« Ce que j’ai fait, aucune bête de l’aurait fait. » La phrase, désormais célèbre, est prononcée par Henri Guillaumet quand Antoine de Saint-Exupéry vient le chercher en Argentine, après l’accident et l’étonnante survie qui demeure encore aujourd’hui un sujet d’émerveillement.

C’est par l’aventure de Guillaumet que s’ouvre la collection L’Aéropostale, initiée par le scénariste Christophe Bec, et dont Patrick Dumas dessinera les quatre premiers tomes.
Nous sommes à la page 19 quand Guillaumet, pris dans une tempête en pleine montagne, est contraint à un atterrissage de fortune et comprend qu’il ne pourra plus redécoller. Le reste de l’album raconte son périple, un long parcours à la force de sa volonté, qui le conduit à la vallée, en passant par des chutes et des hallucinations.

L’écriture de Christophe Bec, souvent très elliptique dans sa veine « historique / biographique » (voir par exemple le formidable album Wadlow, sur l’homme le plus grand du monde), laisse de la place à de grandes cases que Patrick Dumas utilise afin de livrer des décors gigantesques ou de créer des ambiances contemplatives. Le soutien des couleurs de Diogo Saïto, que Patrick apprécie particulièrement, renforce l’aspect mystique ou halluciné de certaines séquences.
Une très jolie mise en scène sur l’un des épisodes les plus bouleversants de l’histoire de l’aviation.
Jim