LA PLANÈTE SAUVAGE (René Laloux)

REALISATEUR

René Laloux

SCENARISTES

Roland Topor et René Laloux, d’après le roman Oms en série de Stefan Wul

DISTRIBUTION

Jean Topart, Jean Valmont, Sylvie Lenoir, Yves Barsacq…

INFOS

Long métrage français/tchécoslovaque
Genre : animation/science-fiction
Année de production : 1973

Sur la planète Ygam, les Draags, des humanoïdes géants bleus aux yeux rouges qui vivent une existence lente en grande partie tournée vers la méditation, ont asservi les lointains descendants des derniers survivants de la planète Terre. Ces oms, comme ils les appellent, sont devenus des animaux de compagnie, tandis que ceux qui ont réussi à s’échapper vivent à l’état sauvage dans les parcs des Draags.
Un jour, le jeune Terr, qui a évolué en utilisant les écouteurs d’instruction de sa maîtresse Tiwa, parvient à rejoindre les oms sauvages et à faire de la connaissance une arme puissante pour mener la révolte contre les Draags…

Dessinateur, peintre, sculpteur et réalisateur, René Laloux est principalement connu pour avoir donné à la science-fiction française trois de ses oeuvres les plus importantes : les films d’animation La Planète Sauvage (1973), Les Maîtres du temps (1981, en collaboration avec Jean « Moebius » Giraud) et Gandahar (1987, en collaboration avec Philippe Caza). Dans les années 60, sa rencontre avec Roland Topor fut décisive : c’est après avoir travaillé ensemble sur les courts métrages Les Temps Morts et Les Escargots que les deux hommes eurent l’idée d’adapter le roman de Stefan Wul sorti en 1957, Oms en série (livre que je n’ai pas lu, je le précise).

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Il faudrait plusieurs paragraphes pour résumer la carrière de Roland Topor. Dessinateur, peintre, romancier, scénariste, chansonnier, illustrateur d’affiches de films, acteur, auteur de théâtre…Topor a tout fait : il a écrit le livre qui a inspiré Le Locataire de Roman Polanski, il a interprété Renfield dans le Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog, il a contribué au Casanova de Fellini et co-créé l’émission Téléchat, bien connue de tout ceux qui ont vécu les années 80…et j’en passe !

Ses dessins, trésors d’imagination, peuplent la planète Ygam des créatures les plus délirantes et les plus grotesques et permettent d’admirer des paysages aussi étranges que furieusement poétiques. Je n’ai jamais été un fan absolu de la technique dite du « papier découpé » que René Laloux et ses animateurs tchèques ont employée (j’ai toujours eu une préférence pour une animation plus fluide), mais elle participe ici pleinement à l’impact et à l’identité visuelle si particulière (et parfois carrément psychédélique) de cette expérience filmique.

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Contemplatif, beau et cruel à la fois, La Planète sauvage parle de rébellion dans une société sclérosée, mais aussi d’éducation et de l’importance d’acquérir le savoir pour se forger une place dans le monde…une réflexion et un message passionnants pour un long métrage qui n’a rien perdu de sa force et qui a connu un grand succès critique à sa sortie. La Planète Sauvage a également obtenu le prix spécial du jury de la 26ème édition du Festival de Cannes.

À l’époque, tourner des films d’animation en France n’était pas chose facile, notamment pour des raisons budgétaires, et c’est pour cela que La Planète Sauvage a presque entièrement été animé en Tchécoslovaquie (avant d’être terminé à Paris pour éviter l’ingérence des autorités communistes). Pour son opus suivant, Les Maîtres du Temps, René Laloux a du cette fois délocaliser la production en Hongrie. Et là encore, il s’est inspiré d’un roman de Stefan Wul, L’Orphelin de Perdide…ce qui sera l’objet d’un prochain billet.

La Planète sauvage et les Maîtres du Temps. Du très bon tout ça.

J’avais un père fan de SF donc j’ai découvert ça très très tôt.
On a vu la Planète sauvage, j’étais en CM1 si mes souvenirs sont bons.
C’est plutôt osé de montrer ce genre de choses à des gamins de cet âge.

J’imagine…ça a du être troublant…
Pour ma part, je l’ai découvert vers mes 18/19 ans. Plus jeune, je pense que je n’aurais pas été le public idéal pour le film. Au CM1, je préférais une S.F. un peu plus portée sur l’action… :wink:

La Planète Sauvage doit beaucoup à Roland Topor. Je pense que c’est lui qui a entraîné le film vers un côté contemplatif et méditatif tout en créant des créatures démentielles, très surréalistes… Ce n’était pas pour rien un ami de Jodorowski et Arrabal.
Le film est très fidèle au roman sur certains points et pas du tout sur d’autres… il faut que je le relise encore une fois.

Je trouve que ce film n’a pas pris une ride… pour ceux qui aiment.
C’est un film qui « passe ou casse ». Je n’ai jamais rencontré de gens qu’il laisse indifférents.

Côté Topor, rappelez vous de Téléchat. J’étais totalement adepte de cette série et j’ai contaminé mes enfants en leur faisant voir…

Je me demande quand même jusqu’à quel point nos parents nous influencent sur nos futurs goûts !

C’est la collection de B.D. de mon père qui m’a donné le virus, donc là son influence a été très importante.
Par contre, pour le cinoche, j’ai fait mon éducation tout seul… :wink:

J’avais un oncle avec une collection de BD impressionnante, mais, surtout, j’allais régulièrement à la bibliothèque municipale (et l’école municipale y avait un abonnement donnant droit à 2 BD et 1 roman par semaine…) et, chaque fois que ma mère m’emmenait en courses, je restais tout le temps des courses au rayon BD des grandes surfaces… Mais je me suis fait mon éducation tout seul, guidé par mes goûts et la disponibilité des magasins… À la maison, il n’y avait presque que des magazines Disney, quelques Spirou que mon père avait eu enfant et ses pocket de guerre (qui ne m’intéressaient pas).

Pour le ciné, j’ai découvert énormément de trucs sur le tard.

Tori.

On ne peut pas dire qu’il n’ait pas eu d’influence. Il avait 2 revues brochées des éditions LUG. Le Strange relié n°2 (contenant les Strange 5, 6, 7) et un Marvel relié (contenant la Bataille du Baxter Building, Spider-man contre Mysterio, les FF battus par les Terrifics). Et là, j’ai plongé dès que je les ai eus entre les mains.
Et les Pilote aussi (mâtin, quel journal) qui m’a fait découvrir plein d’auteurs, et savourer Gotlib.
Il avait même un classeur Gai-Luron avec des pages qu’il avait découpées dans le journal et collées sur des feuilles.

Pour en revenir à la Planète Sauvage, on l’avait vu en classe (à l’époque, il y avait de petites projections privées dans l’école).

Topor Roland