LA MEUTE (Damien)

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J’ai quelques tomes de la collection « Comix » publiée à la fin des années 1990 par le Cycliste, petit éditeur découvreur de talents. Parmi ces parutions en noir & blanc agrafées, il y La Meute.

Récit d’aventure et d’épreuve de force, alliant les formes noires des loups dans le blanc de la neige, opposant l’intérieur d’un monastère à l’extérieur des étendues aux contours indéfinis, le récit convoque des visions médiévales fantasmées : la religion, la tentation, le danger extérieur, la femme, le corps.

L’auteur de ce petit récit dense et formellement abouti est Damien, qui se fera connaître par la suite Les Fées Noires en 1999 puis Arcane Majeur. S’il évoluera par la suite vers un style plus épuré, on sent bien, dans ses premiers travaux, dont cette Meute, une influence de Mignola, mais pas que. Il s’inscrit dans une école graphique qui s’impose à l’époque, représentée par des dessinateurs tels que Claire Wendling, Patrick Pion ou Mathieu Lauffray : on y voit un goût des aplats noirs, mais aussi des décors complexes et majestueux.

Poussant la recherche formelle, il passe par exemple, à un moment, de l’encrage au crayonné, afin de donner de l’importance à une scène particulière, à perturber la linéarité du récit.

Comme souvent dans cette collection (qui a vu passer Brüno, Olivier Martin, Sylvain Vallée, Éric Dérian, Richard Marazano, Olivier Boiscommun et d’autres), on trouve un auteur prometteur et un petit récit bien troussé, un peu frustrant par son caractère trop court, mais bien mis en valeur par une impression de qualité.

Jim