se peut ! Ils étaient jeunes mariés et n’ont été séparés que lors de sa cure à Twickenham… Les biographes sont formels !
— Z’êtes une jeune femme pleine de certitudes, Miss…
— Wilde.
— Oui, Miss Wilde, j’vais vous faire un cadeau inestimable : je vais vous donner l’occasion de pulvériser toutes ces précieuses certitudes. Suivez le sentier du littoral et allez à Carbis Bay. Il n’y a qu’un tout petit hameau là-bas et l’hôtel surplombe les environs, du haut de la falaise. C’est une grande baraque victorienne très prétentieuse ; vous pouvez pas la louper. Au nord de l’hôtel, il y a un chemin de terre qui s’enfonce entre les falaises. Suivez-le, il vous mènera jusqu’à une masure creusée à même la roche. Vous y rencontrerez Sarah…
— Mais quel rapport avec… ? balbutiai-je.
— Sarah, en plus d’être un peu sorcière, a été la dame de compagnie de Virginia Woolf à l’automne 1913. Dites-lui que vous venez de la part d’Arthur et elle vous racontera tout, même ce que vous auriez aimé ne jamais savoir. »

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Le cas très spécial de Renée Dunan contre les mutants par George Spad

Bonjour à toutes et tous,

Parlons de Renée Dunan, énigmatique héroïne de Renée Dunan contre les mutants ! Femme de lettres française entourée de mystères, écrivaine anticonformiste dans tous les mauvais genres qui offraient à sa riche imagination la possibilité de les écrire au féminin : aventures, fantastique, merveilleux scientifique, romans criminels ou érotiques. Née à Avignon sans que l’on sache rien de l’année de sa naissance ni de sa famille, de riches industriels d’après les bruits qui courent, elle a vécu indépendante et par ses propres moyens dès sa sortie d’un pensionnat religieux, un peu avant la Première Guerre mondiale. Plus tard, parfois décrite comme une pétroleuse, une femme sulfureuse, une féministe, en somme, elle a envers et contre tous ses détracteurs acquis le respect de sa plume particulière aussi bien en fiction romanesque que dans ses essais et articles. Impertinente et cependant érudite, elle mit au service de sa passion littéraires d’innombrables pseudonymes, peut-être plus attachée au rayonnement de ses textes qu’à la pérennité de son nom courant. Elle mourut en conservant jalousement ses énigmes et s’arrangea même pour que plane le doute sur sa disparition.

Quand Madame Leprince de Beaumont lui suggéra de confier enfin l’épisode extraordinaire qui la marqua à tout jamais pendant la Grande Guerre, Renée Dunan hocha la tête avec un sourire malicieux, car personne à la Ligue ne s’était jamais douté de son indiscrétion bien avant leur décision d’ouvrir leurs archives. Elle déclara qu’elle ne soufflerait pas un mot de plus, elle l’avait déjà raconté à son amie, George Spad. L’émoi fut grand au conseil des Anciennes, George Spad ne figurait nulle part dans les rangs de la Ligue : aux yeux du monde des vivantes comme de l’au-delà, elle n’existait pas !

La grande machinerie solidaire de la Ligue fut mise en branle afin de dénicher George Spad où qu’elle se dissimule. En vain. Cependant, elle n’avait pas effacé toutes ses traces : apparue dans l’histoire de la Brigade chimérique, les dignes universitaires en parlaient à mots couverts déjà, personne ne s’accordait sur la réalité de George. On ne peut pourtant pas douter des informations transmises par Serge Lehman à propos de l’organisation des super-héros en France d’après-guerre ; sa piste vers les éditions Louis Querelle menait aux grands collectionneurs J. A., G. C., P. E. (dont nous tairons le nom pour respecter leur anonymat). L’un d’eux possédait un exemplaire défraîchi mais entier du roman de George Spad. Avec contrition, il faut ici dénoncer notre larcin : l’exemplaire fut subtilisé et lu. Renée ne nous avait pas menti, tout est dit dans l’ Homme chimérique , rebaptisé dans notre collection.

Je vous propose de découvrir la couverture originale et l’effrayante aventure de notre écrivaine extraordinaire alors que sur les champs de bataille naissaient les premiers mutants, grâce à l’extrait du roman de George Spad, Renée Dunan contre les mutants .

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Christine Luce

P.S. Pour découvrir Renée Dunan, je ne saurais trop vous conseiller le blog de son admirateur et fervent soutien de la Ligue des écrivaines extraordinaires : http://reneedunan.over-blog.com/


Renée Dunan contre les mutants , un extrait :

Le brouillard épais bavait sur la plaine , son matelas avait crevé sous le plafond du ciel et vidait lentement sa bourre sur l’herbe maigre et le bosquet. Ankylosée au fond du véhicule, Renée détendit les jambes. Les échardes du plancher lui griffèrent les mollets au travers de ses bas, elle jura à mi-voix en imaginant les échelles qui massacraient sa dernière paire en soie. Son chuchotement résonna dans l’habitacle noyé par le silence cotonneux au-dehors qui étouffait les hennissements à moins de cent mètres. Inquiète, elle se redressa à genoux et risqua un coup d’œil par la vitre. La petite escouade à cheval ne prêtait toujours aucune attention à la voiture immobilisée. Hommes et bêtes se mouvaient, alourdis, au pied de l’unique butte du sol plat à perte de vue.

« Quand on y voyait », maugréa-t-elle.

Son corps entier protestait contre la pose recroquevillée qu’elle lui imposait depuis le départ du chauffeur en quête d’une roue chez un improbable maréchal-ferrant dans ce coin perdu, la troisième éclatée sur les nids de poule pendant leur course insensée. L’automobile était garée dans l’ombre protectrice des quelques arbres derrière lesquels ils l’avaient poussée. Ses talons n’avaient pas résisté à l’effort dans la boue solidifiée, ses chaussures étaient fichues. Comme il faisait trop froid pour marcher pieds nus, elle s’était résignée à regarder s’éloigner dans la brume son compagnon de route, la roue serrée contre sa poitrine. Les soldats ne les avaient pas remarqués, ou ils feignirent l’indifférence pour le taxi décati qui ne présentait à leurs yeux aucun danger.

Derechef, elle pesta contre son inconfort, contre l’humidité glaciale qui s’insinuait sous son col trop usé, et même contre les troufions indifférents à son sort.

« Ah mes cocos, après tout, j’ai bien tort de me plier en quatre pour échapper à votre vigilance ! »

Malgré sa rodomontade, Renée escalada la banquette avec précaution afin d’éviter de bousculer l’auto. Le grincement des essieux provoqua une grimace, mais elle s’installa avec un soupir de soulagement sur le cuir usé de la Renault. Aussitôt, l’impression désagréable d’être prisonnière d’un aquarium la submergea, un poisson-chat englué dans un pot au milieu d’une mer d’écume grisâtre, muette et aussi visqueuse qu’une flaque d’huile. Elle chercha des yeux le campement et ses activités humaines, les hommes étaient bien là, mais ils paraissaient figés, leurs regards tendus vers un point invisible dans le brouillard. Ils écoutaient et elle entendit à ce moment le sifflement qui s’approchait en vibrant de plus en plus fort. Le grondement aigu déchira le voile pâteux et les uniformes s’agitèrent brutalement, virevoltèrent en tous sens, un cheval s’enfuit en hurlant un cri étranglé.

Les mains plaquées sur la vitre, les yeux exorbités, Renée entrevit la forme oblongue, noire, luisante de pluie, énorme, puis la butte disparut, éventrée. Les petites silhouettes s’éparpillèrent comme des soldats de plomb sous le coup de pied rageur d’un gamin, propulsés par le souffle, ensevelis par des mottes de terre gigantesques, mais l’explosion n’eut pas lieu. Le sol finissait à peine de trembler sous le choc qu’une partie de l’obus coulissa sur le côté, quatre colosses vêtus d’une combinaison vaguement scintillante en sortirent.

(68%)

Point Chouette : 83% (reste 6 jours)


Nos pulps en photos, découvrez les « livres-objets » et ce qu’ils représentent pour la Relève

Amies et amis de l’étrange,

Nous n’avions pas encore parlé des « livres objets » de notre collection la Ligue des écrivaines extraordinaires. Les photographies suivantes représentent les volumes déjà imprimés, mais elles vous offrent l’aperçu de ce que seront les pulps de la Relève, identiques dans le façonnage, ainsi qu’un visuel de l’intégrale qui regroupe les cinq premiers titres. Celle-ci est disponible dans les contreparties.

Si vous ne tenez pas en main ces livres encore virtuels, il nous faut vous préciser qu’ils sont pourtant déjà le résultat d’un nombre impressionnant d’heures et de jours d’attention : l’activité créative de trois romancières pendant une année, celle du graphiste autour de leurs textes, le travail de direction littéraire puis de relecture, et enfin du maquettiste qui veille à la mise en page et à l’impression. Sans compter les apparitions de nos guest stars, nous soufflent avec ardeur nos terribles acolytes, le Maître de l’étrange et Démona.

Cette intense activité autour de la publication de romans francophones de l’imaginaire, écrits par des femmes, n’est pas seulement engagée, elle est aussi l’expression de gens de lettre et de gens de métier passionnés. Nous ne pouvions tabler sur la publicité médiatique ni même compter sur l’appui culturel commercial, mais nous vous avons fait confiance, et avec raison : merci à vous pour les souscriptions, les mots d’encouragements, les plaisanteries des commentaires !

Aujourd’hui, nous avons plus que jamais besoin de votre aide pour finaliser ce projet si près du succès. Si vous le voulez bien, parlez de nous autour de vous, convainquez pour nous de l’originalité et du féminisme de notre Ligue, et de lecture fun promise !

L’équipe au complet

(86%)

90%

100% passés aujourd’hui. Bonne accélération depuis 3 jours.
Faut espérer que ça continue pour atteindre le palier des 10500 euros. Il reste trois jours.

Bon, près de 9500 euros et il reste un poil plus de 24h … pas gagné le palier à 10500.
Mais bon, on a déjà vu des derniers jours taper 2000 !
(et puis comme ça intéresse que moi ici … :rofl:)

Disons que ça ne m’intéresse pas suffisamment pour que je participe, en ce qui me concerne.
Mais je suis content que le projet soit financé (alors que sur certains, je m’en contrefiche).

Tori.