REALISATEUR
Rafael Portillo
SCENARISTES
Guillermo Calderon et Alfredo Salazar
DISTRIBUTION
Ramón Gay, Rosa Arenas, Crox Alvarado, Luis Aceves Castaneda…
INFOS
Long métrage mexicain
Genre : action/fantastique
Titre original : La maldicion de la momia azteca
Année de production : 1957
Véritables objets de culte au Mexique, les catcheurs ou luchadors sont vite devenus des héros extrêmement populaires, déclinés sur de nombreux supports. Il faut dire que leur panoplie, avec cape et masque (le masque est d’ailleurs très important dans la culture luchador et ancré dans de vieilles traditions), en font l’équivalent des super-héros, même s’ils n’ont pas de pouvoirs à part la puissance de leurs muscles et leur agilité. Le luchador le plus célèbre reste Santo, symbole de justice, héros de plus de cinquante films le plus souvent aussi fauchés que délirants tournés sur une période d’une vingtaine d’années. Mais un an avant Santo, un autre luchador avait déjà montré son sémillant collant blanc sur les grands écrans mexicains, même si sa carrière fut quant à elle de courte durée : Angel dans La malédiction de la momie aztèque.
La trilogie de La Momie Aztèque (La Momie Aztèque, La Malédiction de la Momie Aztèque et La Momie Aztèque contre le Robot) fut réalisée par le metteur en scène Rafael Portillo sur une courte durée (et vu les dates de production, il est d’ailleurs possible que les trois films aient été tournés à la suite) et narre les efforts insatiables du maléfique Dr Krupp (appelé aussi Dr Chauve-Souris) pour mettre la main sur un trésor aztèque découvert par le Professeur Alameda et Flor, sa fiancée. Mais ce trésor est bien entendu maudit et protégé par Popoca, une momie qui n’aime vraiment pas que l’on vienne déranger son sommeil séculaire.
Dans la grande tradition du serial, le Dr Krupp, arrêté à la fin du premier film, est libéré par ses hommes de main au début du second opus, malgré l’intervention du vengeur masqué Angel. Krupp n’a toujours qu’une seule idée en tête, récupérer une plaque pectorale et un bracelet contenant les informations utiles pour le mener au trésor aztèque. Plaque pectorale et bracelet emportés par la Momie dans le premier film…
Cela ne suffit pas à décourager La Chauve-Souris qui kidnappe la fiancée d’Alameda, afin de l’obliger à collaborer et à fournir les traductions nécessaires pour retrouver le trésor…
Alameda et son jeune frère peuvent compter sur l’aide d’Angel pour retrouver Flor. Visiblement influencé par les comics américains, Angel confie au frère d’Alameda une montre-radio qui lui permet de l’appeler au moindre danger (à la Jimmy Olsen et Superman). Ce n’est d’ailleurs pas la seule influence que l’Homme d’Acier de Metropolis a sur l’histoire, comme en témoigne la révélation de la véritable identité de Angel.
Mais la référence s’arrête là…Angel se révèle être un super-héros assez inepte, puisqu’il a une sacrée tendance à se jeter dans les ennuis jusqu’au cou et à se faire capturer par les sbires de Krupp. Ses combats sont de plus savoureusement ridicules et atrocement chorégraphiés…on n’est pas loin du comique involontaire.
La Malédiction de La Momie Aztèque se déroule sur un rythme assez lent, et malgré sa courte durée (65 mn), a recours à plusieurs flashbacks du précédent film afin de combler une histoire qui manque de rebondissements. Le dernier acte amorce un changement de ton étonnant, puisque l’arrivée de la momie Popoca fait basculer le métrage dans l’horreur (même si on est très loin d’une violence trop graphique, à part un homme de main très maladroit défiguré à l’acide).
Au final, un chouette nanar qui cumule en une petite heure tout ce qui fait le sel de ce genre de production aux moyens très limités : décors fauchés, acteurs à la ramasse (il faut voir le méchant à la barbiche démoniaque rouler des yeux pour faire très très méchant), bastons anémiques et craignos monster qui part repiquer un petit roupillon après avoir aidé les héros avant de se réveiller pour le troisième film, La Momie Aztèque contre le Robot. Tout un programme !