L'ÂGE DES MIRACLES - Karen Thompson Walker (Presses de la cité)

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On ne l’a pas remarqué tout de suite. On ne pouvait pas le sentir.
Au début, ce temps supplémentaire qui faisait une boursouflure à la frontière de chaque journée est passé inaperçu, telle une tumeur grossissant imperceptiblement sous la peau.
À l’époque, on était trop préoccupés par la météo et la guerre pour s’intéresser à la révolution de la Terre. Des bombes explosaient continuellement dans les rues de pays lointains. Des ouragans allaient et venaient. L’été se terminait ; une nouvelle année scolaire commençait. Les horloges égrenaient, selon leur habitude, les secondes qui devenaient des minutes. Les minutes, des heures. Et rien ne suggérait que ces heures ne formaient plus des jours identiques, d’une durée équivalente et connue de tout être humain.
Bien sûr, plus tard, il y en aurait pour prétendre qu’ils avaient appréhendé la catastrophe avant tout le monde : les travailleurs de nuit, les manutentionnaires, les chargeurs de bateaux, les conducteurs de poids lourds, mais aussi ceux frappés par les fléaux de l’insomnie, de l’angoisse ou de la maladie, et accoutumés à veiller jusqu’au petit jour, les yeux injectés de sang. Certains avaient noté une persistance suspecte de l’obscurité les matins précédant l’annonce, néanmoins chacun dans sa solitude avait cru à un tour que lui jouait son esprit déboussolé.
Le 6 octobre, les experts firent une déclaration publique. Ce jour-là est, naturellement, gravé dans nos mémoires. Il y avait eu un changement, annoncèrent-ils, un ralentissement – le terme est d’ailleurs resté : ralentissement.
— Nous n’avons aucun moyen de savoir si cette tendance se confirmera, expliqua un barbu timide lors d’une conférence de presse organisée à la hâte, devenue depuis tristement célèbre.
Il se racla la gorge, aveuglé par le crépitement des flashs. Puis il prononça la phrase, rediffusée si souvent par la suite que ses inflexions particulières – variations de volume, pauses, léger accent du Midwest – resteraient à tout jamais associées à la nouvelle elle-même.
— Nous avons cependant des raisons de croire que ce changement se poursuivra.
Nos journées s’étaient allongées de cinquante-six minutes durant la nuit.
Au début, certains se sont postés à l’angle des rues pour annoncer, à grand renfort de cris, la fin du monde. …]

[quote]Une journée d’octobre apparemment comme les autres, l’humanité découvre avec stupeur que la vitesse de rotation de la Terre a ralenti. Les jours atteignent progressivement vingt-six, vingt-huit puis trente heures. La gravité est modifiée, les oiseaux, désorientés, s’écrasent, les marées se dérèglent et les baleines s’échouent… Tandis que certains cèdent à la panique, d’autres, au contraire, s’accrochent à leur routine, comme pour nier l’évidence que la fin du monde est imminente. En Californie, Julia, est le témoin de ce bouleversement, de ses conséquences sur sa communauté et sa famille. Adolescente à fleur de peau, elle est à l’âge où son corps, son rapport aux autres et sa vision du monde changent : l’âge des miracles.

Entre roman d’anticipation et roman d’apprentissage, L’Age des miracles est un livre visionnaire
sur la capacité d’adaptation de l’homme, poussée ici à son paroxysme[/quote]

Broché: 336 pages
Éditeur : Presses de la Cité (16 mai 2012)
Prix : 19,90/8,10[/quote]

Un roman court & saisissant.

La **Terre ** arrête progressivement de tourner ; Julia 11 ans le raconte.