Horreur/érotisme
Long métrage italien
Ecrit et réalisé par Rino Di Silvestro
Avec Annik Borel, Howard Ross, Dagmar Lassander, Frederick Stafford…
Titre original : La Lupa Mannara
Année de production : 1976
Metteur en scène italien à la très courte carrière (seulement huit long métrages), Rino Di Silvestro a principalement oeuvré dans le cinéma d’exploitation trash à tendance érotique. Dans sa filmographie, il n’est donc pas étonnant de trouver un film de femmes en prison (La vie sexuelle dans une prison de femmes), de la nazisploitation (Les déportées de la section spéciale SS), des sujets traitant de la prostitution (À 16 ans dans l’enfer d’Amsterdam) ou encore du péplum coquin tardif (Les Nuits chaudes de Cléopâtre). Il n’a tâté qu’une seule fois du film d’horreur et là encore il en a profité pour désaper ses actrices.
Dans une vieille interview, Di Silvestro déclarait qu’il avait essayé de faire un film « sérieux » sur la lycanthropie et il est vrai que l’angle abordé n’est pas inintéressant. Mais « sérieux » n’est certainement pas le mot idéal pour décrire La Louve se déchaîne (également connu chez nous sous le titre La Louve Sanguinaire) et son scénario racoleur qui part dans toutes les directions possibles…
Le Loup-Garou est un monstre classique qui n’a pas souvent eu les honneurs du cinéma horrifique italien. Dans La Louve se déchaîne, Rino Di Silvestro lie cette malédiction au traumatisme d’une femme (jouée par la française Annik Borel) violée dans son enfance, la laissant incapable de vivre une relation normale avec un homme. Un jour, Daniella découvre que l’une de ses ancêtres fut accusée d’être un loup-garou avant d’être brûlée vive par une horde de villageois en colère. Cette scène hante ses cauchemars et finit par envahir sa vie, au point qu’elle s’imagine être la réincarnation de la lycanthrope…
Le traitement de la malédiction du loup-garou prend donc ici une approche (l’aspect psychanalytique) qui ne tient pas sur la durée car Rino Di Silvestro livre comme à son habitude un produit d’exploitation misant avant tout sur le sexe et la violence. Et ce dès l’ouverture qui puise ses racines dans le cinéma d’épouvante gothique, la louve à poil(s) au maquillage croquignolet et le gore qui tâche en plus.
La lente descente dans la folie de Daniella est ponctuée de séquences bien gratinées, de la lesbienne nymphomane à l’hôpital psychiatrique au viol collectif en passant par le sort réservé à l’automobiliste queutard. Plutôt généreux dans son domaine, le réalisateur peine tout de même à imprimer une direction à son métrage et bouffe à tous les râteliers en mêlant réincarnation, possession et rape and revenge tout en déroulant une intrigue policière assez plate emmenée par un flic campé par Frederick Stafford (qui débuta sa carrière dans les années 60 en tant que OSS 117 avant de tourner pour Hitchcock dans L’Etau).