LA TRILOGIE BERLINOISE (Pierre Boisserie / François Warzala)

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Pour la première fois, l’adaptation en BD du chef-d’œuvre de Philip Kerr.

Berlin 1936 : Bernie Gunther, ancien commissaire de la police berlinoise, est devenu détective privé. Il est spécialisé dans la recherche des personnes disparues, chose courante depuis l’arrivée au pouvoir du parti national-socialiste. Alors que l’Allemagne nazie nettoie les rues de la capitale allemande en vue des JO, un riche industriel, Hermann Six, lui demande d’élucider le meurtre de sa fille Grete et de son gendre Paul, un SS notoire.
Six s’interroge également sur la disparition d’un collier de diamants d’une grande valeur, enfermé dans le coffre-fort des époux. Durant son enquête, Bernie Gunther va être confronté à la Gestapo, à Göring, à des policiers véreux et à la pègre berlinoise…

L’Été de cristal , premier volet de La Trilogie berlinoise , dresse un tableau réaliste et terrifiant du quotidien des Allemands sous le IIIe Reich.
Sardonique, solitaire, provocateur, Bernie Gunther est à l’Allemagne hitlérienne ce qu’est Philip Marlowe, héros de Raymond Chandler, à la Californie des années 1940.

Le traitement graphique de François Warzala s’inscrit dans l’école de la ligne claire, à l’instar de Tintin ou de Blake et Mortimer .

Pages : 144
Prix : 20 €
Format : 215x290
Parution : 18 nov 2021
ISBN 979-10-375-0467-8
Code Diffuseur 766857
Editeur : Les Arènes BD

Pierre Boisserie est scénariste. Il a écrit plus de 70 albums dont Dantès , La Banque et La Croix de Cazenac (Dargaud) et Saint-Barthélemy (Les Arènes BD).

François Warzala est graphiste et illustrateur. Il a écrit plusieurs livres pour la jeunesse et bandes dessinées dont L’Histoire de la Ve République (Les Arènes BD) avec Thomas Legrand.

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Voilà une BD qui m’a occupé toute la semaine (faut dire que je n’ai pas eu beaucoup d’heures de lecture avec la reprise du taff … sérieux, on a vraiment changé d’année ?).

Alors, peut être que ma lecture a justement un peu trop duré, puisque je faisais des petits run quotidiens de 10 à 30 pages. Parce que l’histoire est assez dense en événements et surtout, j’ai mis un peu temps à repérer qui est qui. Les langues de l’est de l’Europe n’était vraiment pas celle avec lesquelles j’aurais plus d’affinité, j’ai plus de difficultés à repérer/retenir les noms et prénoms des protagonistes quand l’histoire se situe dans leur(s) pays (je m’en suis rendu compte quand je regardais des séries des pays de l’Est sur Arte). Disons que ma fonction mémoire est encore plus fainéante.

En fait, il a fallu quand même que je fasse des allers-retours de pages à plusieurs reprises pour comprendre pourquoi Bernie faisait tel raisonnement ou allait à tel endroit. Et en fait, soit les explications venaient après, soit il y avait une référence qui s’était glisser dans une image ou un dialogue. Et comme il y a pas mal de personnages secondaires impliqués dans les enquêtes (ouais, parce qu’il y en a 2 et demi, d’enquêtes), si vous suivez ce que j’ai dit ci-dessus …

Après, il y a aussi le jeu de l’adaptation du livre qui fait que Boisserie (pour lequel j’ai quelques ouvrages, pas encore lues, sauf les premiers Dantès) doit sûrement faire des choix, et travailler l’enquête. Alors, tout se comprend, s’intuite même, si je peux utiliser cette expression, en soit, ce qu’il se passe n’est pas original. C’est surtout le mélange d’intrigues avec le lieu et le contexte politique de l’Allemagne de 36 qui rend ce côté sympa, avec un perso principal qui est une sorte de Marlowe du cru (assumé par Kerr). Même si je trouve qu’il a un comportement et une manière de parler qui me surprend par rapport justement au contexte (ou du moins l’image que je me fais du contexte). Il ne prend pas de gant verbalement et avec n’importe qui.

Concernant le style graphique, c’est aussi du classique franco-belge de l’école d’Hergé (c’est bien le nom qu’on donne ?), assumé. ça fait pas lever les foules, mais le storytelling et le dessin sont propres et maîtrisés, avec suffisamment de détail (ce n’est ni pauvre ni surchargé), le style n’est pas incohérent avec l’histoire, ça ne gène pas la lecture des bulles, qui sont importantes, mais pas de là à polluer le dessin (Jacobs reste encore le maître). Je n’ai pas ressenti de lassitude de lecture, à aucun moment.
Au début, j’ai trouvé le lettrage un peu raide, mais j’ai fini rapidement par m’y (ré)habituer.

Le petit texte sur Kerr est postface est très intéressant et répond à la question que je me posais pendant la lecture : jusqu’à quel point l’auteur s’appuie sur des faits, lieux et caractéristiques véridiques. Kerr était méticuleux sur le sujet, donc je pense que Boisserie l’a été tout autant (le contraire ne serait pas cohérent).

Donc, j’en serai pour la suite, sans problème.

J’ai trouvé que c’était une très bonne adaptation