LA REVANCHE DE TARZAN (D. Ross Lederman)

REALISATEUR

D. Ross Lederman

SCENARISTES

Robert Lee Johnson et Jay Vann, d’après les personnages créés par Edgar Rice Burroughs

DISTRIBUTION

Glenn Morris, Eleanor Holm, George Barbier, Hedda Hopper…

INFOS

Long métrage américain
Genre : aventures
Titre original : Tarzan’s Revenge
Année de production : 1938

La plus populaire des séries de films consacrés au Seigneur de la Jungle créé par Edgar Rice Burroughs débuta en 1932 avec Tarzan l’Homme-Singe. L’ancien champion olympique de natation Johnny Weissmuller fut le premier Tarzan du parlant et demeure encore aujourd’hui l’un de ses interprètes les plus célèbres. Entre 1932 et 1948, Johnny Weissmuller fut Tarzan dans douze longs métrages, les six premiers produits par la MGM et les six suivants par la RKO. Il incarna ensuite l’aventurier Jungle Jim dans 16 films et une série télévisée réalisés sur une période de 7 ans avant de mettre un terme à sa carrière de comédien.

Pendant seize ans, Johnny Weissmuller fut donc indissociable de Tarzan…mais suite à de sombres problèmes de droits (négociés par le producteur Sol Lesser avant que Burroughs ne signe son contrat avec la MGM), plusieurs productions indépendantes ont pu être mises en chantier pendant cette période (ce qui ne fut pas du goût des exécutifs de la MGM qui n’apprécièrent guère la compétition). Buster Crabbe et Herman Brix enfilèrent donc le pagne de Tarzan dans deux serials, Tarzan the Fearless (1933) et The New Adventures of Tarzan (1935) et le décathlonien Glenn Morris fut préféré au joueur de base-ball Lou Gehrig pour le long métrage La Revanche de Tarzan.

La Revanche de Tarzan est souvent considéré comme étant l’une des plus mauvaises incursions du Seigneur de la Jungle sur grand écran…et cette réputation n’est pas usurpée. Si Glenn Morris fait un Tarzan acceptable physiquement parlant (et il laisse d’ailleurs son corps faire tout le travail, même s’il est remplacé à deux ou trois reprises par un cascadeur), son absence totale de charisme et son jeu inexistant ne rendent pas justice au personnage (même Cheetah est plus expressive que lui, c’est dire). Les scénaristes ne s’y sont pas trompés puisqu’il ne prononce que 3 mots : Tarzan, Eleanor et good. Son temps de présence à l’écran est également bien réduit par rapport à ses prédécesseurs.
Sa « Jane » se prénomme ici Eleanor, d’après le prénom de son interprète, la championne de natation Eleanor Holm. Le scénario fut d’ailleurs réécrit pour y inclure des scènes (inutiles) qui permettent à Eleanor Holm de faire la démonstration de ses capacités athlétiques (elle nage même plus vite qu’un stock-shot de crocodile).


L’intrigue ? Eleanor, flanquée de son froussard de fiancé, accompagne ses parents pour un safari (tourné dans un studio à Hollywood). Rencontré pendant le voyage vers l’Afrique (un festival d’images d’archives), le richissime Ben Ileu Bay veut l’ajouter à son harem de 100 femmes et soudoie le guide de l’expédition pour qu’il lui livre la jeune femme à son palais perdu en pleine jungle. Mais heureusement pour elle, Tarzan veille…

Le film ne dure que 69 mn, mais le manque de péripéties n’aide guère à dynamiser un ensemble au rythme anémique qui se contente d’enfiler les scènes de remplissages (Tarzan et Cheetah sauvent des mignons lionceaux, Tarzan drague Eleanor…) avant de se rappeler du sultan Ben Ileu Bay pour un final rapidement expédié. Peu de spectacle et encore moins d’exotisme pour un Tarzan qui se solda par un échec au box-office et qui signa la fin de la (très) très courte carrière cinématographique de ses deux interprètes principaux : Eleanor Holm retourna à ses bassins et Glenn Morris se reconvertit dans les assurances !
Johnny Weissmuller demeura donc le seul Seigneur de la Jungle de l’écran jusqu’à la fin de son règne en 1948.