Voilà une BD qui m’a occupé toute la semaine (faut dire que je n’ai pas eu beaucoup d’heures de lecture avec la reprise du taff … sérieux, on a vraiment changé d’année ?).
Alors, peut être que ma lecture a justement un peu trop duré, puisque je faisais des petits run quotidiens de 10 à 30 pages. Parce que l’histoire est assez dense en événements et surtout, j’ai mis un peu temps à repérer qui est qui. Les langues de l’est de l’Europe n’était vraiment pas celle avec lesquelles j’aurais plus d’affinité, j’ai plus de difficultés à repérer/retenir les noms et prénoms des protagonistes quand l’histoire se situe dans leur(s) pays (je m’en suis rendu compte quand je regardais des séries des pays de l’Est sur Arte). Disons que ma fonction mémoire est encore plus fainéante.
En fait, il a fallu quand même que je fasse des allers-retours de pages à plusieurs reprises pour comprendre pourquoi Bernie faisait tel raisonnement ou allait à tel endroit. Et en fait, soit les explications venaient après, soit il y avait une référence qui s’était glisser dans une image ou un dialogue. Et comme il y a pas mal de personnages secondaires impliqués dans les enquêtes (ouais, parce qu’il y en a 2 et demi, d’enquêtes), si vous suivez ce que j’ai dit ci-dessus …
Après, il y a aussi le jeu de l’adaptation du livre qui fait que Boisserie (pour lequel j’ai quelques ouvrages, pas encore lues, sauf les premiers Dantès) doit sûrement faire des choix, et travailler l’enquête. Alors, tout se comprend, s’intuite même, si je peux utiliser cette expression, en soit, ce qu’il se passe n’est pas original. C’est surtout le mélange d’intrigues avec le lieu et le contexte politique de l’Allemagne de 36 qui rend ce côté sympa, avec un perso principal qui est une sorte de Marlowe du cru (assumé par Kerr). Même si je trouve qu’il a un comportement et une manière de parler qui me surprend par rapport justement au contexte (ou du moins l’image que je me fais du contexte). Il ne prend pas de gant verbalement et avec n’importe qui.
Concernant le style graphique, c’est aussi du classique franco-belge de l’école d’Hergé (c’est bien le nom qu’on donne ?), assumé. ça fait pas lever les foules, mais le storytelling et le dessin sont propres et maîtrisés, avec suffisamment de détail (ce n’est ni pauvre ni surchargé), le style n’est pas incohérent avec l’histoire, ça ne gène pas la lecture des bulles, qui sont importantes, mais pas de là à polluer le dessin (Jacobs reste encore le maître). Je n’ai pas ressenti de lassitude de lecture, à aucun moment.
Au début, j’ai trouvé le lettrage un peu raide, mais j’ai fini rapidement par m’y (ré)habituer.
Le petit texte sur Kerr est postface est très intéressant et répond à la question que je me posais pendant la lecture : jusqu’à quel point l’auteur s’appuie sur des faits, lieux et caractéristiques véridiques. Kerr était méticuleux sur le sujet, donc je pense que Boisserie l’a été tout autant (le contraire ne serait pas cohérent).
Donc, j’en serai pour la suite, sans problème.