L'AFFAIRE AL CAPONE (Roger Corman)

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REALISATEUR

Roger Corman

SCENARISTE

Howard Browne

DISTRIBUTION

Jason Robards, George Segal, Ralph Meeker, Jean Hale, Clint Ritchie, Bruce Dern…

INFOS

Long métrage américain
Genre : drame/thriller
Titre original : The St. Valentine’s Day Massacre
Année de production : 1967

En 1929, deux puissantes mafias se partageaient le contrôle du crime organisé à Chicago : les italiens de South Side dirigés par Al Capone et les irlandais de North Side commandés par Bugs Moran. Suite à deux tentatives d’attentat sur sa personne, Capone décida de prendre les choses en main en ordonnant la mort de Moran et de ses principaux lieutenants. Suite à une méprise des hommes de Capone, Moran a tout de même réussi à échapper à cette exécution en règle qui a été ensuite surnommée « Le Massacre de la Saint-Valentin ». Une affaire qui révolta l’opinion publique à l’époque et qui fut l’un des derniers événements marquants de la Guerre des Gangs qui secoua Chicago dans les années 20…

Ce fait réel a souvent inspiré le cinéma et la télévision (mais pas que…). L’affaire Al Capone (The St. Valentine’s Day Massacre en version originale) a pour scénariste Howard Browne, qui avait déjà touché au sujet pour un téléfilm de Franklin J. Schaffner diffusé en 1958, Seven against the wall. Pour cette version ciné, la 20th Century Fox a fait appel à un réalisateur venu de la scène indépendante, un certain Roger Corman qui travaillait là pour la première fois pour un grand studio après avoir dirigé plus de 40 films en douze ans.

L’affaire Al Capone est un long métrage bien documenté, qui reste en grande partie fidèle à la réalité historique tout en s’accordant bien entendu quelques libertés pour la dramatisation. Le parti-pris est quasi-documentaire : une voix-off égrène les noms des protagonistes, le déroulement des actions de manière presque clinique. L’effet est un peu fastidieux à la longue mais il permet dans un premier temps de ne pas se perdre dans la profusion de personnages. La reconstitution est soignée, en restituant une atmosphère crédible dans des décors bien mis en valeur par la réalisation de Roger Corman.

Malgré quelques lenteurs, le récit monte bien en puissance jusqu’au très bon dernier acte qui mène à l’organisation du fameux massacre, reproduit à l’identique d’après les photos d’époque. L’interprétation est solide, même si je trouve que Jason Robards (Il était une fois dans l’Ouest) en fait souvent des tonnes dans le rôle de Al Capone. Roger Corman avait d’abord choisi Orson Welles pour jouer Scarface et l’auteur de Citizen Kane avait accepté…mais pas les exécutifs de la FOX pour qui Welles était « impossible à diriger ».

Pour son premier film de studio, Roger Corman avait du temps et un budget confortable. Mais ce bon vieux Roger n’aimait pas le gaspillage. Avec son efficacité coutumière, il termina le tournage en avance et sans dépassement de budget (il fit même économiser à la FOX plusieurs centaines de milliers de dollars). Il eut aussi l’occasion de donner des petits rôles aux habitués de ses productions.

On retrouve ainsi le très bon Bruce Dern dans la peau du pauvre John May, l’une des victimes du Massacre. Et parmi les tueurs engagés pour la tuerie, il y a le fidèle Dick Miller (l’un des meilleurs « acteurs de genre »…character actor comme ils disent là-bas…du cinéma américain) et un Jack Nicholson non crédité (après avoir débuté en 1958 dans The Cry Baby Killer produit par Corman, il a attendu l’énorme succès de Easy Rider en 1969 pour que sa carrière décolle vraiment)
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