LA VALLÉE DES GÉANTS (Felix E. Feist)

REALISATEUR

Felix E. Feist

SCENARISTES

John Twist et James R. Webb, d’après une histoire de Kenneth Earl

DISTRIBUTION

Kirk Douglas, Eve Miller, Patrice Wymore, Alan Hale Jr…

INFOS

Long métrage américain
Genre : drame/romance/western
Titre original : The Big Trees
Année de production : 1952

  1. Jim Fallon, un homme d’affaires sans scrupules qui dirige une entreprise de bois de charpente, décide d’abattre les séquoïas géants d’une vallée californienne, en profitant d’une loi nouvellement votée. Mais une grande partie des terres dont il compte s’emparer habite les propriétés d’une colonie de quakers qui ne comptent pas se laisser faire. Expert en manipulation, Fallon se rend également vite compte qu’il n’est pas le seul à convoiter ces grands arbres…

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Après un premier rôle remarqué dans L’emprise du crime de Lewis Milestone en 1946, Kirk Douglas a connu un début de carrière fulgurant (et amplement mérité). Son interprétation du boxeur Midge Kelly dans Le Champion de Mark Robson (1949) lui a valu de se voir proposer un contrat par la Warner Bros. Mais Kirk Douglas s’est vite retrouvé un peu trop à l’étroit au sein d’un seul studio. Il garda aussi une expérience désagréable du tournage de son premier western, Le Désert de la Peur de Raoul Walsh. Lorsque la Warner lui proposèrent La Vallée des Géants en 1952, nouvelle version d’une histoire déjà portée à l’écran à trois reprises, il profita de l’occasion pour leur faire une proposition, celle de tourner le long métrage sans toucher de salaire en échange d’une clause de libération de son contrat…ce qui fut accepté par les pontes du studio.
Les années 50 furent ensuite une décennie faste pour Kirk Douglas qui tourna quelques uns de ses meilleurs films : La Captive aux yeux clairs, Les Ensorcelés, Ulysse, 20.000 lieues sous les mers, La vie passionnée de Vincent Van Gogh, Règlements de compte à O.K. Corrall, Les Vikings, Les Sentiers de la Gloire, Le dernier train de Gun Hill, et j’en passe…une énumération toujours aussi impressionnante pour une carrière de légende.

La carrière du réalisateur Félix E. Feist est quant à elle nettement moins mémorable. Metteur en scène new-yorkais décédé en 1965, Feist faisait partie de ces nombreux faiseurs de studio employé aussi bien sur des drames et des polars en passant par l’occasionnelle série B de S.F. À partir de 1953, Felix Feist passa sur le petit écran et enchaîna une flopée d’épisodes de série TV, dont The Californian, Bonanza, Aventures dans les îles, Au-delà du réel et Voyage au fond des mers.

Sa réalisation relativement anonyme n’est pas le point fort de La Vallée des Géants…il peine ainsi à mettre en valeur les splendides décors d’une région rarement montrée à l’époque dans ce genre de production et ses rares scènes d’action manquent de souffle. Le final demeure tout de même assez efficace, malgré quelques transparences ratées. On note également l’utilisation de quelques stock-shots provenant de la version précédente de La Vallée des Géants, celle réalisée en 1938 par William Keighley.

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Dans son autobiographie, Kirk Douglas, maintenant âgé de 99 ans, a qualifié La Vallée des Géants de un mauvais film. En ce qui me concerne, je ne le trouve pas si mauvais que ça…il est juste très moyen. Mis en chantier pour capitaliser sur l’aura de sa star, le long métrage de Felix E. Feist ne peut pas compter sur un scénario très abouti, qui repose simplement sur l’intrigue très classique d’un salaud (ici le patron escroc) remis sur le droit chemin par une jeune femme (une jolie quaker). La caractérisation est un peu trop laborieuse (difficile de croire à l’histoire d’amour naissante par exemple) et les péripéties sont peu nombreuses.

Le film vaut surtout pour sa très bonne interprétation. Les seconds rôles, dont Alan Hale Jr, le futur skipper de Gilligan’s Island, sont savoureux et Kirk Douglas se révèle une nouvelle fois excellent en combinard astucieux et charmant roublard…même si le chemin qui mène à sa rédemption n’est pas toujours convaincant !

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Il y avait aussi des westerns en roman-photos dans la revue Star Ciné Cosmos :

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