LA MOMIE AZTÈQUE CONTRE LE ROBOT (Rafael Portillo)

REALISATEUR

Rafael Portillo

SCENARISTES

Guillermo Calderon et Alfredo Salazar

DISTRIBUTION

Ramón Gay, Rosita Arenas, Crox Alvarado, Luis Aceves Castañeda…

INFOS

Long métrage mexicain
Genre : aventures/science-fiction/horreur
Titre original : La momia azteca contra el robot humano
Année de production : 1958

Pas aussi connu que son compatriote René Cardona (à qui l’on doit de nombreuses aventures cinématographiques du catcheur Santo), Rafael Portillo a touché à tous les genres, du western (La Conquista de El Dorado) à la comédie musicale (Locos por la television) en passant par le film d’aventures réalisé avec des bouts de ficelles (La isla de los dinosaurios et son festival de stock-shots). Mais c’est pour sa trilogie de La Momie Aztèque que les amateurs de nanars se souviennent de lui.

Sortis au Mexique entre novembre 1957 et juillet 1958 (et peut-être bien tournés à la suite si l’on en croit les dates de production), La Momie Aztèque, La Malédiction de la Momie Aztèque et La Momie Aztèque contre le Robot (qui durent chacun 65 mn) décrivent les efforts inlassables d’un savant fou barbichu et enrobé, le Dr Krupp (également surnommé La Chauve-Souris), pour se procurer une plaque pectorale et un bracelet sur lesquels sont gravés des hiéroglyphes qui, une fois déchiffrés, le mèneront à l’endroit où est caché un trésor aztèque.

Dans chaque épisode, le docteur Almada et ses amis, dont fait partie Pina Colada…euh pardon, Pinacata, luchador (maladroit) à ses heures sous le pseudonyme de El Angel, déjouent les plans du Dr Krupp, avec l’aide de la momie Popoca, le gardien furax du trésor maudit.

On peut voir le cycle de La Momie Aztèque comme un hommage cheap aux serials américains des années 30 et aux monstres classiques de la Universal. Comme dans un serial, chaque film reprend des scènes de l’épisode précédent afin de résumer la situation et les erreurs de continuité ne manquent pas pour expliquer le retour du méchant. Mais là où le scénario de ce troisième volet se révèle particulièrement fainéant, c’est que les personnages passent les 25 premières minutes du métrage (sur 65 !) à récapituler les événements de La Momie Aztèque et de La Malédiction de la Momie Aztèque. Une exposition ennuyeuse qui tranche avec l’entrée en matière plus divertissante du précédent opus.

Il ne reste alors que 40 minutes pour suivre une intrigue anémique, avare en rebondissements, bavarde et mollassonne, plombée par des héros qui ne sont plus que l’ombre d’eux mêmes et une réalisation laborieuse, farcie de faux raccords. Pinacata n’enfile même pas son costume de l’Ange et ses dialogues sont réduits au minimum syndical. Seul Luis Aceves Castañeda, qui campe le maléfique docteur Krupp, cabotine encore plus que dans le deuxième film (je n’ai pas vu le premier).

Pour se débarrasser une fois pour toutes de Popoca, Krupp se prend pour un docteur Frankenstein du pauvre et décide de créer l’arme ultime : un robot…humain (un acteur dans un costume ridicule) ! Le savant fou se cache alors pendant 5 ans (ça, c’est de l’ellipse !) pour créer une boîte en fer blanc radioactive…qui se fait latter en deux minutes chrono par Popoca.
L’affrontement au sommet annoncé par le titre n’est donc qu’un pétard mouillé et la série est ainsi passée d’un nanar sympathique (La Malédiction de la Momie Aztèque) à un nanar soporifique. Popoca n’a plus qu’à retourner se coucher…