LA SERVANTE ÉCARLATE - THE HANDMAID'S TALE (Margaret Atwood)

Devant la chute drastique de la fécondité, la république de Gilead, récemment fondée par des fanatiques religieux, a réduit au rang d’esclaves sexuelles les quelques femmes encore fertiles. Vêtue de rouge, Defred, « servante écarlate » parmi d’autres, à qui l’on a ôté jusqu’à son nom, met donc son corps au service de son Commandant et de son épouse. Le soir, en regagnant sa chambre à l’austérité monacale, elle songe au temps où les femmes avaient le droit de lire, de travailler… En rejoignant un réseau secret, elle va tout tenter pour recouvrer sa liberté.

Paru pour la première fois en 1985, La Servante écarlate s’est vendu à des millions d’exemplaires à travers le monde. Devenu un classique de la littérature anglophone, ce roman, qui n’est pas sans évoquer le 1984 de George Orwell, décrit un quotidien glaçant qui n’a jamais semblé aussi proche, nous rappelant combien fragiles sont nos libertés.

Donc, comme je disais ailleurs, voilà un bouquin que je n’avais pas prévu de lire (que je ne connaissais pas d’ailleurs). Ma belle-sœur l’a oublié dans la maison familiale, donc, après avoir lu la 4ème de couverture, ça m’a un peu titillé et je me suis donc lancé (il m’a fallu que deux soirs). Et c’est après que je me suis souvenu qu’une série télé avait été créée à partir de ce livre.
Je trouve que ce récit dystopique de 1985 (87 en France) qui n’a pris une ride. Je ne me souviens pas avoir lu de la SF (je ne veux pas faire de débat pour savoir si c’est de la SF ou si c’est une autre partie de la SF ou autre … d’ailleurs, l’auteure parle surtout de fiction spéculative) écrite par une femme, et je dois dire que son point de vue est très intéressant et malheureusement diablement d’actualité.
Je vous ajoute le résumé de Wiki, qui n’est pas tout à fait celui de la 4ème de couv’ : L’héroïne du roman, rebaptisée Defred, est une Servante écarlate. Elle ne peut pas séduire, son rôle est la reproduction. Elle raconte peu à peu son histoire, se remémore sa famille : Luke, son mari ; sa fille ; Moira, sa meilleure amie de la vie « d’avant » ; sa mère… Son unique raison de vivre, ce à quoi elle se raccroche pour ne pas sombrer, ce sont ses souvenirs.

La 4ème de couv’ précise donc qu’elle va « rejoindre un réseau secret », et c’est un peu ça qui m’a attiré, mais c’est quand même en fait un peu mensonger parce que ça ne prend pas de place dans le bouquin et qu’elle ne le rejoint pas vraiment. Mais bref, cela ne m’a pas empêcher de beaucoup aimer ce bouquin, d’avoir le point de vue qu’on ne peut pas qualifié de féministe, mais plutôt engagé et quand même assez réaliste et je trouve (presque factuel). Bon, c’est écrit en 1985, donc les rapports de couple sont différents aujourd’hui, mais je pense que ce n’est pas si éloigné.
Dans les résumés, il est également dit que les femmes sont considérées « en voie de disparation », et je trouve que c’est quand même exagéré comme description, parce que ce n’est quand même pas vraiment ça.

La narration est un peu perturbante au début dans la forme, car, dans les paragraphes, il y a un mélange de description et de rappel de dialogue, « sans crier gare » si je peux me permettre cette expression. Mais ça, on comprend pourquoi aux 4/5 du bouquin et c’est là qu’on voit qu’l y a un manque dans la traduction du titre français.
Le truc épatant, c’est que je me suis demandé un moment si l’auteur avait prévu les smartphones …

Ah, et sa postface est très intéressante, même si je trouve que par moment, elle explique un peu de manière à tenir la main du lecteur (alors que ce n’était pas nécessaire). Mais certaines explications et points de vue sont très intéressants (ainsi que les quelques retours de lecteurs qu’elle expose).

Vais regarder ce qu’elle a fait d’autre, parce que j’ai vraiment trouvé ce livre assez intelligent et sans fioriture (dans le cas présent, c’est une qualité).

Il y a notamment sa première bande dessinée, qui sort en septembre chez Glénat.

Ah merci, vais voir !

Cela peut se corriger facilement :
Ursula Le Guin : tous les romans du cycle de l’Ekumen. J’aime particulièrement La main gauche de la nuit ou Le nom du monde est forêt
Ann Mc Caffrey : à part le cycle de Pern en fantasy, il y a les nouvelles de Le vaisseau qui chantait
Zenna Henderson : Chronique du peuple
Lauren Beukes : Zoo City
Leigh Brackett, Marion Zimmer Bradley, Catherine Moore, Elisabeth Vonarburg, Joanna Russ, Pamela Sargent, James Tiptree Jr (si, si c’est une femme) : je connais surtout certaines de leurs nouvelles parues dans des anthologies
Pour Tanith Lee, je connais mieux ces nouvelles fantastiques.

Plus quelques dizaines d’auteures dans le monde que je n’ai pas encore eu l’occasion de découvrir.
Dont, en particulier, le livre de cette discussion La servante écarlate dont le sujet m’interpelle… et que je vais me procurer dès que possible.

ginevra

Pour anne Mc Caffrey il y a la magnifique trilogie du crystal en SF.

Et tu lis pas des comics de SF écrit par des fans Soy ?

En récent, il y a the power , de Naomi Alderman, qui est le pendant féminin de la servante écarlate.

J’ai un peu de mal à m’y retrouver dans la foison des sorties de comics… En plus, je rappelle que je ne suis pas une super angliciste et que je lis les sorties françaises quand j’en trouve en médiathèque.
Mais je ne refuse pas quelques conseils.

Merci pour la trilogie du Crystal que je ne connaissais pas.

ginevra

La question de Kab s’adressait à Soyouz, qui disait ne pas se souvenir avoir lu de SF écrite par une femme, mais qui ne précisait pas « roman/nouvelle de SF »… Il a peut-être bien déjà lu des comics de SF écrits par des femmes.

Tori.

En SF il y a Rocket Girl d’Amy Reeder, Kelly Sue de Connick avec sa série Captain Marvel ou son passage chez les vengeurs.

En roman il y aussi le fils de l’homme écrit par PD James.

Ah mais je n’en doute pas … j’ai oublié de préciser ma pensée (que Tori a partiellement comprise) :

  1. je parlais en effet de « roman/nouvelle »
  2. je précise juste que je ne sous-entendais pas que les femmes n’écrivaient pas de SF. Je lis assez peu de livres depuis 15 ans (donc autant dire que je ne suis pas une référence), et je n’ai pas souvenir d’en avoir déjà lu … ou alors, faudrait que je regarde dans des livres SW publiés en VF avant 2000 …

Merci, je prends note en tout cas !

Et chez les Françaises, on peut citer Sylvie Lainé (sans rapport avec votre serviteur, même si apparemment on est nés dans la même ville), Joëlle Wintrebert ou encore Julia Verlanger, avec son cycle de la Terre sauvage. Ou, plus récemment, Corinne Guitteaud et son cycle d’Aquatica.

Jim

Mararet Atwood a annoncé qu’une suite sortira en 2019, « Les Testaments » et cela se déroulera 15 ans après la fin du premier livre.

La suite dans le sujet suivants :