LA MOUCHE (Lewis Trondheim)

On connaît Lewis Trondheim pour ses propos polémiques concernant le marché BD (les gens de l’Association ont su faire entendre leur voix dans les années 1990), mais il me semble qu’il est surtout intéressant par ses explorations formelles.

C’est le cas de La Mouche, un récit muet recourant au gaufrier en neuf cases (trois bandes de trois cases, à la Watchmen, quoi…), et qui raconte la vie d’une petite mouche qui vient d’éclore, et qui découvre avec curiosité le monde alentour (les fruits, les asticots, la cafetière où le café goutte…).

Bien entendu, à un moment, les choses dérapent, et lorgnent vers le fantastique (la mouche grandit telle Alice au point de menacer les décors et leurs habitants). La narration est fluide et jamais enquiquinante, ce qui pourrait paraître, à cause de la rigidité de la structure. Trondheim répétera l’exercice par la suite, notamment avec Bludzee (ce n’est plus une mouche, c’est un chat).

Jim