REALISATEUR
Richard Thorpe
SCENARISTE
Irving Ravetch, d’après un roman de Luke Short
DISTRIBUTION
Burt Lancaster, Robert Walker, Joanne Dru, John Ireland…
INFOS
Long métrage américain
Genre : western
Titre original : Vengeance Valley
Année de production : 1951
Après la mort de son épouse, Arch Strobie, un éleveur de bétail, a recueilli un adolescent travailleur du nom de Owen Daybright. Arch a toujours souhaité que Lee, son fils unique, profite de l’influence positive d’Owen en grandissant. Mais avec les années, Lee, paresseux et joueur, est devenu imprévisible et indigne de confiance. Même s’il a vécu de bons moments avec Owen, Lee en veut énormément à son père de lui préférer son frère adoptif…et ce ressentiment s’est peu à peu transformé en haine. Lee va jusqu’à accuser Owen d’être le père d’un enfant illégitime qui est en fait le sien, y voyant l’opportunité de l’écarter de son chemin afin de mettre la main sur le ranch familial…et comme les frères de la jeune femme sont dans la région, bien décidés à venger l’honneur de leur soeur en abattant le père de l’enfant…
Réalisateur prolifique de l’Âge d’Or hollywoodien, Richard Thorpe est surtout connu pour sa longue association avec le studio Metro-Goldwyn Mayer, dont les exécutifs appréciaient particulièrement ses compétences et son habitude de terminer un tournage dans les temps et sans dépassement de budget. Souvent qualifié de touche-à-tout sans génie, Richard Thorpe était pourtant un solide artisan et un très bon directeur d’acteurs, à l’aise dans tous les genres. On lui doit notamment des Tarzan avec Johnny Weissmuller; des grands films d’aventures comme Le Prisonnier de Zenda, Ivanhoé et Les Chevaliers de la Table Ronde; Le Rock du Bagne avec Elvis Presley…et même un long métrage de la série des Lassie !
Richard Thorpe était aussi un familier du western, puisqu’il en tourna une flopée dans les années 20 et 30, principalement des quickies (petites séries B dont la durée ne dépassait pas les 50/60 minutes) et des serials (dont The Lone Defender, une aventure de Rin Tin Tin). La Vallée de la Vengeance fut son avant-dernière incursion dans les grandes plaines de l’Ouest, avant Le Pistolero de la Rivière Rouge, son dernier long métrage datant de 1967.
La Vallée de la Vengeance est aussi le tout premier western de Burt Lancaster, qui s’était principalement illustré jusque là dans des films noirs comme Les Tueurs et Pour toi, j’ai tué…, deux réalisations de Robert Siodmak. Impeccable en cow-boy dur-à-cuire et respectable, le charismatique et physique comédien (il assura lui-même ses cascades) s’imposera par la suite dans des incontournables du genre, comme Bronco Apache, Vera Cruz et Règlements de compte à O.K. Corrall pour ne citer que quelques titres.
La Vallée de la Vengeance n’atteint pas le niveau de ces futures entrées de la filmographie de Burt Lancaster, mais cette bonne pelloche ne manque pas de qualités pour autant : les acteurs sont tous très bons (avec la présence d’excellents seconds couteaux, dont John Ireland qui campe un antagoniste aux motivations qui diffèrent de celles des habituels bad guys du western), les bastons sont sèches et brutales, les décors sont superbes et bien mis en valeur et la transhumance y est filmé de façon presque documentaire.
Toutefois, le mélodrame familial est un tantinet convenu et le final reste très classique. Mais malgré ces réserves, la progression dramatique est bien ficelée, culminant en un très efficace dernier quart d’heure.