LA TUERIE (Laurent Galandon / Nicolas Otero)

À sa sortie de prison, Yannick se fait embaucher dans un abattoir.
Il découvre alors un monde impitoyable où se côtoient souffrance ouvrière et souffrance animale. Il n’est pas arrivé là par hasard.
Son petit frère Killian est mort quatre ans auparavant alors que celui-ci travaillait dans cet établissement.
Pour supporter la difficulté du travail et la loi infernale de la cadence, Killian serait mort par overdose. Depuis, Yannick n’a qu’une obsession : comprendre ce qui s’est exactement passé.
Bientôt, il parvient à rejoindre le secteur le plus redouté dans lequel travaillait son frère : la tuerie, un espace clos à l’abri des regards où les bêtes sont mises à mort.
Mais au même moment, des vidéos dénonçant les conditions d’abattage et un épandage sauvage sont diffusées sur Internet.
Qui s’est infiltré dans l’entreprise la menaçant ainsi de fermeture ?
Un à un, les masques vont tomber. Le sang n’a pas fini de couler…

Pages : 144
Prix : 20 €
Format : 193x272 mm
Parution : 17 avr 2019
ISBN : 978 2 7112 0100 6
Code Diffuseur : 5009901

A sa sortie de prison, un mec s’engage dans un abattoir d’un patelin pour enquêter sur la mort par overdose de son frère quelques années plus tôt, qui travaillait dans le même abattoir.

J’ai commencé assez tard cette BD hier soir et je l’ai lue dans son intégralité dans la foulée. Le démarrage se présente comme une visite froide (dans le sens sans a priori, et de manière assez objective, je trouve, du moins pour moi qui connait un peu le milieu et qui voit ça quand même de l’extérieur) de l’abattoir, pour après enchaîner tranquillement sur le côté polar, mais aussi sur la maltraitance animale et humaine.
Je trouve que les enjeux sont bien explicités, je n’ai pas l’impression qu’il en manque. Bien sûr, certains sont développés plus que d’autres (certains sont juste évoqués), mais c’est aussi au gré du déroulé de l’histoire, pour laquelle peu de protagonistes ne sortiront pas éborgnés (ou même plus). D’ailleurs, je suis assez épaté par la caractérisation de ceux-ci, car j’avais vraiment l’impression de me retrouver dans l’abattoir (sauf peut être pour la véto, mais là, l’explication peut être valable, étant une fille du pays). Y a un côté « mafia » qui ne me semble pas incongru.
C’est un album militant, certes, mais qui ne me semble pas être dans l’exagération (en ce qui concerne la vie normale d’un abattoir). Il est extrêmement bien référencé, je suis très sincèrement épaté par le travail de Galandon et Otero. Jusque dans la manière de fonctionner de certaines personnes à certains postes, on est typiquement dans ce genre de caractères et d’attitudes.

Sinon, je suis plutôt fan du dessin d’Otero, donc je ne suis pas très objectif pour le coup. Disons qu’il ne me déçoit pas, notamment avec une première scène très forte (celle ci-dessus). Et l’expressivité des perso est adéquate. J’avais l’impression d’y être. Et j’aime bien cette couleur assez froide avec assez peu de nuances, je trouve que ça s’y prête.