LA PRESSE PARALLÈLE (Steven Jezo-Vannier)

J’ai lu La Presse parallèle : la contre-culture en France dans les années soixante-dix, de Steven Jezo-Vannier.

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[quote=« Amazon »]Broché: 304 pages
Editeur : Le mot et le reste (16 juin 2011)
Collection : Attitudes
Langue : Français
ISBN-10: 2360540246
ISBN-13: 978-2360540242

Présentation de l’éditeur
La presse parallèle se veut libre ; on la dit sauvage, alternative, révolutionnaire… Elle est un appel à l’émancipation, une invitation à la révolte, l’incarnation d’une différence. S’opposant aux injustices et aux conventions, la presse parallèle propose le changement. Elle est l’outil privilégié de la contestation, l’incarnation de la contre-culture qui a vu le jour, en France, dans le sillage de Mai 68. A la fois support et média des luttes, cette presse underground fédère les énergies des marges. Elle donne à entendre une parole libérée qui se répand dans tous les domaines de la société et génère autant de mouvements d’émancipation et de remise en cause du système dominant. En s’appuyant sur des titres emblématiques, ce livre dresse le portrait d’une presse libre, d’une contre-culture française et d’une génération qui a conquis sa liberté à la force des idées et des mots. Il dépeint une décennie soixante-dix pleine d’effervescence qui a vu jaillir le mouvement écologiste, la libération des femmes, la revendication des droits homosexuels, le mouvement communautaire, les réflexions en matière de santé, d’éducation, de justice, et de rapport à l’autre et à la différence.
Biographie de l’auteur
Né en 1984, Steven Jezo-Vannier est un spécialiste de la contre-culture et de l’univers rock. Il est aussi l’auteur, aux éditions le mot et le reste, de San Francisco, l’utopie libertaire des sixties.[/quote]

Ça cause de la contre-culture papier de l’après Mai 68 (bon, ça cause aussi beaucoup de l’avant Mai 68, histoire de remettre dans le contexte).
Et en termes de remise dans le contexte, je trouve que c’est pas mal, parce que ça jette des ponts entre les mouvements contestataires étrangers (dont américains, avec la small presset la free press) et leurs équivalents français. Ça permet de resituer. L’introduction m’a semblé à ce titre très intéressante.
Le corps du bouquin est consacré à suivre dans un ordre vaguement chronologique les figures principales de la contre-culture, les organes de presse dans leur ordre d’apparition (mais c’est un peu rangé thématiquement, puisque l’on passe de la « small press » aux quotidiens et hebdomadaires reconnus qui ont, plus ou moins, « trahi » les idéaux de la révolution et de la contre-culture. Là aussi, c’est intéressant, parce que ça permet de comparer le parcours de L’Idiot International ou de Tout!, et celui de Libération ou d’Actuel. C’est donc plein d’anecdote, avec un peu d’analyse, même si l’analyse est plutôt condensée au début. Mais c’est riche en reconstitution d’une époque.
Quelques imprécisions sur la partie BD (Charlie, Hara-Kiri…), du coup je me méfie des autres parties, mais rien de grave ni de fâcheux non plus.
L’iconographie est pas mal, assez petite, mais présente, ce qui permet d’aérer. À la fin, un cahier couleurs permet de reproduire des couvertures de périodiques, mais ce qui dommage, c’est que certaines sont déjà reproduites en noir & blanc dans le texte, ce qui fait redite.
Mais c’est vraiment un bouquin sympa. Ça se lit assez vite, ça ne lésine pas sur les citations, bref, très agréable.

Jim