A sa sortie de prison, un mec s’engage dans un abattoir d’un patelin pour enquêter sur la mort par overdose de son frère quelques années plus tôt, qui travaillait dans le même abattoir.
J’ai commencé assez tard cette BD hier soir et je l’ai lue dans son intégralité dans la foulée. Le démarrage se présente comme une visite froide (dans le sens sans a priori, et de manière assez objective, je trouve, du moins pour moi qui connait un peu le milieu et qui voit ça quand même de l’extérieur) de l’abattoir, pour après enchaîner tranquillement sur le côté polar, mais aussi sur la maltraitance animale et humaine.
Je trouve que les enjeux sont bien explicités, je n’ai pas l’impression qu’il en manque. Bien sûr, certains sont développés plus que d’autres (certains sont juste évoqués), mais c’est aussi au gré du déroulé de l’histoire, pour laquelle peu de protagonistes ne sortiront pas éborgnés (ou même plus). D’ailleurs, je suis assez épaté par la caractérisation de ceux-ci, car j’avais vraiment l’impression de me retrouver dans l’abattoir (sauf peut être pour la véto, mais là, l’explication peut être valable, étant une fille du pays). Y a un côté « mafia » qui ne me semble pas incongru.
C’est un album militant, certes, mais qui ne me semble pas être dans l’exagération (en ce qui concerne la vie normale d’un abattoir). Il est extrêmement bien référencé, je suis très sincèrement épaté par le travail de Galandon et Otero. Jusque dans la manière de fonctionner de certaines personnes à certains postes, on est typiquement dans ce genre de caractères et d’attitudes.
Sinon, je suis plutôt fan du dessin d’Otero, donc je ne suis pas très objectif pour le coup. Disons qu’il ne me déçoit pas, notamment avec une première scène très forte (celle ci-dessus). Et l’expressivité des perso est adéquate. J’avais l’impression d’y être. Et j’aime bien cette couleur assez froide avec assez peu de nuances, je trouve que ça s’y prête.